Aïssatou Diallo
Africa-Press – Côte d’Ivoire. Seydou Soro a été investi par le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI). Aux élections locales du 2 septembre, il affrontera dans les urnes Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet d’Alassane Ouattara.
La vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux du Parti des peuples africains—Côte d’Ivoire (PPA-CI), de Laurent Gbagbo. Candidat aux élections locales du 2 septembre dans région du Poro, frontalière avec le Mali, Seydou Soro défend sa campagne. « J’ai été désigné par le PPA-CI pour porter ses couleurs et montrer que ce parti est implanté à Korhogo et dans la région Nord. [Leurs habitants] sont nos parents, et ils ont besoin de nous », insiste-t-il.
Liste éclectique
Dans le paysage politique ivoirien, Seydou Soro fait figure d’exception. Fils de la région (il est né à Lapkolo, à une dizaine de kilomètres de Korhogo), il est le seul candidat aux élections régionales que le parti de l’ancien président a investi dans le Nord, bastion traditionnel du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir).
Le 2 septembre, il conduira une liste éclectique, sur laquelle figurent des membres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP), de l’Alliance pour la République-Côte d’Ivoire (APR-CI) et de l’Alliance ivoirienne pour la République et la démocratie (AIRD). Dans le Hambol, le PPA-CI s’est allié avec le PDCI, mais c’est un membre de cette dernière formation qui sera tête de liste.
Interrogé, le 22 août, sur l’absence du PPA-CI dans le Nord, Laurent Gbagbo concède : « Nous ne sommes pas implantés d’une manière égale sur l’ensemble du territoire. Mais, pour d’autres partis, la situation est plus dramatique. » Le PPA-CI compte donc sur Seydou Soro, son vice-président exécutif chargé du développement agricole et du foncier rural, pour faire une percée dans ces zones qui ne sont pas réputées pour lui être acquises.
Grande famille de Korhogo
Rentré d’exil en 2021, à la faveur de la décrispation politique et après avoir passé dix années au Ghana, Seydou Soro n’est pas inconnu du public. Au début des années 2000, il a dirigé l’Union régionale des entreprises coopératives de la zone des savanes de Côte d’Ivoire (Urecos-CI), une fédération de planteurs influente dans le secteur du coton, alors durement touché par la crise politique que traversait le pays. Du temps où Laurent Gbagbo était au pouvoir, il a également présidé le conseil d’administration de l’Intercoton. Des postes qui lui ont valu le surnom de Soro Coton.
Quelques années plus tard, à la suite de tensions au sein de l’organisation, il quitte ses fonctions et devient conseiller à la présidence. En 2010, il s’occupe des finances au sein de l’équipe de campagne de Laurent Gbagbo, alors en lice pour un nouveau mandat.
Seydou Soro est également proche d’Issa Malick Coulibaly, qui fut le directeur de campagne de l’ancien président, et qui est, par ailleurs, l’oncle d’Amadou Gon Coulibaly, le défunt Premier ministre. Les deux hommes descendent d’une grande famille, qui fonda Korhogo au XVIIIe siècle, et qui, depuis, règne sur la région. Reçus en grande pompe à Korhogo à leur retour d’exil, en 2021, ils ont, depuis, contribué à l’implantation du PPA-CI dans la région.
Seydou Soro promet, s’il était élu, de faire du Poro un pôle agricole grâce à la « promotion des produits locaux et à leur transformation industrielle ». Pour y parvenir, il devra battre dans les urnes Fidèle Sarassoro, directeur de cabinet d’Alassane Ouattara depuis 2017. La tâche s’annonce compliquée. Ce discret technocrate a été élu député de la circonscription de Sinématiali, l’un des départements du Poro, lors des législatives de mars 2021, avec près de 99% des suffrages exprimés.
Source: JeuneAfrique
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