Africa-Press – Comores. Au cours d’un grand rassemblement tenu à Chezani, les notables des différentes régions de Ngazidja affichent leur solidarité avec la capitale de la commune de Mboinkou Chezani. Tous les intervenants dont Damir Ben Ali et Ibouroi Cheha, notables respectivement de Moroni et Koimbani ont interpellé Madame la gouverneur de Ngazidja pour surseoir sa décision pour préserver la paix et la stabilité.
Sur 8 villages qui composent la commune de Mboinkou 7 étaient représentés à Chezani dimanche dernier pour accueillir les notables de Ngazidja venus leur apporter leur soutien. La rencontre a eu lieu à la place publique de Chezani, sous une banderole où on pouvait lire « touche pas à la paix dans la commune ». Cette rencontre a eu lieu, une semaine après l’inauguration de l’hôtel de ville de la commune de Mboinkou à Handzidzi, au lieu de Chezani, capitale de la région. Une décision prise par Mme Sitti Farouata Mhoudini, gouverneure de Ngazidja, dont la cérémonie a eu lieu le 23 août dernier. Tous les discours prononcés à cette occasion, ont abordé chacun, la même question à savoir l’importance d’une stabilité dans le pays.
Damir Been Ali, en tant que notable de la capitale Moroni, informé l’assistance que si « Mboinkou est malade, cela traduit que Ngazidja est malade ». Ainsi il appelle la Gouverneur à faire preuve de responsabilité pour préserver la paix et la stabilité dans cette région de l’ile. Il a été dit que la région de Mboinkou ainsi que « les conseillers municipaux se réunissent aujourd’hui pour exprimer leur indignation face à cette décision illégale compromettant la paix et la cohésion sociale dans ma commune », déplore le maire élu Nakibe Ali Soilih. Pour lui, cette décision est en contradiction avec les textes en vigueur, notamment la loi n°14-012/AU du 09 juin 2014 fixant les critères de détermination des sièges des hôtels de ville des communes en Union des Comores, notamment dans son article 2, où il est stipulé que : « sont désignés pour abriter les sièges des Hôtels de Ville des communes les localités qui ont été les premiers centres d’activité administrative en ayant abrité les services publics de l’administration locale, c’est-à-dire, école, hôpital, centre d’état-civil et justice cadiale ».
Et lui de rappeler que cette loi est promulguée par décrêt n°14-155/PR du 20 octobre 2014. Cette décision d’une gravité indescriptible, fragilise les institutions territoriales, menace la cohésion et la paix dans nos régions. Apres avoir fait le constat que c’est une première dans l’histoire de notre pays, le maire a indexé la Gouverneur d’ouvrir « une brèche à toutes les velléités revendicatrices et déstabilisatrices, jette l’opprobre, la haine entre les populations, et sape les principes du vivre-ensemble ». C’est ainsi que « La région de Mboinkou s’oppose à cette tentative portant à affaiblir les conditions du développement local et de la stabilité qui garantissent l’amélioration de la capacité institutionnelle de notre pays relative à la promotion de la paix, de la fraternité, de la dignité, du respect de notre histoire et de la démocratie » ajoute-t-il.
Et d’attirer l’attention de la plus haute autorité du pays, Monsieur Azali Assoumani, Président de l’Union des Comores, garant des institutions sur la nécessité d’interpeller les autorités engagées dans cette volonté de déstabilisation afin de veiller au respect des lois, à la légalité constitutionnelle et la consolidation de la paix. En tant qu’élu de République et de la région de Mboinkou, « je voudrais rassurer les populations que les institutions sont régies par des lois et non par des opérations de communication », conclut-il.
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