Affaire Patrick Yenou: Restitution des 100 millions FCFA

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Affaire Patrick Yenou: Restitution des 100 millions FCFA
Affaire Patrick Yenou: Restitution des 100 millions FCFA

Africa-Press – Gabon. L’affaire Patrick Yenou, ancien Secrétaire exécutif du Syndicat autonome des pétroliers (SAP), a dévoilé des pratiques douteuses au sein des institutions judiciaires et militaires. Son avocat, Me Jean-Paul Moumbémbé, réclame la restitution de 100 millions de francs CFA volatilisés lors d’une procédure judiciaire classée. Cette somme aurait été extorquée à Yenou par des agents en poste à la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM, B2) sous la contrainte, avant de disparaître mystérieusement.

En 2016, une grève a éclaté chez Moundélé Moone Maritime Agency (3MA). Les agents protestaient contre les arrivées salariales et le non-versement des cotisations sociales. Soutenus par le Syndicat autonome des pétroliers (SAP), les employés ont obtenu, par conciliation, un droit à 395 millions de francs CFA, payables via le syndicat. Malheureusement cela a provoqué un conflit juridique. La 3MA a contesté cette décision, mais en 2020, le Tribunal de Port-Gentil a rejeté leur recours. Cependant, la Cour d’appel inversera ce jugement, après la disparition de documents cruciaux.

En septembre 2023, sous instruction de l’ancienne procureure générale, Edith Christiane Mvou Loubamono, Yenou est convoquée par le B2 pour «non-exécution d’une décision de justice». Ce qui devait être une audition normale devient, indique-t-on, une garde à vue humiliante où un officier lui réclame 150 millions de francs CFA. Yenou réussit à réunir 100 millions, reçoit un reçu officiel, mais la procédure est ensuite classée sans suite et l’argent disparaît. «Je considère que c’est une escroquerie […] À partir de ce moment, que l’on donne notre argent», a déclaré Me Moumbémbé.

En janvier 2024, la défense de Yenou a déposé une plainte pour extorsion, adressée au doyen des juges, à l’Inspection générale des services judiciaires et au ministre de la Justice, sans réponse à ce jour. Des informations laissent entendre que la somme a transité du B2 jusqu’au domicile de l’ancienne procureure générale, avec un partage de fonds. Ce contexte complique la procédure freinée par la difficulté d’auditionner un magistrat de haut rang. «Une procédure complète a été menée […] nous réclamons actuellement la restitution de cette somme», a jouté l’avocat.

Une enquête interne a été ouverte pour clarifier les responsabilités, mais le doyen des juges est bloqué à cause de l’impossibilité d’auditionner certains hauts responsables. L’affaire révèle un système judiciaire fragilisé par des influences et des dérives. Me Moumbémbé réclame donc «une justice qui protège les citoyens et non une justice qui les dépouille». Il a indiqué que «cette somme a été retenue». «J’ai des preuves» du partage illégal, a-t-il relevé. La présidence, le ministre de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature sont désormais saisis, l’affaire Yenou devenant un symbole de la nécessité de la réforme judiciaire au Gabon.

L’affaire Patrick Yenou, ancien Secrétaire exécutif du Syndicat autonome des pétroliers (SAP), a dévoilé des pratiques douteuses au sein des institutions judiciaires et militaires. Son avocat, Me Jean-Paul Moumbémbé, réclame la restitution de 100 millions de francs CFA volatilisés lors d’une procédure judiciaire classée. Cette somme aurait été extorquée à Yenou par des agents en poste à la direction générale des contre-ingérences et de la sécurité militaire (DGCISM, B2) sous la contrainte, avant de disparaître mystérieusement.

En 2016, une grève a éclaté chez Moundélé Moone Maritime Agency (3MA). Les agents protestaient contre les arrivées salariales et le non-versement des cotisations sociales. Soutenus par le Syndicat autonome des pétroliers (SAP), les employés ont obtenu, par conciliation, un droit à 395 millions de francs CFA, payables via le syndicat. Malheureusement cela a provoqué un conflit juridique. La 3MA a contesté cette décision, mais en 2020, le Tribunal de Port-Gentil a rejeté leur recours. Cependant, la Cour d’appel inversera ce jugement, après la disparition de documents cruciaux.

En septembre 2023, sous instruction de l’ancienne procureure générale, Edith Christiane Mvou Loubamono, Yenou est convoquée par le B2 pour «non-exécution d’une décision de justice». Ce qui devait être une audition normale devient, indique-t-on, une garde à vue humiliante où un officier lui réclame 150 millions de francs CFA. Yenou réussit à réunir 100 millions, reçoit un reçu officiel, mais la procédure est ensuite classée sans suite et l’argent disparaît. «Je considère que c’est une escroquerie […] À partir de ce moment, que l’on donne notre argent», a déclaré Me Moumbémbé.

En janvier 2024, la défense de Yenou a déposé une plainte pour extorsion, adressée au doyen des juges, à l’Inspection générale des services judiciaires et au ministre de la Justice, sans réponse à ce jour. Des informations laissent entendre que la somme a transité du B2 jusqu’au domicile de l’ancienne procureure générale, avec un partage de fonds. Ce contexte complique la procédure freinée par la difficulté d’auditionner un magistrat de haut rang. «Une procédure complète a été menée […] nous réclamons actuellement la restitution de cette somme», a jouté l’avocat.

Une enquête interne a été ouverte pour clarifier les responsabilités, mais le doyen des juges est bloqué à cause de l’impossibilité d’auditionner certains hauts responsables. L’affaire révèle un système judiciaire fragilisé par des influences et des dérives. Me Moumbémbé réclame donc «une justice qui protège les citoyens et non une justice qui les dépouille». Il a indiqué que «cette somme a été retenue». «J’ai des preuves» du partage illégal, a-t-il relevé. La présidence, le ministre de la Justice et le Conseil supérieur de la magistrature sont désormais saisis, l’affaire Yenou devenant un symbole de la nécessité de la réforme judiciaire au Gabon.

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