Bouaflé, tension dans les villages d’Angovia et d’Allahou-Bazi, des jeunes en colère contre une société minière mettent le feu à plusieurs véhicules

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Bouaflé, tension dans les villages d'Angovia et d'Allahou-Bazi, des jeunes en colère contre une société minière mettent le feu à plusieurs véhicules
Bouaflé, tension dans les villages d'Angovia et d'Allahou-Bazi, des jeunes en colère contre une société minière mettent le feu à plusieurs véhicules

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 avril 2024, une scène de désolation a éclaté dans les villages d’Angovia et d’Allahou-Bazi, nichés au cœur du département de Bouaflé.

Des jeunes, portant le fardeau de longues années de frustration et d’insatisfaction, ont exprimé leur rage en incendiant un véhicule tout-terrain 4×4 ainsi que trois autobus, apprend KOACI de sources sur place. De plus, ils ont saccagé un centre communautaire appartenant à la société minière Perseus Mining Yaouré, entreprise au centre des tensions.

À l’origine de cette explosion de colère, le non-respect répété des engagements de Perseus Mining Yaouré envers les habitants. Depuis des années, ces derniers endurent les conséquences néfastes des activités minières, notamment des maisons fissurées par les dynamitages, une atmosphère imprégnée de poussière, une insalubrité grandissante et des nuisances sonores incessantes. Achille N’Guessan Loukou, président des jeunes, a témoigné de la longue liste de doléances ignorées par l’entreprise, alimentant ainsi la frustration de la communauté.

Même les autorités locales, censées être des intermédiaires dans le dialogue, ont été prises pour cible. Les domiciles des chefs de village ont été vandalisés, les accusant de collusion avec Perseus Mining Yaouré. Daniel Diby N’Goran, chef d’Angovia, a démenti ces allégations, affirmant être en solidarité avec les revendications légitimes de sa communauté.

Malgré une réunion de conciliation organisée par le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie le jeudi 5 avril 2024, au cours de laquelle des résolutions ont été proposées, une frange de la jeunesse, toujours insatisfaite, a préféré l’action directe à la patience. Pourtant, cette rencontre semblait avoir semé les graines d’un espoir renouvelé, avec des engagements concrets pris pour réparer les maisons fissurées et améliorer les conditions de vie dans les villages.

Face à cette escalade de violence, le préfet de la région de la Marahoué et préfet du département de Bouaflé, Gonbagui Gueu Georges, a appelé au calme et à la retenue. Reconnaissant les problèmes réels auxquels sont confrontées les communautés locales, il a plaidé pour une résolution pacifique des conflits, mettant en garde contre les conséquences destructrices de la violence.

La société minière Perseus Mining Yaouré a également été mise sous pression pour accélérer le processus de dédommagement des maisons endommagées et la mise en place des dispositifs de gestion des déchets.

Dans cette nuit tumultueuse, la gendarmerie de Bouaflé a dû intervenir pour restaurer l’ordre, mettant fin à l’émeute. Au total, 12 jeunes, dont six femmes, ont été appréhendés, illustrant les coûts humains de cette crise sociale.

La nécessité d’un dialogue constructif et d’une résolution efficace des problèmes demeure impérieuse pour restaurer la paix et la confiance au sein de ces populations éprouvées.

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