Fraudes, lenteurs, opacité, Bruno Koné lance une cure de choc pour un foncier transparent et un logement social accessible

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Fraudes, lenteurs, opacité, Bruno Koné lance une cure de choc pour un foncier transparent et un logement social accessible
Fraudes, lenteurs, opacité, Bruno Koné lance une cure de choc pour un foncier transparent et un logement social accessible

Africa-Press – Côte d’Ivoire. À l’occasion d’une conférence de presse tenue hier jeudi 6 mars 2025 au Plateau, Bruno Nabagné Koné, ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, a dévoilé une série de mesures ambitieuses pour transformer la gestion foncière et élargir l’accès au logement abordable en Côte d’Ivoire.

Aux côtés de son Directeur de Cabinet, Gba Tean, le ministre a insisté sur la nécessité de rompre avec les pratiques opaques du passé et de construire un système plus juste et inclusif.

Face aux dysfonctionnements du secteur foncier — lenteurs administratives, opacité et fraudes —, le gouvernement mise sur la digitalisation pour moderniser les procédures.

« Notre objectif est de créer un système automatisé, sécurisé et accessible à tous », a déclaré Bruno Nabagné Koné, reconnaissant toutefois les défis liés à cette transition.

Des enquêtes internes et des collaborations avec la justice ont été lancées pour identifier et sanctionner les abus. « Aucune complaisance ne sera tolérée. La rigueur de la loi s’appliquera à tous », a-t-il martelé.

Pour renforcer la confiance des citoyens, les enquêtes publiques sont désormais confiées à des tiers indépendants, comme les préfets et sous-préfets, tandis qu’une loi modificative impose la publication des titres fonciers dans le Journal Officiel et les communes concernées. Cette transparence accrue permettrait de corriger les erreurs avant validation définitive.

Sur le front du logement social, deux initiatives phares ont été détaillées. Le Programme Présidentiel de Construction de Logements Sociaux et Économiques, relancé depuis 2012, cible les ménages modestes (moins de 400 000 FCFA mensuels). L’État fournit le foncier et les infrastructures de base, tandis que les promoteurs privés doivent consacrer 60 % de leurs projets à des logements sociaux, avec des avantages fiscaux en contrepartie.

Plus récent, le Programme d’Urgence de 25 000 Logements Sociaux mise sur la location-vente ou simple pour les populations précaires, financé par des ressources à long terme et des taux concessionnels. La Commission Nationale d’Attribution des Logements Sociaux (CONALOG), mixte État-société civile, supervise les attributions pour éviter les favoritismes.

Gba Tean, Directeur de Cabinet, a néanmoins reconnu les obstacles rencontrés: problèmes de coordination, accès limité au foncier sécurisé et faible bancarisation des bénéficiaires. Pour y répondre, des réformes structurelles ont été initiées, comme la création de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et le renforcement de la Banque de l’Habitat (BHCI).

Le ministre a conclu en appelant les médias à sensibiliser le public sur les nouvelles règles, tout en annonçant un comité de veille pour traiter les doléances citoyennes en temps réel. « Cette révolution foncière et sociale est un pilier de notre engagement envers une gouvernance équitable. Justice sera rendue aux victimes d’abus », a-t-il promis.

Ces réformes, si elles surmontent les résistances internes et les défis logistiques, pourraient marquer un tournant dans l’accès au logement décent pour des milliers d’Ivoiriens, tout en assainissant un secteur clé de l’économie nationale.

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