PPA-CI dénonce une liste électorale « truffée d’irrégularités » et exige un audit complet avant la présidentielle 2025

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PPA-CI dénonce une liste électorale « truffée d'irrégularités » et exige un audit complet avant la présidentielle 2025
PPA-CI dénonce une liste électorale « truffée d'irrégularités » et exige un audit complet avant la présidentielle 2025

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 8 avril 2025 à Cocody, Dano Djédjé, président exécutif du Parti du Peuple Africain – Côte d’Ivoire (PPA-CI), a vivement critiqué la gestion de la liste électorale provisoire par la Commission Électorale Indépendante (CEI), qualifiant le processus de « mascarade » et exigeant son audit intégral avant la tenue de l’élection présidentielle. Selon lui, plus de six millions d’électeurs seraient indûment inscrits, ce qui remet en cause la crédibilité même du scrutin à venir.

Dès la publication de la liste électorale provisoire le 17 mars 2025, le PPA-CI avait dénoncé son caractère « inutilement provocateur ». Les investigations menées par son organe interne, la Sentinelle Anti-Fraude Électorale (SAFE), ont révélé des anomalies jugées « gravissimes »: usurpations d’identité, incohérences dans les filiations, électeurs décédés toujours inscrits, et même des cas où des électeurs apparaissent plus âgés que leurs parents. Au total, près de 70 % des 8 761 348 inscrits seraient concernés par des irrégularités.

« La CEI a failli à sa mission », a déclaré Dano Djédjé, soulignant que les 27 milliards de FCFA alloués à l’institution n’ont pas permis d’assurer un processus fiable. Malgré les réclamations déposées par son parti, les corrections ont été systématiquement refusées, notamment dans les régions du Denguélé et du Woroba, alors que certaines requêtes ont été acceptées dans le Poro, à Korhogo. « Pourquoi cette discrimination ? », s’est-il interrogé, dénonçant un « deux poids, deux mesures ».

Le PPA-CI a également pointé du doigt les obstacles rencontrés lors des réclamations: centres éloignés, affichages tardifs, listes manquantes ou déchirées, refus catégoriques des agents de la CEI, et même des intimidations. À Cocody-Angré, un impressionnant dispositif sécuritaire aurait été déployé pour perturber les réclamations, notamment celles concernant la réinscription de l’ancien président Laurent Gbagbo.

« L’exigence d’individualisation des réclamations, qui n’est même pas prévue par le Code électoral, a été imposée de manière arbitraire pour décourager les contestations », a déploré Dano Djédjé. Selon lui, ces manœuvres prouvent que la CEI agit en « instrument partisan » plutôt qu’en organe impartial.

Face à ces dysfonctionnements, le PPA-CI exige le remplacement de la CEI par une structure « réellement indépendante et consensuelle », ainsi qu’un audit complet de la liste électorale, similaire à celui réalisé avant l’élection de 2010. « Sans cela, les résultats de la présidentielle seront illégitimes », a averti le président du parti.

Par ailleurs, le PPA-CI réaffirme sa détermination à obtenir la réinscription de Laurent Gbagbo sur les listes et appelle ses militants, ainsi que tous les Ivoiriens attachés à la démocratie, à se mobiliser pour exiger des élections « transparentes et équitables ».

La Côte d’Ivoire s’achemine vers un nouveau scrutin présidentiel avec, comme en 2020, beaucoup de gesticulations avant le vote mais, bien probablement, peu de surprise dans sa finalité au regard des forces en présence.

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