CE Qu’Il Faut Savoir
Le président américain Donald Trump a annoncé des frappes contre des combattants de l’État islamique dans l’État de Sokoto, au Nigeria. Cette région, peuplée de communautés rurales diverses, souffre de pauvreté et de violence, exacerbée par des groupes criminels. L’impact de ces frappes sur la sécurité locale et la dynamique ethnique reste à évaluer.
Africa. Le président américain Donald Trump a annoncé dans un message sur la plateforme “Truth Social” que ses forces ont mené “une frappe forte et mortelle contre des combattants de l’État islamique dans la région de l’État de Sokoto, au nord-ouest du Nigeria.”
Nature de la région
La région du nord-ouest du Nigeria abrite de nombreuses communautés rurales, avec une grande diversité ethnique et linguistique. Elle comprend les États de Sokoto, Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger.
La superficie totale de ces États est d’environ 206 000 kilomètres carrés, soit environ 22,5 % de la superficie totale du Nigeria, qui est de 911 500 kilomètres carrés.
Environ 34,5 millions de personnes vivent dans cette région, selon les estimations de 2024, représentant une petite proportion de 14,4 % de la population totale du Nigeria, qui est d’environ 240 millions d’habitants.
La région souffre d’une pauvreté généralisée et d’un manque de services de base, en raison de la présence limitée de l’État, ce qui a favorisé la montée des organisations criminelles. Les habitants se tournent vers leurs liens tribaux et ethniques pour survivre. Les principales ethnies de cette région sont les Haoussas et les Fulanis, ainsi que d’autres groupes.
La majorité des habitants de la région sont musulmans depuis des siècles, ayant établi des royaumes et des sultanats islamiques qui ont joué un rôle important dans la diffusion de la civilisation islamique dans cette partie de l’Afrique, notamment le sultanat de Sokoto.
Groupes armés dans la région
Dans ces États, des groupes de bandits opèrent, des organisations criminelles qui pratiquent le vol et l’enlèvement contre rançon ou le vol de bétail. Les forces de sécurité les désignent sous le terme “bandes armées”, et leur nombre est estimé à environ 30 000 personnes, sans structure hiérarchique connue.
En novembre 2021, le gouvernement a classé ces groupes comme “groupes terroristes”, ce qui entraîne des sanctions en vertu de la loi sur la lutte contre le terrorisme, touchant ceux soupçonnés d’appartenir à ces groupes, ainsi que leurs complices et soutiens, comme ceux qui sont arrêtés en train de transporter des armes, du carburant ou de la nourriture pour ces groupes.
Les activités de ces groupes ont provoqué un déplacement massif de la population des villages et des zones rurales vers les villes et les refuges, avec environ 1,1 million de personnes déplacées. La violence de ces bandes a causé 1 348 décès selon des statistiques couvrant la période de 2010 à mai 2023.
D’après les données disponibles, la grande majorité des habitants de ces régions sont actuellement musulmans, et ils sont les plus touchés par la violence, tandis qu’une minorité chrétienne réside dans le sud du Nigeria.
Lien avec l’État islamique
Bien que les déclarations du gouvernement nigérian et des États-Unis aient mentionné des frappes dans l’État de Sokoto contre l’État islamique, ce dernier n’a pas revendiqué de présence ou d’opérations dans le nord-ouest du Nigeria en particulier.
Cependant, l’État islamique a une présence manifeste au Nigeria, ayant commencé par la loyauté du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, envers le leader de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, avant d’annoncer sa rupture ultérieure.
Le groupe est également actif au Niger, au Mali et au Burkina Faso, des pays voisins du nord-ouest du Nigeria.
Le nord-ouest du Nigeria, comprenant les États de Sokoto, Zamfara, Katsina, et Kaduna, est une région historiquement marquée par des royaumes islamiques, notamment le califat de Sokoto, qui a joué un rôle clé dans la diffusion de l’islam en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, cette région est confrontée à des défis majeurs, notamment la pauvreté, le manque de services publics et la montée de la violence criminelle, ce qui a conduit à un déplacement massif de la population vers des zones urbaines plus sûres.





