En Afrique, le ratio intérêts de la dette/recettes publiques a quadruplé à 27,5% en 16 ans

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En Afrique, le ratio intérêts de la dette/recettes publiques a quadruplé à 27,5% en 16 ans
En Afrique, le ratio intérêts de la dette/recettes publiques a quadruplé à 27,5% en 16 ans

Walid Kéfi

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Le rapport d’Afreximbank souligne que le continent devrait améliorer son profil d’endettement d’ici 2028 dans un contexte marqué par une baisse progressive des taux d’intérêt, des avancées dans les processus de restructuration de la dette de plusieurs pays et un environnement macroéconomique plus favorable.

Le ratio moyen charge d’intérêts de la dette/recettes publiques en Afrique est passé de 6,8% en 2008 à 27,5% en 2024 en Afrique, selon un rapport publié le vendredi 21 février par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).

Intitulé « African Debt Outlook: A ray of optimism », le rapport précise que les paiements d’intérêts en pourcentage du PIB ont montré une tendance inquiétante à la hausse à l’échelle africaine, atteignant 5% en 2024 contre 1,4% en 2008 à 3,4% en 2019.

Cette hausse marquée de la charge d’intérêts rapportée aux recettes publiques et au PIB s’explique essentiellement par la hausse des besoins en financements sur le continent et la hausse des taux d’intérêt appliqués sur les emprunts des pays africains.

Les niveaux d’endettement du continent restent élevés, principalement en raison du manque de développement des marchés financiers locaux et de la demande croissante de devises pour financer les importations, qui a exacerbé l’endettement extérieur.

Le ratio moyen dette /PIB de l’Afrique a augmenté de 39,3 points de pourcentage depuis 2008 pour s’établir à 71,7 % en 2023.

Depuis 2008, la dette extérieure des pays africains a augmenté de manière significative, atteignant environ 1160 milliards de dollars, soit 60% de l’encours total de la dette publique du continent en 2023. Les projections indiquent une augmentation à 1170 milliards de dollars en 2024 et à 1290 milliards en 2028. Cette tendance s’explique par la hausse des besoins du continent en financements dans un contexte de forte croissance démographique.

La dette extérieure africaine est cependant inégalement répartie. Au premier semestre 2024, dix pays représentaient 69% du stock total de la dette extérieure: l’Afrique du Sud (14%), l’Egypte (13%), le Nigeria (8%), le Maroc (6%), le Mozambique (6%), l’Angola (5%), le Kenya (4%), le Ghana (4%), la Côte d’Ivoire (3%) et le Sénégal (3%).

Une envolée des taux d’intérêt

Le rapport souligne également que les taux d’intérêt effectifs appliqués sur les emprunts en Afrique ont connu une augmentation notable, culminant à 8,2% en 2024. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport à la fourchette stable de 5,4% à 6,3% observée entre 2008 et 2019. Cette forte augmentation découle de plusieurs défis économiques potentiels tels qu’une hausse de l’inflation, une perception accrue du risque par les bailleurs de fonds et un resserrement des politiques monétaires.

Bien que les niveaux d’endettement semblent raisonnables par rapport à d’autres régions, le risque d’une grave crise de la dette reste une préoccupation majeure en Afrique.

Neuf pays ont été identifiés comme étant en situation de surendettement (Ghana, Malawi, Mozambique, République du Congo, São Tomé et Príncipe, Somalie, Soudan, Zambie et Zimbabwe).

En outre, 19 autres pays sont classés comme présentant un risque élevé de surendettement. Il s’agit entre autres du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine, de la Tunisie, de l’Ethiopie et du Kenya.

Afreximbank note toutefois que le continent devrait faire des progrès significatifs en matière de stabilisation de son profil d’endettement d’ici 2028, à la faveur d’un environnement macroéconomique plus favorable, d’une baisse progressive des taux d’intérêt, d’une amélioration des notations de crédit des économies africaines, d’un accès renouvelé aux marchés des capitaux et des progrès réalisés dans le cadre des processus de restructuration de la dette de plusieurs pays, dont la Zambie, le Ghana et l’Ethiopie.

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