Washington Accuse le Rwanda D’Attiser le Conflit à L’Est du Congo

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Washington Accuse le Rwanda D’Attiser le Conflit à L’Est du Congo
Washington Accuse le Rwanda D’Attiser le Conflit à L’Est du Congo

CE Qu’Il Faut Savoir

Les États-Unis ont accusé le Rwanda de provoquer une instabilité croissante dans la région, en soutenant des groupes armés en République Démocratique du Congo. Cette accusation survient après la prise de la ville d’Ovira par le groupe M23, soutenu par le Rwanda, suscitant des inquiétudes quant à une escalade du conflit et à ses implications régionales.

Africa. Les États-Unis ont critiqué le Rwanda, l’accusant de plonger la région dans une instabilité croissante, en raison de son implication dans le conflit en République Démocratique du Congo, quelques jours après la signature d’un accord à Washington entre les deux pays.

Le représentant américain auprès des Nations Unies, Mike Walters, a déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité international que “plutôt que de progresser vers la paix – comme nous l’avons vu sous la présidence de Donald Trump ces dernières semaines – le Rwanda entraîne la région vers plus d’instabilité et de guerre”.

Walters a précisé qu’au cours des derniers mois, le Rwanda avait déployé un grand nombre de missiles sol-air et d’autres armes lourdes et avancées dans le Nord et le Sud Kivu pour soutenir le groupe M23.

Il a ajouté: “Nous avons des informations crédibles sur une augmentation de l’utilisation de drones suicides et d’artillerie par le M23 et le Rwanda, y compris des frappes en Burundi”.

Cette accusation américaine contre le Rwanda survient après que des combattants du M23, soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de la ville d’Ovira dans la province du Sud Kivu en République Démocratique du Congo, où ils se sont répandus dans les rues de la ville, qui compte environ 700 000 habitants.

Ovira revêt une importance stratégique en raison de sa situation sur les rives du lac Tanganyika, ainsi que de sa position sur la route frontalière avec le Burundi.

Inquiétude face à l’escalade des combats

Pour sa part, Jean-Pierre Lacroix, responsable des opérations de maintien de la paix aux Nations Unies, a averti que cette nouvelle attaque “réveille le spectre d’une explosion régionale dont les conséquences sont difficiles à évaluer”, exprimant son inquiétude face à une expansion plus large du conflit.

Lacroix a déclaré que “l’implication directe ou indirecte de forces et de groupes armés venant de pays voisins, ainsi que le mouvement transfrontalier des déplacés et des combattants, augmentent considérablement le risque d’une explosion régionale”, exprimant sa crainte d’un “effondrement progressif” de la République Démocratique du Congo en raison de la prise de contrôle par le M23 de davantage de territoires et de l’établissement d’administrations parallèles.

De son côté, l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies, Jérôme Bonaventure, en charge du dossier du conflit entre les deux pays, a déclaré avoir proposé aux États membres du Conseil de sécurité un projet de résolution permettant à la force de maintien de la paix des Nations Unies en République Démocratique du Congo de jouer un rôle en soutien aux efforts de paix, notamment en surveillant le cessez-le-feu entre les parties au conflit.

Droit de réponse

Alors que plusieurs pays membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur inquiétude face à une escalade régionale, l’ambassadeur du Burundi auprès des Nations Unies, Zéphirin Maniratanga, a affirmé que son pays “se réserve le droit de recourir à la légitime défense”, accusant le Rwanda de bombarder son territoire.

L’ambassadeur du Burundi a déclaré: “Si ces attaques irresponsables se poursuivent, il sera très difficile d’éviter une escalade directe entre nos deux pays”.

Son homologue rwandais, Martin Ngoga, a nié l’intention de son pays de mener une guerre au Burundi, accusant en revanche Bujumbura et Kinshasa de violer le cessez-le-feu.

Pour sa part, la ministre des Affaires étrangères de la République Démocratique du Congo, Thérèse Wagner, a critiqué le Conseil de sécurité pour ne pas avoir pris de mesures concrètes contre le Rwanda.

Wagner a déclaré que, bien qu’une résolution du Conseil ait été adoptée en février dernier, demandant le retrait des troupes rwandaises et un cessez-le-feu, “une nouvelle ville est tombée, une administration parallèle s’est renforcée, des milliers de familles supplémentaires ont été déplacées, tandis que d’autres ont été tuées, violées et terrorisées.”

La République Démocratique du Congo (RDC) a longtemps été le théâtre de conflits armés, souvent exacerbés par l’intervention de pays voisins, dont le Rwanda. Depuis les années 1990, la RDC a connu plusieurs guerres, et le soutien de groupes armés par des pays voisins a souvent été un facteur clé de l’instabilité. Le groupe M23, qui a émergé en 2012, a été accusé d’être soutenu par le Rwanda, ce qui a conduit à des tensions diplomatiques entre les deux pays.

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