CE Qu’Il Faut Savoir
Deux semaines après le coup d’État militaire en Guinée-Bissau, des figures politiques de l’opposition se sont réunies à Dakar pour appeler l’ECOWAS à agir. Ils demandent une reconnaissance du vainqueur des élections et un retour à l’ordre constitutionnel, tout en mettant en garde contre une double norme de l’organisation régionale.
Africa. Après deux semaines depuis le coup d’État militaire qui a interrompu le processus électoral en Guinée-Bissau le 26 novembre, des personnalités politiques de l’opposition en exil se sont réunies à Dakar, capitale du Sénégal, avec des représentants de la société civile, pour lancer un appel urgent à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS).
Les participants ont demandé à l’organisation régionale de faire preuve, lors d’un sommet extraordinaire prévu le dimanche 14 décembre, de la même fermeté qu’elle a récemment montrée face à une tentative de coup d’État au Bénin.
L’opposant Dara Fonseca Fernandes a exhorté les dirigeants de l’ECOWAS à adopter une résolution claire rétablissant l’ordre constitutionnel en reconnaissant la victoire de Fernando Dias da Costa et en le réinstallant, tout en renvoyant les chefs du coup d’État dans les casernes sans intervention militaire.
De leur côté, les organisations de la société civile sénégalaise ont souligné la nécessité pour l’ECOWAS de faire face au coup d’État en Guinée-Bissau avec la même rigueur qu’elle a démontrée au Bénin, avertissant que le double standard compromettrait la crédibilité de l’organisation.
Bien que des hommes armés aient détruit certains procès-verbaux électoraux lors du coup d’État, l’opposition affirme que des copies alternatives sont encore disponibles dans les régions et peuvent être utilisées pour annoncer les résultats finaux.
Ces organisations estiment que cette démarche constituerait une base pour le rétablissement de la légitimité constitutionnelle, empêchant ainsi les putschistes de consolider leur pouvoir.
Un test pour la crédibilité de l’ECOWAS
Le sommet extraordinaire prévu le 14 décembre représente un moment crucial pour l’ECOWAS, car il déterminera si l’organisation est capable d’imposer des normes uniformes face aux coups d’État récurrents dans la région, ou si elle sera accusée de partialité et de laxisme.
Alors que la population de Guinée-Bissau attend les développements de la crise, la question demeure: l’ECOWAS réussira-t-elle à ramener le pays sur la voie démocratique ou le laissera-t-elle aux mains des militaires?
La Guinée-Bissau a connu de nombreux coups d’État depuis son indépendance en 1973, ce qui a gravement affecté sa stabilité politique et économique. L’ECOWAS, en tant qu’organisation régionale, a souvent été sollicitée pour intervenir dans des crises similaires, cherchant à promouvoir la démocratie et la paix dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
Le dernier coup d’État, survenu le 26 novembre, a suscité des inquiétudes quant à la capacité de l’ECOWAS à maintenir l’ordre constitutionnel. Les précédentes interventions de l’organisation ont varié en efficacité, et la situation actuelle pourrait tester sa crédibilité et son engagement envers la démocratie en Afrique de l’Ouest.





