Résilience de l’économie du Niger face aux chocs

1
Résilience de l'économie du Niger face aux chocs
Résilience de l'économie du Niger face aux chocs

Africa-Press – Niger. Le Ministre Délégué aupres du Premier Ministre, chargé du Budget, M. Mamane Sidi, a présenté, ce vendredi 19 décembre 2025, une communication sur la situation financiere et économique du Niger, a fait ressortir que l’économie du pays est restée résiliente, et ce, malgré de multiples chocs liés à la situation sécuritaire, au changement climatique, aux effets des sanctions économiques et financières, et à la suspension des appuis budgétaires.

Le Ministre délégué au budget a fait cette communication devant la plénière du Conseil consultatif de la refondation (CCR) présidée par le 1er vice-président M. Issoufou Katambé.

Dans son exposé, le Ministre Chargé du Budget a esxpliqué que le développement récent de la situation économique et financière montre que l’économie est »résiliente en dépit de multiples chocs liés notamment à la situation sécuritaire, au changement climatique, aux effets des sanctions économiques et financières, ainsi qu’à la suspension des appuis budgétaires ». S’agissant de la performance économique, a-il poursuivi, »le taux de croissance est ressorti à 2,6% en 2023 pour une prévision de 7%. En 2024 il s’est établi à 10,3% grâce aux résultats combinés de la discipline budgétaire adoptée depuis 2023; de la levée des sanctions économiques et financières; à l’enregistrement d’abondantes précipitations et du début des exportations du pétrole brut qui ont relancé l’activité économique’’’.

‘’En 2025, la croissance est estimée à 6,7% et serait de 7% en moyenne entre 2026 à 2028, grâce à la poursuite de l’exportation du brut, à l’augmentation de la production agricole irriguée et à la mise en œuvre d’importants projets dans les secteurs de l’Energie et d’Infrastructures » a relevé le Ministre délégué au budget, soulignant que »le PIB/habitant qui était d’environ 766,9 USD (460.148 FCFA) en 2024, serait à 813,2 USD en 2025 (487.922 FCFA). Cet indicateur s’établirait en moyenne à 899, 5 USD (539.714 FCFA) entre 2026 et 2028, traduisant ainsi l’amélioration des conditions de vie des populations et le taux d’inflation est ressorti à 9,1% en moyenne annuelle en 2024 en raison de la campagne agricole 2022/2023 moins bonne et à la rupture des chaines d’approvisionnement en produits de première nécessité due à la fermeture des frontières avec les autres pays de la CEDEAO’’.

A cet effet, »les mesures prises par le Gouvernement notamment l’interdiction de l’exportation du riz paddy, du riz blanchi, du mil, du sorgho, du niébé et du maïs et la bonne production ont donné des résultats satisfaisants » s’est-il réjoui, précisant que »cette mesure, initialement adoptée en 2024 pour contenir la hausse des prix de certains produits alimentaires, a donné des résultats satisfaisants particulièrement l’amélioration de la disponibilité des céréales sur les marchés nationaux et la stabilisation des prix, y compris pendant la période de soudure ».

»Ainsi, l’inflation est ressortie à -9% en glissement annuel à fin août 2025. Elle serait à -2,5% en moyenne annuelle à fin décembre 2025’’, a t’il fait savoir., ajoutant que »la baisse des prix des denrées de base s’est traduite par une amélioration tangible du pouvoir d’achat des ménages urbains et ruraux consommateurs nets de céréales ».

Cette évolution, selon toujours le Ministre délégué au budget, »a permis aux ménages de dégager des ressources pour satisfaire d’autres besoins essentiels tels que la santé, l’éducation et les intrants agricoles ».

Tirant les leçons de la situation très préoccupante du pays, Mamane Sidi d’indiquer que »le Gouvernement a procédé à un recentrage pragmatique de nos choix et notre politique budgétaire est orientée vers le renforcement de la souveraineté économique et l’amélioration du niveau de vie de la population’’.

C’est pourquoi, des mesures sociales importantes à fort impact budgétaire ont été prises par le Gouvernement pour soutenir la résilience de notre peuple. Il s’agit entre autres de la révision à la baisse des prix des produits pétroliers, des frais d’accès aux formations sanitaires, des prix du ciment et la réduction des frais de scolarité, et »nous poursuivons maintenant, depuis la Loi des finances 2024, la consolidation budgétaire, l’objectif étant le renforcement de l’indépendance économique et l’amélioration des conditions de vie des populations, ainsi que la prise en charge de la sécurité en maintenant le cap de la performance des principaux soldes budgétaires’’, a poursuivi M. Mamane Sidi.

Abordant la question de la mobilisation des recettes internes, le Ministre délégué d’informer que »à la fin novembre 2025, en dépit de la situation économique difficile, les sabotages extérieurs au niveau de nos frontières et la situation sécuritaire, les recettes fiscales ont été mobilisées à hauteur de 1069 milliards de FCFA dont la DGI a fait 896 milliards et la Douane 173 milliards. Les recettes non fiscales recouvrées par le trésor et la DGI se chiffrent à 119,8 milliards ».

»Pour l’ensemble de l’année, les recettes internes sont estimées à 1230 milliards à fin décembre 2025 contre 929,5 milliards en 2024 et 977,2 milliards en 2022, qui était une année normale’’, a-t-il rappelé.

