CE Qu’Il Faut Savoir
La Guinée-Bissau est en proie à une crise politique depuis le coup d’État militaire du 26 novembre. Le gouvernement militaire a nommé un nouveau procureur général, renforçant ainsi son emprise sur le système judiciaire. Ces actions ont suscité des critiques de la part d’organisations de défense des droits de l’homme, qui craignent pour la démocratie dans le pays.
Africa. La puissance militaire en Guinée-Bissau, dirigée par le général Horta Inta depuis son coup d’État le 26 novembre dernier, continue de renforcer son contrôle sur les institutions de l’État à travers une série de décisions controversées.
Le conseil militaire a récemment nommé Ahmed Tijani Baldé, ancien président de la Cour suprême des comptes sous le président déchu Umaro Sissoco Embaló, au poste de procureur général de la République. Cette nomination fait partie d’un ensemble de mesures qui incluent la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et la fermeture de l’école nationale de la magistrature jusqu’à la fin de la période de transition.
Le nouveau procureur général a reçu des pouvoirs sans précédent, y compris celui de nommer ses adjoints et les présidents des tribunaux du pays, ainsi que le droit de les transférer ou de les révoquer. Cela a été perçu par les observateurs comme une tentative de soumettre le système judiciaire au contrôle militaire de manière directe.
Ces mesures ont suscité une vague de critiques de la part d’organisations de défense des droits humains, qui les qualifient de “coup fatal” au principe de séparation des pouvoirs et de menace directe pour les fondements de la démocratie dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, qui compte environ deux millions d’habitants.
Contexte politique troublé
Depuis le coup d’État militaire, les nouvelles autorités ont arrêté le leader du parti d’opposition, Domingos Simões Pereira, ainsi que plusieurs responsables de la Commission nationale des élections et des membres de l’ancien gouvernement, tandis que l’ancien président Umaro Sissoco Embaló a quitté le pays.
La direction militaire a promis une période de transition ne dépassant pas un an, avec la nomination d’un nouveau Premier ministre et l’annonce de la formation d’un “Conseil national de transition” pour jouer le rôle de l’organe législatif, sans révéler sa composition jusqu’à présent.
Ces développements soulèvent des questions sur l’avenir du processus politique en Guinée-Bissau, notamment en l’absence de garanties claires pour un retour au pouvoir civil et face à la crainte croissante que la période de transition ne se transforme en un ancrage permanent du pouvoir militaire sur les institutions de l’État.
La Guinée-Bissau a connu de nombreux coups d’État et instabilités politiques depuis son indépendance en 1973. Le pays, qui a une population d’environ deux millions d’habitants, est souvent confronté à des défis en matière de gouvernance et de démocratie. Le coup d’État de novembre 2022 a exacerbé ces problèmes, entraînant des arrestations de dirigeants politiques et une concentration accrue du pouvoir entre les mains des militaires.





