CE Qu’Il Faut Savoir
Un rapport révèle que certaines capitales africaines, dont Le Caire, Kigali et Nairobi, se distinguent par leur capacité à attirer des investissements étrangers. Grâce à des réformes économiques et à des projets d’infrastructure, ces villes jouent un rôle clé dans la croissance économique de leurs pays respectifs, malgré des défis de gouvernance et de demande de services de base.
Africa. Un rapport d’Africa Report met en lumière la compétition entre certaines capitales et grandes villes africaines pour attirer les investissements étrangers et renforcer leur position économique grâce à des réformes financières et fiscales, au développement des infrastructures, à l’expansion des réseaux de transport, ainsi qu’à l’investissement dans l’innovation et les services sociaux.
Ces villes ont réussi à devenir des moteurs principaux de l’économie nationale de leurs pays, contribuant de manière significative au produit intérieur brut et attirant des milliards de dollars à travers des dizaines de projets d’investissement.
Le rapport souligne également le rôle de la stabilité politique, de la simplification des procédures administratives et de l’offre d’incitations fiscales dans la création d’un environnement commercial plus attractif, ainsi que des projets d’envergure dans les domaines des transports propres, de la santé et de l’éducation.
Malgré les défis liés à la gouvernance et à la demande croissante de services essentiels, ces expériences reflètent différents modèles de développement urbain sur le continent et confirment que l’investissement dans les infrastructures et l’innovation est la voie pour renforcer la croissance économique et rendre les villes africaines plus compétitives à l’échelle mondiale.
Le Caire, une ville qui ne dort jamais
Selon le rapport d’Africa Report, Le Caire se classe en tête des villes africaines les plus attractives pour les investissements grâce à l’afflux de capitaux au cours des dernières années.
La capitale égyptienne a attiré environ 11,3 milliards de dollars d’investissements étrangers directs entre 2019 et 2023, dont 4,3 milliards rien que l’année dernière.
Le rapport indique que ces fonds ont financé plus de 170 projets, y compris la modernisation du réseau de métro, la création de stations de recharge électrique, la construction d’hôtels cinq étoiles et de centres de données, ainsi que la restauration de sites historiques et culturels.
Des projets majeurs ont également été réalisés, tels que l’exploitation du monorail reliant Le Caire à la nouvelle capitale administrative et l’ouverture du Grand Musée égyptien.
Hossam Heiba, président de l’Autorité générale des investissements et des zones franches, affirme que l’expansion du réseau routier, des ponts et des tunnels a considérablement amélioré la connectivité au sein du Grand Caire, et que l’extension du métro et le développement des réseaux de trains rapides facilitent les déplacements et relient la ville à de nouveaux centres urbains.
Le rapport ajoute que cette croissance n’aurait pas été possible sans des réformes fiscales et financières visant à attirer les investisseurs, malgré leur impact sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Les accords avec le Fonds monétaire international, l’Union européenne et la Banque mondiale ont aidé à éviter une crise de liquidité en 2024, et Le Caire contribue aujourd’hui à hauteur de 28 % du produit intérieur brut de l’Égypte.
Kigali, la pionnière de la simplification
La capitale rwandaise occupe la deuxième place dans le classement d’Africa Report, ayant attiré environ deux milliards de dollars d’investissements étrangers à travers 38 projets entre 2019 et 2023, représentant 41 % du produit intérieur brut national.
Le rapport souligne que la force de Kigali réside dans sa stabilité politique et son adoption de la numérisation et de la simplification des procédures, offrant des “centres de services unifiés” aux investisseurs, ainsi que des incitations fiscales et des garanties environnementales et urbaines.
Mireille Mbabazi, urbaniste et ancienne adjointe au maire, déclare que ce système intégré facilite les affaires et réduit le temps d’approbation.
La ville connaît également d’importants projets d’infrastructure, notamment l’aéroport international de Bugesera, d’une valeur de deux milliards de dollars, qui aura une capacité de 7 millions de passagers par an d’ici 2027, et de 14 millions d’ici 2032.
Kigali investit également dans les transports propres via des bus et des vélos électriques, des pistes cyclables et un projet de téléphérique.
Dans le secteur social, elle s’engage à construire ou à moderniser un hôpital dans chacune des trois zones de la capitale, et à élargir le système éducatif avec de nouvelles universités, centres de formation et incubateurs d’innovation.
Nairobi: connectivité et innovation
Selon le rapport d’Africa Report, la capitale kenyane a grimpé à la troisième place après avoir été sixième l’année dernière, malgré les troubles survenus depuis les manifestations de la “génération Z” en juin 2024.
Nairobi abrite des bureaux régionaux des Nations Unies et contribue à hauteur de 27,5 % du produit intérieur brut national, ayant attiré 3,4 milliards de dollars à travers 181 projets entre 2019 et 2023.
Le rapport indique que Nairobi est devenue un centre pour les grandes entreprises technologiques telles que Google, Microsoft et IBM, et abrite le projet “Konza Technopolis”, connu sous le nom de “Silicon Valley africaine”.
Maurice Oyuogi, responsable de la planification urbaine et régionale à l’Université de Nairobi, souligne que le gouvernement a fait de l’investissement dans les infrastructures une priorité pour créer des emplois et stimuler la croissance, en mentionnant des projets tels que la route rapide de Nairobi de 27 kilomètres, la route Mombasa-Nairobi et le système de transport rapide par bus partiellement financé par la Banque européenne d’investissement.
Cependant, cette ville de plus de 4,4 millions d’habitants fait face à d’importants défis, allant de l’amélioration de la gouvernance à l’élargissement de l’accès à l’eau et à l’électricité, en passant par la construction de logements sociaux pour répondre à la demande croissante.
Le projet “Tatu City”, une nouvelle ville privée au nord de Nairobi, représente un test de la capacité de la capitale à innover des modèles de développement urbain.
L’Afrique a connu une dynamique de croissance économique ces dernières années, avec des capitales qui se battent pour attirer des investissements étrangers. Les réformes fiscales et l’amélioration des infrastructures sont des éléments cruciaux pour stimuler cette attractivité. Les villes comme Le Caire, Kigali et Nairobi illustrent cette tendance, chacune avec ses propres stratégies et défis.
Le Caire, par exemple, a bénéficié d’importants flux d’investissements, tandis que Kigali se distingue par sa stabilité politique et ses initiatives de numérisation. Nairobi, quant à elle, est devenue un hub technologique, attirant des entreprises de premier plan.