Selon toujours le ministre Délégué, ‘’Le budget 2025 prévoit un niveau de dépenses de 1987,5 milliards hors exonérations. Ces dépenses se composent de 1162 milliards de dépenses courantes dont salaires 96,3 milliards et de dépenses d’investissement de 816,5 milliards et dans ces conditions, le déficit global, y compris les dons, qui était de 5,4% en 2023, sont au-dessus de la norme communautaire de 3%, est ressorti à 4,1% en 2024’’.

En effet, a-t-il expliqué, ‘’pour l’année 2025, le déficit serait de 3,2% grâce à une augmentation des recettes et des ressources naturelles, une meilleure mobilisation des recettes internes, des ressources naturelles et un meilleur contrôle de la croissance des dépenses publiques et en moyen terme, le déficit se maintiendrait à 3% en moyenne sur la période 2026 à 2028 », annonçant que »au cours de l’année 2026, la politique budgétaire sera centrée sur le renforcement de la mobilisation des recettes internes à travers l’élargissement de l’assiette fiscale, l’amélioration du climat des affaires grâce à la refonte du Code Général des impôts et les réflexions sur de nouvelles mesures visant une fiscalisation du secteur informel et de certains produits de l’agriculture et de l’élevage’’.

»Notre politique budgétaire sera également orientée vers la rationalisation des dépenses publiques et la recherche de l’efficacité de la dépense publique. A cet effet, les choix de dépenses seront guidés par la satisfaction des besoins des populations et ceux essentiels des administrations à travers la réalisation des objectifs de développement économiques et sociaux définis dans les programmes budgétaires et la délivrance des services publics de qualité ainsi que le maintien de l’appui du Gouvernement au secteur parapublic pour accroitre les capacités de production et de délivrance de services publics de qualité’’ a-t-il également promis, annonçant toujours que »les réformes engagées pour une meilleure gestion de la dépense publique seront poursuivies, notamment la dématérialisation du processus d’exécution de la dépense publique, la mise en œuvre du plan d’engagement global en rapport avec le Plan de Trésorerie et le Plan de passation des marchés publics, Les choix des projets et programmes de développement sur dons, legs et emprunts seront guidés par la pertinence des prestations à fournir aux populations et leur capacité à améliorer véritablement le niveau de vie desdites populations. C’est dans ce cadre que, les secteurs de l’énergie, de l’eau, de l’agriculture, des transports et des infrastructures feront l’objet d’une attention particulière et toutes ces mesures visent à assurer le financement d’un déficit budgétaire soutenable sur la base des ressources internes et des ressources concessionnelles’’.

Concernant la dette publique, a rappelé le Ministre délégué au budget, »dès la mise en place du Gouvernement, nous avons procédé à une Revue de tous les projets et programmes pour nous assurer de leur alignement effectif aux nouvelles priorités et à leur niveau de mise en œuvre. A la suite de cet exercice, beaucoup de projets ont été restructurés et certains abandonnés. Certains accords qui étaient dans le circuit de ratification ont été abandonnés parce que ne répondant pas aux nouvelles orientations ou sont à des conditions financières non favorables, ainsi le taux d’endettement est passé de 52,5% du PIB en 2023 à 44,5% du PIB en 2024. Il s’établirait à 43,2% du PIB en 2025, pour une norme communautaire de l’UEMOA de 70%’’.

Il a fait remarquer que ‘’cette trajectoire est obtenue grâce aux mesures prises afin de concilier la couverture des besoins de financement avec sa politique d’endettement prudent. A ce titre, nous avons privilégié le recours aux ressources concessionnelles ayant un impact économique certain sur les ménages, les revenus des contribuables et les recettes de l’Etat, ainsi le Gouvernement s’engage à poursuivre ses interventions sur le marché intérieur en rallongeant les maturités des obligations du Trésor afin de réduire le risque de refinancement du portefeuille’’.

Par rapport au domaine financier, ‘’trois faits marquants sont à souligner, tous principalement induits par les effets des sanctions iniques imposées à notre pays par la forte réduction de liquidité bancaire; la tension permanente de la trésorerie; et aussi les difficultés persistantes de pans entiers de l’économie nationale (hôtellerie, les transports, le commerce import-export, l’industrie…) et la restriction de la liquidité bancaire était visible à travers de longues files d’attente devant les guichets des banques, des pratiques de plafonnement des retraits ainsi qu’une dégradation sans précédent des billets en circulation’’ a ajouté Mamane Sidi, selon qui »pour y faire face, le Gouvernement a préparé des réponses à travers le projet de relance du secteur financier et de renforcement des micro, petites et moyennes entreprises pour un montant d’environ 250 millions de dollars US; le traitement des créances des banques qui sont adossées à la commande publique à travers notamment une opération de titrisation; la signature de contrats plan entre l’Etat et les banques publiques; le relèvement du capital social des banques étatiques à 20 milliards minimum, au 31 décembre 2026, conformément à la décision du Conseil des Ministres de l’UEMOA et l’effet attendu de ces mesures est de contribuer à la relance du secteur financier et de l’activité économique, à la réduction de la pression sur le budget de l’Etat et au renforcement de la confiance des investisseurs sur les titres de l’Etat du Niger’’.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here