CE Qu’Il Faut Savoir
Le gouvernement militaire du Niger a fermement rejeté les accusations de la France concernant le vol présumé d’uranium. Le conseil militaire, au pouvoir depuis juillet 2023, a affirmé que les ressources minérales, y compris l’uranium, relèvent de la souveraineté nationale. Le Niger a également exprimé son intention de diversifier ses partenariats internationaux, notamment avec l’Iran et la Russie.
Africa. Le système militaire au pouvoir au Niger a fermement rejeté les accusations formulées par les autorités françaises concernant ce qu’elles ont qualifié de “vol organisé” d’une cargaison d’uranium provenant d’un site minier précédemment géré par le groupe Orano.
Le conseil militaire, qui a pris le pouvoir après le coup d’État de juillet 2023, a souligné que les ressources minérales, en particulier l’uranium, relèvent de la souveraineté de l’État nigérien. En juin dernier, le régime avait annoncé l’expropriation de la société “Somair” appartenant à Orano (anciennement Areva), avant d’indiquer son intention de mettre en vente sa production du site d’Arlit, au nord du pays, sur le marché international.
Orano avait averti en novembre dernier qu’une cargaison d’uranium ne devait pas quitter le site de “Somair”, où elle détient une participation de 63,4 % contre 36,6 % pour l’État du Niger. En décembre, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour “vol organisé visant à servir les intérêts d’une puissance étrangère” après la disparition de la cargaison.
Le ministre des Mines, le colonel Ousmane Abarchi, a déclaré dans les médias officiels que “la République du Niger rejette avec la plus grande fermeté tout discours qui égalise l’exercice de sa souveraineté sur une ressource nationale et le vol”, ajoutant que “il n’est pas permis de voler ce qui appartient légalement à quelqu’un”. Le ministre de la Justice, Aliou Daouda, a révélé qu’Orano avait laissé des dettes impayées de 58 milliards de francs CFA, se demandant: “Entre le Niger et Orano, qui a volé l’autre?”
Vers de Nouveaux Partenaires
Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement du Niger n’a pas caché son désir de diversifier ses partenaires. En juillet dernier, l’Iran et la Russie ont manifesté leur intérêt pour l’exploitation de l’uranium nigérien. En décembre 2024, Orano a reconnu avoir perdu le contrôle opérationnel de ses trois sociétés dans le pays: Somair, Cominak et Imouraren.
Orano, dont l’État français détient plus de 90 % du capital, a engagé des procédures d’arbitrage international contre le Niger. En septembre dernier, la société a annoncé qu’un jugement avait été rendu en sa faveur concernant la mine de Somair, interdisant la vente de l’uranium produit par la société, estimé à environ 1300 tonnes d’uranium concentré d’une valeur marchande de 250 millions d’euros.
Selon l’agence “Euratom”, le Niger contribue à hauteur de 4,7 % à la production mondiale d’uranium naturel selon les statistiques de 2021, ce qui en fait l’un des principaux fournisseurs de ce matériau stratégique.
Qu’est-ce qu’Orano?
– Selon la plateforme de l’entreprise et la plateforme “Global Data”, Orano, anciennement connue sous le nom de “New Areva Holding”, est l’un des principaux groupes industriels mondiaux spécialisés dans le cycle du combustible nucléaire, avec une participation majoritaire de l’État français (90,33 %), ce qui en fait une entreprise publique au service des intérêts de l’État français.
– L’entreprise agit en tant que fournisseur intégré de solutions d’énergie nucléaire, couvrant tous les stades du cycle de production du combustible nucléaire, de l’extraction des matières premières au traitement des déchets.
– Les activités d’Orano incluent l’exploitation minière de l’uranium, la conversion, l’enrichissement, le recyclage et le retraitement des combustibles nucléaires usés, ainsi que la gestion des déchets, l’ingénierie nucléaire, la médecine nucléaire et les services logistiques.
– Grâce à cette large intégration, l’entreprise contribue à la production d’électricité à faible émission de carbone et fournit des services et des technologies pour soutenir l’exploitation des réacteurs nucléaires dans le monde entier, ce qui en fait un acteur clé dans le secteur de l’énergie nucléaire international.
– Orano gère ses opérations à travers un vaste réseau international comprenant la France, l’Europe, les Amériques, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, tandis que son siège est situé à Châtillon, en Île-de-France, reflétant sa présence internationale et son rôle stratégique dans la sécurité énergétique nucléaire et le développement des technologies qui y sont associées.
– Les revenus d’Orano ont augmenté de 18,2 % au cours du premier semestre de l’année en cours par rapport à la même période de l’année précédente, atteignant 2,67 milliards d’euros (3,1 milliards de dollars).
– Les bénéfices de l’entreprise se sont élevés à 109 millions d’euros (126,5 millions de dollars) par rapport à une perte de 133 millions d’euros (154,37 millions de dollars) au cours du premier semestre de l’année précédente.
– Orano a réalisé des revenus de 5,87 milliards d’euros (6,81 milliards de dollars) en 2024, soit une augmentation significative par rapport à 2023, où elle avait enregistré 4,77 milliards d’euros (5,54 milliards de dollars), avec un taux de croissance de 23 %.
Le Niger est l’un des principaux producteurs d’uranium au monde, représentant 4,7 % de la production mondiale en 2021. L’uranium est une ressource stratégique pour le pays, qui a connu des tensions avec des entreprises étrangères, notamment Orano, anciennement Areva, en raison de questions de souveraineté et de contrôle des ressources. Le gouvernement militaire actuel, qui a pris le pouvoir en juillet 2023, cherche à renforcer le contrôle national sur ces ressources et à diversifier ses partenariats économiques.
