Africa-Press – Niger. Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le colonel Mahaman Elhadj Ousmane, a procédé, le mercredi 17 décembre 2025, au lancement officiel des travaux de réhabilitation des périmètres irrigués de Kessa et de Gatawani 1 et 2, dans le cadre du Projet d’Appui au Développement des Cultures Irriguées et à l’Intensification de la Production Animale (PACIPA). La cérémonie s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du gouverneur de la région de Dosso, des autorités administratives et coutumières, des représentants des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, ainsi que des producteurs, des jeunes et des femmes des localités concernées.
Pour le ministre de l’Agriculture, ce lancement ne relève pas d’un simple rituel institutionnel, « il consacre une étape majeure de la Refondation nationale », rappelant que « la souveraineté politique n’a de sens que si elle s’accompagne d’une souveraineté économique et alimentaire ». Inscrivant cette action dans la vision prônée par le Président de la République, le Général Abdourahamane Tiani, le ministre a affirmé que le Niger s’est engagé dans « une refondation ambitieuse fondée sur le travail, la rigueur et la valorisation de ses propres ressources ». Il a rappelé l’orientation stratégique du Programme Grande Irrigation (PGI) qui vise à réduire de moitié les importations de riz d’ici 2027 à travers l’aménagement et la réhabilitation de plus de 40 000 hectares dédiés prioritairement au riz, au maïs et au blé. À ce jour, 81 sites couvrant près de 40 000 hectares ont été identifiés ; 4 000 hectares ont fait l’objet d’études techniques ; 17 périmètres irrigués publics totalisant 1 767 hectares sont en cours de réhabilitation ; plusieurs périmètres ont déjà été réceptionnés dans différentes régions du pays et la réhabilitation de la digue de Gatawani Dolé, longue de 32 kilomètres, a permis de sécuriser près de 2 000 hectares de riz hors aménagement. Plus de 1 200 producteurs ont également été formés aux bonnes pratiques agricoles.
Soutenu par la Banque mondiale à hauteur d’un milliard de dollars, le PACIPA vient renforcer cette dynamique nationale à travers quatre composantes essentielles: le renforcement de la production agricole résiliente, l’amélioration des filières agricoles et pastorales, l’accès au financement par des mécanismes innovants et le renforcement institutionnel. Sa contribution au PGI porte sur 18 100 hectares, comprenant 5 600 hectares de nouveaux aménagements, 2 600 hectares de réhabilitation et 9 900 hectares de périmètres de petite irrigation publics et privés, tout en intégrant des actions en faveur de la résilience du cheptel et du renforcement des capacités sanitaires et phytosanitaires. A ce sujet, le ministre a précisé que « le PACIPA n’est pas seulement un projet technique ; il est l’expression d’une nation qui refuse la fatalité et choisit la résilience » comme le rappelle un adage souvent cité, « la terre fournit assez pour les besoins de chacun, mais pas pour la cupidité de tous ».
Le colonel Mahaman Elhadj Ousmane a rendu un hommage aux structures techniques nationales, notamment l’ONAHA et la Direction Générale du Génie Rural et a salué l’engagement des acteurs locaux et l’adhésion des populations bénéficiaires. Il a adressé un message particulier à la jeunesse et aux femmes qu’il considère comme « les piliers de la production, de la transformation et de la résilience économique du pays ». il a ensuite souligné que le lancement des travaux de Kessa et de Gatawani s’inscrit pleinement dans la vision du Programme de Refondation de la République 2026-2029, qui place la souveraineté alimentaire, la bonne gouvernance et le développement durable au cœur des priorités nationales. « Ces réalisations ravivent la fierté agricole du Niger et renforcent la conviction que le développement du pays repose avant tout sur la foi, la lucidité et le travail ».
Pour sa part, le représentant par intérim de la Banque mondiale, M. Moussa Garba, a salué le leadership des autorités nigériennes et réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner le Niger dans cette dynamique, tout en insistant sur l’exigence de qualité des ouvrages, le respect des délais d’exécution et la durabilité des infrastructures au bénéfice des populations.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du Budget, M. Mamane Sidi, a pour sa part souligné que le PACIPA traduit une réorientation souveraine des priorités budgétaires en faveur de l’économie rurale productive, appelant à une gouvernance rigoureuse et à une redevabilité totale dans la gestion des ressources mobilisées.
Quant au gouverneur de la région de Dosso, le colonel major Bana Alhassane, il s’est félicité de l’impact attendu de ces investissements pour le département de Gaya et a invité les populations locales à s’approprier pleinement les infrastructures afin d’en assurer la pérennité.
Auparavant, l’administrateur délégué de la Commune urbaine de Gaya et le chef de canton de Gaya ont successivement pris la parole pour souhaiter la chaleureuse bienvenue à la délégation ministérielle, exprimant la reconnaissance des populations locales pour le choix porté sur le département de Gaya et réaffirmant leur engagement à accompagner la mise en œuvre et la réussite des travaux. Une visite guidée du matériel roulant a mis fin à la cérémonie.
En marge de cette cérémonie, la délégation ministérielle a visité une usine de fabrication d’huile d’arachide et d’aliment pour bétail à Gaya, dotée d’une capacité de 10 000 litres par jour, ainsi qu’une unité de décorticage du riz paddy. A cette occasion, le ministre a salué l’initiative des promoteurs et les a vivement encouragés à renforcer la transformation locale.
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