Africa-Press – Comores. Ce n’est un secret pour personne, la quatrième île des Comores sous administration française vit des heures difficiles. Le niveau de violence et le degré d’incivilité de la population et d’une partie des organisations de la société civile (fermetures des mairies, interdiction aux migrants d’accéder aux hôpitaux) comme réponses à l’incapacité de l’Etat à juguler ces problèmes ambiants, n’ont jamais atteint de tels sommets.
C’est un rapport de force engagé entre le préfet de Mayotte, Thierry Suquet et les forces vives de Mayotte. Ces dernières ne sont pas du tout d’accord avec les décisions prises par le représentant de l’Etat français dans le territoire. Le préfet a ordonné samedi dernier aux forces de sécurité intérieure de lever tous les barrages installés un peu partout sur l’ensemble du territoire. L’installation d’un camp de réfugiés dans l’enceinte même du stade de Cavani a fait monter la tension d’un cran à tel point que des manifestants se sont rendus dans les lieux pour demander la levée du camp par les autorités. Une situation inextricable pour le gouvernement français et son représentant dans l’île.
« Dans la continuité de la communication effectuée hier après-midi par M. le préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, qui a appelé avec gravité et solennité les différents groupes à lever sans délai les barrages érigés sur les différents axes routiers du département, les forces de sécurité intérieure ont des 6h ce matin procédé à la levée de ceux-ci », lit-on dans communiqué du préfet datant du 27 janvier dernier. En réponse, les forces vives de Mayotte ont sorti à leur tour un communiqué pour dénoncer les faillites de l’Etat. « Cette initiative démontre, une fois de plus, l’incapacité persistante du gouvernement à saisir l’ampleur de la souffrance des Mahorais. En se trompant de cible, le préfet ignore les réalités vécues quotidiennement par notre population », parlant de l’ordre donné par le préfet aux forces sécurités de lever les barrages.
Et le collectif de montrer sa détermination. « Notre détermination ne faiblit pas. Le mouvement continue, gagnant en force et en vigueur ». Et de continuer : « Nous exigeons une attention immédiate aux préoccupations légitimes des Mahorais et appelons à une action décisive pour rétablir la justice et la sécurité dans notre île », conclut le communiqué. L’Etat de son coté, promet de maintenir sa présence sur le territoire. « Les services de l’Etat seront présents autant que nécessaire pour que tous le réapprovisionnement et les accès aux soins et aux services puissent se faire sereinement, dans le cadre du respect des lois de la République », indique le communiqué du préfet.
Pour montrer leur détermination à défier l’autorité, des barrages ont été de nouveau érigés hier lundi dans plusieurs axes routiers de l’île. Ajouté à cela, des établissements scolaires se sont mis en grève illimitée pour contester contre les mauvaises conditions de travail à l’image du collège de Doujani comme ça été rapporté par nos confrères de Mayotte la première.
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