Dysfonctionnements de la révision de la liste électorale, convocation de Pickass, le PPA-CI s’insurge et monte au créneau

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Dysfonctionnements de la révision de la liste électorale, convocation de Pickass, le PPA-CI s'insurge et monte au créneau
Dysfonctionnements de la révision de la liste électorale, convocation de Pickass, le PPA-CI s'insurge et monte au créneau

Africa-Press – Côte d’Ivoire. La sixième révision de la liste électorale ivoirienne, engagée le 19 octobre 2024, devait permettre une actualisation du fichier électoral et garantir l’inclusion de tous les citoyens en âge de voter.

Cependant, à peine quelques semaines après le lancement, de nombreuses anomalies et incohérences ont été relevées par le Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI). Ce dernier exprime son mécontentement face à ce qu’il considère comme des obstacles flagrants à une révision transparente et équitable du fichier électoral.

Le décret n°2024-792, émis le 5 septembre 2024, définissait les modalités de cette révision, permettant une collecte d’informations à travers 12 014 centres d’enrôlement en Côte d’Ivoire et 75 à l’étranger.

En conférence de presse hier mardi 5 novembre 2024 au siège du parti de Gbagbo à Cocody, comme sur place constaté par KOACI, Sébastien Dano Djédjé a fait savoir que dès le début de l’opération, le PPA-CI a observé des pratiques contraires aux directives officielles: des exigences de pièces administratives additionnelles, une confusion quant à la documentation requise et des incohérences dans les pratiques des agents d’enrôlement.

Par exemple, alors que le président de la CEI avait initialement imposé la présentation d’un extrait de naissance pour les citoyens disposant de la carte nationale d’identité (CNI), cette exigence a été ensuite levée, créant une confusion parmi les citoyens et les agents d’enrôlement.

En plus de ces changements brusques, de nombreux centres d’enrôlement peinent à fonctionner correctement.

Les problèmes signalés incluent des dysfonctionnements dans les équipements électroniques, des difficultés d’accès aux sites pour les agents, ainsi qu’une absence de signalétique pour guider les citoyens vers les lieux d’enrôlement.

Dans certains établissements comme à Cocody et Yopougon, des agents ont été refoulés, faute de coordination ou d’informations appropriées. Cette situation est d’autant plus préoccupante que des retards dans l’ouverture des centres d’enrôlement et une lenteur dans le traitement des documents administratifs, comme les extraits de naissance et certificats de résidence, entravent le processus de manière significative.

À l’étranger, le déroulement de la révision de la liste électorale a également suscité des inquiétudes. Certains pays, comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, n’ont pas pu bénéficier de centres d’enrôlement, privant ainsi les ressortissants ivoiriens vivant dans ces pays de leur droit de participer aux prochaines élections présidentielles. Dans d’autres régions, comme au Ghana et au Togo, le processus a été entaché de retards et de restrictions, réduisant encore la portée de l’opération.

Des témoignages font état de centres d’enrôlement situés dans des locaux associés à des partis politiques, ce qui soulève des questions d’impartialité.

Face à cette situation, le PPA-CI remet en question la gestion centralisée et opaque de la CEI, accusant celle-ci de saper la crédibilité et la transparence du processus électoral.

L’omniprésence de superviseurs centralisés et le rôle limité des commissions locales dans la coordination de l’enrôlement créent un sentiment de méfiance, renforcé par la domination des représentants du parti au pouvoir au sein de la CEI locale. Le manque de communication et d’organisation engendre des interprétations variées des directives, ce qui complique davantage la participation des citoyens.

Le PPA-CI, estimant que la CEI n’a pas tenu compte des réalités administratives et logistiques de nombreuses régions, appelle à des mesures immédiates pour rectifier ces manquements. En particulier, le parti réclame une prolongation de la période d’enrôlement, une nouvelle campagne d’enrôlement en 2025, et la gratuité des documents administratifs nécessaires pour s’inscrire sur la liste électorale.

Le PPA-CI met en garde le gouvernement contre les conséquences de ce qu’il qualifie de sabotage orchestré par le président de la CEI, Coulibaly kuibert, et appelle ses militants et sympathisants à demeurer vigilants et mobilisés pour défendre leur droit à participer aux élections.

Le PPA-CI souligne que l’inclusion et la transparence sont les clés d’élections crédibles et justes.

Le parti se tient prêt à user de tous les moyens légaux pour que les citoyens ivoiriens puissent s’exprimer librement et sans obstacles lors des prochaines élections présidentielles, et s’engage à veiller à ce que chaque citoyen puisse exercer son droit de vote dans la paix et la justice.

Aussi en ce qui concerne la convocation de Damana Pickass par la justice, en pleine opération de révision de la liste électorale, Dano Djédjé a expliqué que cette affaire vient exacerber les inquiétudes de l’opposition. Pour le PPA-CI, cette convocation est perçue comme une tentative de pression politique visant à dissuader ses membres et sympathisants de participer pleinement au processus d’enrôlement. Elle est interprétée comme une manœuvre visant à affaiblir le parti dans un contexte électoral déjà tendu.

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