Africa. Des hommes armés ont enlevé 215 élèves et 12 enseignants d’une école située dans le nord-ouest du Nigeria, a annoncé l’Association des Églises chrétiennes du Nigeria. Cette attaque s’inscrit dans une nouvelle vague d’enlèvements qui a poussé le gouvernement à fermer 47 établissements scolaires par mesure de sécurité.
L’attaque, survenue dans l’État du Niger, constitue le plus important enlèvement collectif d’élèves depuis mars 2024, lorsque plus de 200 enfants avaient été kidnappés dans l’État de Kaduna.
Le pasteur Paulos Dawa Yohana, président de l’association dans l’État du Niger, a déclaré s’être rendu sur les lieux. Il a confirmé que certains élèves ont réussi à s’échapper, sans donner plus de détails.
La police locale a confirmé l’enlèvement, précisant que l’école concernée, Saint Mary’s School, avait ignoré une directive officielle ordonnant la fermeture temporaire des internats en raison de menaces d’attaques imminentes. Les forces de sécurité ont lancé une opération de ratissage des forêts environnantes pour tenter de retrouver les victimes.
Tensions diplomatiques et menaces américaines
Cet incident survient alors que la sécurité au Nigeria est sous le feu des critiques, notamment après les menaces du président américain Donald Trump, qui a averti d’une intervention militaire rapide si Abuja ne prenait pas des mesures plus strictes pour protéger les chrétiens.
Lors d’une rencontre à Washington entre le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, et le conseiller à la sécurité nationale nigérian, les deux parties ont discuté des attaques contre les communautés chrétiennes.
Au cours de la même semaine, d’autres enlèvements massifs ont été signalés: 25 collégiennes dans l’État de Kebbi lundi, et 38 fidèles dans une église de l’État de Kwara mardi, leurs ravisseurs exigeant une rançon d’environ 69 000 dollars par otage.
Face à cette recrudescence de la violence, le président Bola Tinubu a annulé ses déplacements prévus en Afrique du Sud et en Angola, et a envoyé une délégation à Washington pour rencontrer des responsables américains et des parlementaires.
De son côté, l’administration Trump a qualifié la situation au Nigeria de « menace existentielle pour le christianisme », affirmant que le Pentagone prépare des plans d’action militaire éventuels.
Le gouvernement nigérian, pour sa part, a rejeté ces accusations, les qualifiant de « pure fabrication », réaffirmant que son armée lutte activement contre tous les groupes armés, sans distinction ethnique ou religieuse.





