Europa Clipper, le plus grand vaisseau spatial de la Nasa, bientôt prêt au décollage

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Europa Clipper, le plus grand vaisseau spatial de la Nasa, bientôt prêt au décollage
Europa Clipper, le plus grand vaisseau spatial de la Nasa, bientôt prêt au décollage

Africa-Press – Côte d’Ivoire. A partir du 10 octobre 2024, la sonde américaine Europa Clipper devrait être lancée en direction d’Europe – une des nombreuses lunes de Jupiter – pour savoir si son océan souterrain peut abriter la vie. Avec ses 30,5 mètres d’envergure, c’est le plus grand vaisseau d’exploration planétaire jamais conçu par la Nasa.

Imaginée il y a plus de vingt ans, la mission Europa Clipper arrive enfin aux termes des préparatifs. Dans le courant du mois d’août, deux immenses panneaux solaires ont été intégrés à la sonde spatiale de six tonnes, avant d’être soumis à une batterie de tests. Ces structures sont si grandes – chacune mesure 14,2 mètres de longueur pour 4,1 mètres de large – qu’elles n’ont pu être dépliées que l’une après l’autre dans la salle blanche du Centre spatial Kennedy en Floride, depuis lequel Europa Clipper devrait décoller à partir du 10 octobre.

Objectif: rejoindre Europe, une des nombreuses lunes de Jupiter, pour étudier le gigantesque réservoir d’eau liquide que ce satellite naturel renferme sous sa croûte glacée. Et déterminer, au terme de cette ambitieuse mission à 5 milliards de dollars – l’une des plus coûteuses de l’histoire de la Nasa – si cet océan souterrain pourrait permettre l’émergence et le développement de la vie !


Plus longue qu’un terrain de basket

Au moment du décollage, les panneaux solaires d’Europa Clipper seront repliés afin que l’imposant engin puisse être installé dans la coiffe du lanceur Falcon Heavy de SpaceX. Ils ne seront déployés que “90 minutes plus tard”, précise la Nasa, une fois que la sonde voyagera librement dans l’espace, cette séquence durant elle-même une quarantaine de minutes.

Elle mesurera alors 30,5 mètres d’envergure, soit davantage que la longueur d’un terrain de basket professionnel, faisant d’Europa Clipper “le plus grand vaisseau de la Nasa jamais construit pour une mission d’exploration planétaire”, souligne l’agence spatiale américaine.


28.000 cellules photovoltaïques

Si ces panneaux solaires sont si imposants, c’est parce qu’Europe se situe à plus de 750 millions de kilomètres de notre étoile, cinq fois la distance Terre-Soleil. Europa Clipper ne collectera alors que 3 à 4% de la lumière solaire parvenant sur notre planète, d’où les quelque 28.000 cellules photovoltaïques positionnées sur les deux panneaux dont la surface totale dépasse 100 mètres carrés.

Ils sont recouverts, par ailleurs, d’une couche d’oxyde d’indium-étain et d’une épaisse plaque de verre afin de les protéger du vide spatial, du froid extrême (jusqu’à -240°C à l’ombre de Jupiter) et des très intenses radiations, tout en conservant la transparence nécessaire et une bonne conductivité électrique.

Poches d’eau liquide

Mais ces panneaux solaires soutiendront également les six antennes du radar de subsurface dénommé REASON (Radar for Europa Assessment and Sounding: Ocean to Near-surface). Elles aussi immenses (17,6 mètres de longueur), elles seront déployées dans l’axe perpendiculaire aux panneaux deux semaines après le décollage.

Lorsque la sonde arrivera aux abords d’Europe en avril 2030, ce radar permettra de sonder et caractériser la structure de la coquille glacée de la lune jovienne (de 10 à 30 kilomètres d’épaisseur selon les estimations actuelles) et d’identifier peut-être des poches d’eau liquide proches de la surface.

Sources hydrothermales

Les huit autres instruments scientifiques d’Europa Clipper (caméras, spectromètres, magnétomètre, analyseur de poussières, etc.) fourniront des informations inédites et détaillées sur la profondeur de l’océan subglaciaire (qui pourrait dépasser 100 kilomètres) ainsi que sur sa composition en sels et en molécules organiques. Mais aussi sur l’existence de cheminées hydrothermales au niveau du plancher océanique, alimentant une chimie complexe et peut-être même une biochimie.

On saura ainsi, après une cinquantaine de survols d’Europe à des distances comprises entre 25 et 2700 kilomètres de sa surface, si ce monde aquatique est “habitable” et pourrait potentiellement héberger la vie.

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