Africa-Press – Gabon. Encore largement méconnu et insuffisamment documenté, le phénomène des orphelins du VIH/Sida demeure une réalité sociale préoccupante au Gabon. Estimés à près de 20 000 en 2021 selon l’ONUSIDA, ces enfants sont confrontés à des défis multiples: stigmatisation, précarité, difficulté d’accès à l’alimentation, à l’éducation et aux soins. Depuis 2017, l’ONG Terre d’Espoir, soutenue par la bourse Lydie Aubameyang, s’attelle à améliorer leurs conditions de vie et à favoriser leur inclusion scolaire et sociale, dans un contexte où les besoins demeurent considérables.
Pour une grande majorité d’enfants orphelins du VIH/Sida, la vulnérabilité se manifeste dès le plus jeune âge. Au-delà de la gratuité des antirétroviraux fournis par l’État, le coût des bilans médicaux obligatoires indispensables pour maintenir cet accès représente une charge lourde pour des familles déjà fragilisées. Face à cette réalité, la stigmatisation renforce l’exclusion, limitant leur accès à l’alimentation, à la scolarité et à un suivi sanitaire adéquat. C’est dans ce contexte que Terre d’Espoir déploie depuis huit ans un accompagnement multiforme visant à répondre aux urgences du quotidien tout en soutenant la construction d’un avenir durable pour ces enfants.
Grâce au soutien constant de Lydie Aubameyang, marraine de l’ONG, et à la bourse qui porte son nom, Terre d’Espoir prend en charge une quarantaine d’enfants, de la maternelle jusqu’à l’université. Leur suivi s’étend du soutien scolaire aux besoins alimentaires et sanitaires, avec une présence active dans plusieurs établissements supérieurs, dont l’Université Omar Bongo, l’Université des Sciences et Techniques de Masuku ou encore l’International Business School of Management. Cette intervention vise à prévenir la déscolarisation et à lutter contre la marginalisation qui frappe ces enfants souvent invisibilisés dans les politiques publiques.
Sous la présidence d’Aminata Touré Mata, Terre d’Espoir s’inscrit par ailleurs dans une dynamique élargie de développement durable. L’ONG contribue à l’atteinte de plusieurs Objectifs de développement durable, notamment la lutte contre la pauvreté et la faim, la promotion d’une éducation de qualité, l’égalité entre les genres, la réduction des inégalités et la construction de partenariats pour le développement. Au-delà du volet social, elle participe également à la diplomatie culturelle citoyenne pour renforcer la valorisation du patrimoine gabonais, notamment à travers la “Dizaine Gabonaise des Arts et de la Culture” et le festival de cinéma “Les Reflets de l’Ogooué”.
Si le travail de Terre d’Espoir apporte une réponse essentielle à un problème encore sous-estimé, le phénomène des orphelins du VIH/Sida demeure un enjeu sociétal majeur. Sa prise en charge systémique, conjuguant santé, éducation et protection sociale, reste indispensable pour garantir à ces enfants une place pleine et entière au sein de la communauté nationale. L’engagement d’acteurs citoyens comme Lydie Aubameyang témoigne de l’importance d’une mobilisation collective pour briser le cycle de la stigmatisation et de l’exclusion.





