Africa-Press – Côte d’Ivoire. Après plus de 300 kilomètres parcourus à pied de Bouaké à Abidjan, Gnangbo Kacou, président du parti Les Centristes, a tenu une déclaration solennelle à la place de la République. Cette marche pacifique, entamée le 15 juin 2025, est un acte symbolique fort, inscrit dans un appel à la réconciliation, à l’apaisement politique et à l’unité nationale.
Tout a commencé à la cathédrale de Bouaké, où Gnangbo Kacou a reçu la bénédiction d’un prêtre avant d’entamer sa traversée du pays.
« J’ai marché sous le soleil, sous la pluie, avec le vent dans le dos et de face », a-t-il raconté avec émotion.
Il a arpenté campements, villages, villes, forêts classées et routes poussiéreuses, affrontant fatigue et pollution urbaine sans jamais abandonner.
Son itinéraire l’a mené notamment par Singrobo, Agboville, Azaguié, Anyama, jusqu’aux quartiers populaires d’Abidjan comme Abobo et Adjamé.
Au fil du chemin, l’homme politique a rencontré des Ivoiriens de toutes origines: jeunes, chefs traditionnels, musulmans, tous touchés par la portée de son engagement. « J’ai été accompagné par leurs prières », a-t-il souligné.
Dans sa déclaration à Abidjan, Gnangbo Kacou a exprimé un ras-le-bol national face aux divisions persistantes. Il a dénoncé “le silence de l’injustice”, jugé plus douloureux que les longues heures de marche. S’il ne demande pas d’oublier le passé, il appelle à le dépasser pour reconstruire une paix durable.
« Ce que nous avons à bâtir ensemble est bien plus grand que ce que nous avons perdu », a-t-il affirmé, appelant les Ivoiriens à refermer la page douloureuse des crises successives et à tourner résolument leur regard vers l’avenir.
Au cœur de son discours: un appel direct au président de la République, Alassane Ouattara. Gnangbo Kacou a plaidé pour l’adoption d’une loi d’amnistie, permettant à quatre figures politiques majeures actuellement exclues du jeu électoral de se présenter à l’élection présidentielle d’octobre 2025.
« Ce sont peut-être des adversaires, mais ils ne sont pas des ennemis. Ils sont des Ivoiriens, des fils de cette terre », a-t-il insisté. Pour lui, leur exclusion prolonge les blessures de la démocratie et retarde la réconciliation nationale.
Dans une adresse empreinte de gravité, le président des Centristes a souligné que l’amnistie est un acte de grandeur, une décision politique capable de cicatriser les plaies et de replacer la parole au cœur du débat démocratique. « Laissez le peuple juger », a-t-il lancé à l’endroit du chef de l’État.
« Je suis venu à pied, mais c’est debout que je pars », a déclaré Gnangbo Kacou en conclusion de son discours, visiblement ému. Il quitte la place de la République avec l’espérance chevillée au corps, persuadé que l’unité nationale est encore possible.
« L’avenir de la Côte d’Ivoire ne se fera ni contre certains, ni sans eux, mais avec tous.
Au-delà de sa portée politique, la marche de Gnangbo Kacou est un acte fondateur, une invitation à croire en la force de la non-violence et de la mobilisation citoyenne. Elle s’inscrit comme un moment marquant de l’histoire politique contemporaine de la Côte d’Ivoire.
“Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire et nous accompagne.” C’est par ces mots qu’il a achevé son discours, entre émotion, détermination et foi en un avenir commun.
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