Africa-Press – Guinée. Dans un décret publié hier, mardi 27 décembre 2022, le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, a créé un comité de suivi de la mise en œuvre des résolutions du cadre de dialogue inter-guinéen. Cette décision montre que les autorités guinéennes ne comptent pas reculer face à la pression de plusieurs acteurs majeurs de la classe politique et de la société civile du pays, qui exigent la reprise du cadre de dialogue afin de le rendre inclusif. Ce qui ne surprend pas Pépé Francis Haba, le président de l’Union guinéenne pour la démocratie et de développement (UGDD), qui a commenté cette décision ce mercredi 28 décembre 2022.
« Nous ne sommes pas surpris. Ce qu’il faut retenir tout d’abord, c’est que ce décret du colonel Mamadi Doumbouya vient confirmer l’unilatéralisme qui caractérise la gestion de la transition depuis leur prise du pouvoir, alors que la CEDEAO est en train de leur demander de mettre en place un cadre de dialogue inclusif, qui doit normalement discuter et du délai et du contenu de la transition de façon à ce que nous puissions aller vers des élections crédibles, transparentes et inclusives. Malheureusement, ce décret vient tomber comme pour confirmer que le dialogue, qui pourtant ressemble à un séminaire, est celui dont le CNRD voudrait tenir compte.
Je pense que c’est un mépris vis-à-vis de la communauté internationale et vis-à-vis même de la troïka. Normalement, un dialogue oppose deux protagonistes : d’une part, le CNRD et son gouvernement, et d’autre part, les entités politiques et sociales, qui ne sont pas tout à fait d’accord avec le programme qui est en train d’être déroulé par le CNRD. C’est ce qui doit nous permettre d’apaiser la cité. Malheureusement, le CNRD préfère traiter avec de minuscules d’associations de partis politiques, qui ont les mêmes visions qu’eux », a regretté Pépé Francis Haba, qui relève aussi une certaine contradiction entre le décret et les conclusions du cadre de dialogue.
« Il y a d’ailleurs une certaine dichotomie entre le décret et les conclusions de ce cadre de dialogue : pendant que le cadre de dialogue, que moi j’appelle séminaire, a fait des recommandations, le décret parle de résolutions. Je ne sais pas de quelles résolutions le décret est en train de parler. Mais en tout cas, dans les documents que nous avons reçus, il n’y a aucune résolution. Normalement, c’est le cadre de dialogue entre deux protagonistes qui aboutit à des conclusions qui sont soit transformées en loi par le CNT ou alors prises en décret par le président de la transition, et qui doit être appliqué par le gouvernement. Malheureusement, le décret ne vient pas à point nommé, parce que s’appliquant à un séminaire qui n’a fait que des recommandations ».
Face à cette situation, ce leader politique membre de l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) indique que son camp va continuer à mettre la pression sur les autorités guinéennes en vue de les amener à revenir à de meilleurs sentiments.
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