CE Qu’Il Faut Savoir
Yasmine Bassouli, la fille de l’ancien ministre burkinabé, a été libérée après plus d’un an de détention. Son enlèvement a suscité des inquiétudes concernant les droits de l’homme au Burkina Faso, où les disparitions forcées sont en hausse. La libération de Yasmine pourrait être une tentative du gouvernement militaire de réduire la pression internationale.
Africa. Yasmine Bassouli, fille de l’ancien ministre des Affaires étrangères, le général Gabriel Bassouli, a retrouvé sa liberté le lundi 24 novembre à Ouagadougou, après plus d’un an de détention forcée, selon des sources proches de sa famille.
Yasmine, juriste travaillant pour la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, avait été enlevée le 16 septembre 2024 alors qu’elle quittait une clinique à Ouagadougou, après avoir été agressée lors d’une violente opération menée par des hommes se présentant comme des membres de la garde.
Depuis cette date, sa famille n’avait reçu aucune information sur son lieu de détention ou son état de santé, suscitant de vives inquiétudes quant à son sort.
Contexte politique tendu
L’enlèvement s’inscrit dans une vague de disparitions forcées touchant des personnalités politiques et des défenseurs des droits de l’homme, ou leurs proches, depuis l’arrivée au pouvoir du général Ibrahim Traoré.
Des organisations de défense des droits de l’homme accusent les autorités militaires de recourir à des arrestations arbitraires et de restreindre les libertés publiques, tandis que plusieurs rapports médiatiques ont documenté ces violations.
L’affaire de Yasmine a suscité un intérêt particulier en raison de la position de son père, le général Gabriel Bassouli, qui vit en France après avoir été condamné à dix ans de prison dans une affaire de tentative de coup d’État en 2015, une accusation qu’il nie constamment.
Des observateurs estiment que l’enlèvement de sa fille a été un moyen de pression sur cet homme qui n’a pas hésité à critiquer le nouveau pouvoir quelques mois avant l’incident.
Signification de la libération
La libération de Yasmine intervient à un moment où la situation politique et judiciaire au Burkina Faso est de plus en plus tendue. En octobre dernier, plusieurs journalistes ont été arrêtés avant d’être libérés par la suite, et les autorités ont suspendu dix juges de la cour d’appel pour des accusations de “corruption” présumée.
Des analystes estiment que cette démarche pourrait être une tentative du conseil militaire de réduire la pression internationale et de rassurer des partenaires régionaux inquiets de l’évolution des événements dans le pays.
Cependant, l’absence de toute annonce officielle rend le message que les autorités souhaitaient transmettre ambigu, soulevant des questions sur l’avenir des libertés et des droits dans le cadre de la transition.
Le Burkina Faso a connu une instabilité politique croissante ces dernières années, marquée par des coups d’État et des violations des droits de l’homme. Depuis l’arrivée au pouvoir du général Ibrahim Traoré, de nombreuses personnalités politiques et défenseurs des droits de l’homme ont été victimes d’enlèvements et de détentions arbitraires. Les organisations internationales dénoncent ces pratiques, qui soulignent une détérioration de la situation des droits civiques dans le pays.
