Africa-Press – Côte d’Ivoire. La ville de Bouaké s’apprête à accueillir les festivités du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. À en croire les autorités municipales, la fête de l’indépendance se déroulera le 07 août 2025 dans la capitale de la paix. Un grand défilé est prévu sur le boulevard Reine Pokou en présence du Chef de l’État Alassane Ouattara en personne. Alors que les populations sont dans l’attente, l’un des lieux mythiques de la commune, la piscine municipale est à l’abandon. Pourtant ce symbole constituait l’endroit où les grandes festivités connaissaient leur apothéose.
À quand la fin des travaux de cet édifice?
Lancé en grande pompe le vendredi 25 septembre 2020 par le ministre des Transports, Amadou Koné, alors qu’il n’était pas encore le maire de Bouaké, le projet de renaissance de la piscine municipale devait initialement s’achever en huit mois. Près de cinq ans plus tard, le constat est amer. Les travaux sont à l’arrêt, laissant les populations dans l’expectative. La piscine municipale de Bouaké, autrefois symbole de la splendeur culturelle et sociale de la ville, devait renaître avec un projet ambitieux. Baptisée au lancement des travaux du nom de l’ancien Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, la nouvelle piscine avait pour ambition de s’inscrire dans un vaste complexe de vie et de loisirs sur deux hectares, pour un coût global de plus de 4 milliards de fcfa. Ce projet intégrait une piscine semi-olympique, un amphithéâtre, une salle de mariage, un restaurant, une boîte de nuit, des terrains de sport, des aires de jeu pour enfants, et bien d’autres équipements modernes.
Lors de la cérémonie de lancement, le maire de Bouaké, Djibo Youssouf Nicolas, avait rappelé avec fierté l’histoire riche de cette infrastructure, construite en 1939 sous l’administration coloniale. Il avait également souligné son rôle central dans la vie culturelle et sportive de Bouaké, notamment dans les années 1960 et 1970. Ce projet de renaissance visait à faire revivre cet héritage et à offrir aux habitants un lieu de vie moderne et convivial. Cependant, après le début des travaux, le chantier, autrefois porteur d’espoir est abandonné.
Les équipements prévus ne sont finalement pas sortis de terre. Pendant ce temps, les habitants, frustrés se tournent vers des alternatives de fortune pour se divertir. Les autorités, notamment, ont transformé le boulevard du Carnaval, dans le quartier Commerce, en terrain d’expression improvisé pour des activités récréatives, sociales, culturelles ou politiques. Les raisons de ce blocage restent floues. Mauvaise planification, problèmes de financement ou simple désintérêt des autorités locales? Du côté des autorités municipales, un adjoint au maire, le député Paul Dakuyo joint au téléphone par un confrère décline la responsabilité de la mairie.
« Si notre mairie de Bouaké est initiateur et bénéficiaire du projet de restauration et de renaissance de la piscine municipale, nous ne sommes pas les financiers principaux des travaux. C’est en réalité un projet du ministère des infrastructures économiques. Il y a eu des soucis dans la poursuite du financement. Mais les travaux vont reprendre. Si ce n’était que du ressort de notre mairie, nous aurions poursuivi et achevé les travaux ou nous aurions fait des travaux conformes à la taille de notre budget communal…» a indiqué le 1er adjoint au maire Paul Dakuyo.
« Sachez que le maire central, le ministre Amadou Koné travaille avec son équipe pour l’achèvement de nombreux travaux dans la cité notamment la construction du marché central de Bouaké au profit des populations…» a-t-il poursuivi. En attendant, les populations s’impatientent toutes en s’interrogeant sur l’avenir de cet ambitieux projet qui devait marquer la renaissance de Bouaké.
La piscine municipale de Bouaké représente pourtant bien plus qu’un lieu de loisir. Elle est le symbole d’un patrimoine collectif, d’une époque où Bouaké rayonnait sur la scène nationale et internationale. L’abandon de ce projet, dans une ville qui sort visiblement des stigmates des crises passées, envoie un message d’abandon à ses habitants.
Les autorités locales et nationales sont désormais interpellées. Relancer ce projet, à quelques jours de la célébration de l’an 65 de l’indépendance du pays, c’est redonner espoir à une ville qui aspire à retrouver sa grandeur et son indépendance d’antan.
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