ÉLections AprèS 31,7 Milliards: Refondation Démocratique?

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ÉLections AprèS 31,7 Milliards: Refondation Démocratique?
ÉLections AprèS 31,7 Milliards: Refondation Démocratique?

Africa-Press – Gabon. Les législatives et locales du 27 septembre dernier continuent de susciter des réactions. Dans cette nouvelle tribune, Dr Emmanuel Thierry Koumba dénonce les graves dysfonctionnements observés lors de ces élections, malgré un budget de 31,7 milliards de FCFA. Si l’enseignant des universités et grandes écoles appelle à une réforme électorale profonde, il souligne également la volonté du président de la République de rompre avec les pratiques du passé et de consolider les avancées de la Transition. A l’instar de nombreux autres, il plaide pour un report stratégique des scrutins à août 2026 afin de garantir des élections crédibles, inclusives et dignes des aspirations démocratiques du peuple gabonais.

Introduction

L’année 2025 restera dans les annales politiques du Gabon comme celle d’élections législatives et municipales organisées dans la confusion la plus totale. Malgré un budget colossal de 31,7 milliards de francs CFA, les scrutins jumelés ont été marqués par des irrégularités, des contestations et une atmosphère de méfiance généralisée. Alors que le ministère de l’Intérieur a convoqué un second tour législatif sans que les résultats des élections municipales et locales ne soient proclamés provisoirement dans la même veine, vraies voix syndicales, politiques et citoyennes s’élèvent pour exiger une annulation globale suivie d’une réorganisation sérieuse des élections en août 2026.

Au cœur de ce débat: la volonté du président Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA de tourner définitivement la page des scrutins bâclés de l’ancien régime et de consolider les acquis d’une transition déjà saluée pour ses avancées économiques et sociales.

Un budget lourd pour un résultat contesté

Le chiffre parle de lui-même: 31,7 milliards de FCFA ont été mobilisés par l’État pour financer les législatives, municipales et sénatoriales de 2025. Ce montant, équivalent à des investissements structurants dans les secteurs de la santé, des infrastructures routières ou de l’éducation, devait garantir transparence, logistique et équité.

Pourtant, malgré cet effort financier inédit, les scrutins ont été qualifiés de « scabreux » par de nombreux observateurs. Files d’attente interminables, dysfonctionnements techniques, suspicion de manipulations locales et contestations ouvertes: le résultat a laissé un goût amer. Cette contradiction entre dépenses colossales et faiblesse de l’organisation nourrit aujourd’hui un sentiment d’injustice et pousse les Gabonais à réclamer une véritable réforme électorale.

OLIGUI NGUEMA: l’exemple du volontarisme

Depuis son arrivée au pouvoir le 30 août 2023, le président OLIGUI NGUEMA s’est attaché à démontrer qu’avec de la volonté et une gestion rigoureuse, il était possible de remettre le pays sur la voie du développement. Les progrès réalisés en moins de trois ans en matière d’infrastructures, de gouvernance et de relance économique témoignent d’une dynamique nouvelle.

Dès lors, beaucoup s’interrogent: pourquoi accepter aujourd’hui, au nom d’un manque supposé de moyens, des élections contestées et inabouties? Si le président s’était contenté des prétextes avancés par l’ancien pouvoir pour justifier son immobilisme, le « miracle » gabonais actuel n’aurait jamais vu le jour.

Vers une pause électorale stratégique en 2026

Face aux tensions actuelles, une solution s’impose: reporter d’un an les élections afin de bâtir un processus crédible, inclusif et efficace comme le dit toujours le président OLIGUI NGUEMA. La période de pause proposée, jusqu’en août 2026, permettrait:

• de réviser profondément le cadre électoral,

• de réorganiser la logistique et la formation du personnel électoral,

• de restaurer la confiance des citoyens et des acteurs politiques,

• de garantir une utilisation optimale des ressources financières.

Ce temps de préparation donnerait au pays l’occasion de tourner la page des scrutins contestés pour écrire un nouveau chapitre, en cohérence avec la trajectoire positive enclenchée par le chef de l’État. « Que les contestataires s’adressent à la Cour constitutionnelle… », souvent entendu de la bouche des ministres de l’intérieur, des tenants du pouvoir et des syndicats et politiques inféodés, doit s’arrêter, sachant bien que, comme « La Tour de Pise », on décide toujours en faveur du pouvoir même quand ce n’est pas nécessaire. Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, président de la République dans un régime présidentiel, n’en a pas besoin.

Conclusion

L’épisode des élections législatives et municipales de 2025 aura montré une vérité simple: dépenser beaucoup ne suffit pas à garantir des élections réussies. Le Gabon, qui aspire à devenir une référence africaine en matière de gouvernance et de démocratie, ne peut se permettre de répéter les erreurs du passé.

En repoussant les scrutins à août 2026, le président OLIGUI NGUEMA offrirait au pays l’opportunité d’organiser des élections exemplaires, à la hauteur des attentes d’un peuple qui veut définitivement tourner la page des violences électorales et des contestations chroniques. Ce report, loin d’être un recul, serait le signe d’une maturité politique et d’une volonté ferme de bâtir un avenir démocratique solide.

Docteur Emmanuel Thierry KOUMBA, Enseignant à l’UOB et à EM-Gabon.

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