Les guides religieux à la classe politique : « La ligne rouge c’est la violence, nous n’en voulons plus »

4
Les guides religieux à la classe politique : « La ligne rouge c'est la violence, nous n'en voulons plus »
Les guides religieux à la classe politique : « La ligne rouge c'est la violence, nous n'en voulons plus »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. En prélude à l’élection présidentielle d’octobre 2025, le président de la Commission Électorale Indépendante (CEI), Coulibaly-Kuibiert Ibrahime, a tenu une rencontre d’échange et d’information avec les responsables des confessions religieuses en Côte d’Ivoire.

Une initiative saluée par les participants, qui ont souligné son importance pour instaurer un climat de confiance et de transparence autour du processus électoral.

Parmi les personnalités présentes figuraient l’Abbé Norbert-Éric Abékan, Secrétaire exécutif national de la Commission épiscopale Justice, Paix et Environnement, ainsi que l’éminent Cheikh Aima Ousmane Diakité, Président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM).

Dans son intervention, l’Abbé Norbert-Éric Abékan a salué la CEI pour cette initiative qui permet de dissiper de nombreuses zones d’ombre.

« Ce matin, j’ai appris beaucoup de choses sur la Constitution et le fonctionnement de la CEI que j’ignorais », a-t-il déclaré.

Il a mis l’accent sur le déficit de communication qui, selon lui, alimente les malentendus et les tensions.

« Il faut le dialogue. En dialoguant, on peut trouver un chemin », a-t-il insisté, appelant à la multiplication de telles rencontres pour renforcer l’unité nationale.

L’Abbé Abékan a également souligné l’importance du budget alloué à la communication par la CEI, estimant que cela pourrait contribuer à une meilleure compréhension des enjeux électoraux par la population.

Pour sa part, Cheikh Aima Ousmane Diakité a soulevé une question de fond, la composition de la CEI. Il s’est interrogé sur la logique de faire participer des représentants de partis politiques à une institution censée être indépendante.

« Un parti politique est, par essence, partisan. Comment peut-on composer une institution indépendante avec des partisans ? », a-t-il lancé, tout en reconnaissant que certains membres de la CEI ont su, malgré tout, faire preuve d’impartialité durant leur mandat.

Il a rappelé son propre passage au sein de la CEI et affirmé avoir été témoin du respect du serment de neutralité par plusieurs commissaires.

Toutefois, il a dénoncé les contradictions politiques qui minent la stabilité du pays: « La Côte d’Ivoire ne doit pas être prise en otage par les politiciens. Elle appartient à tous. »

En conclusion, Cheikh Diakité a lancé un vibrant appel à la paix, avertissant contre toute forme de violence à l’approche des élections. « La ligne rouge, c’est la violence. Nous ne voulons plus de violence en Côte d’Ivoire. »

Il a exhorté chaque citoyen à devenir un « promoteur et un gardien de la paix et de la sécurité », rappelant que les conséquences d’un conflit toucheraient l’ensemble de la population, sans distinction.

Cette rencontre marque une étape importante dans le renforcement de la collaboration entre les institutions de l’État et les communautés religieuses.

La proposition de mettre en place un cadre permanent d’échange a été unanimement saluée par les participants. Elle pourrait constituer un outil précieux pour prévenir les tensions, favoriser la transparence du processus électoral et bâtir un climat de confiance à l’aube des échéances électorales de 2025.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Côte d’Ivoire, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here