Africa-Press – Niger. Le chantier de la construction de l’intégration juridique et judiciaire dans l’espace AES est une réalité palpable, jalonnée d’actions concrètes. Dans cette dynamique, les ministres en charge de la Justice de l’AES ont entamé, le lundi 15 septembre 2025, une réunion à Niamey, sur instruction des Chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger, en vue de renforcer l’intégration juridique et judiciaire au sein de la confédération AES. Les ministres de la Justice du Burkina Faso et du Mali ont transmis les salutations fraternelles du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, et du Président du Mali, le Général d’Armée Assimi Goita, au Président de la République du Niger, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple frère du Niger.
Au cours de cette session dont la cérémonie protocolaire d’ouverture a été présidée par le Premier ministre par intérim, le ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Division Mohamed Toumba, il sera question d’échanger sur l’avenir et de dessiner la vision de l’AES sur les questions de justice et des droits de l’homme.
A l’ouverture des travaux, le Premier ministre par intérim a rappelé que le 6 juillet 2024 est une date historique pour l’espace AES, en ce qu’elle a permis de rompre avec l’ordre impérialiste et néocolonial qui a longtemps maintenu les peuples dans la misère et la domination. Selon lui, cette rupture voulue par les leaders de l’AES dérange profondément ceux qui ont toujours tiré profit de l’exploitation de nos richesses, avec mépris et condescendance à l’égard de nos peuples. « C’est pourquoi, nous devons rester vigilants contre les menaces, d’où qu’elles proviennent », a-t-il déclaré.
Le Général de Division Mohamed Toumba a également rappelé que lors de la première rencontre des ministres de la Justice à Bamako, des recommandations fortes avaient été formulées en faveur du renforcement de l’institution judiciaire. Parmi ces mesures figurent notamment la création de la future Cour Pénale Sahélienne et des Droits de l’Homme (CPS-DH) ainsi qu’une prison de haute sécurité, visant à affranchir les pays de l’AES du recours aux instances juridictionnelles internationales. « Ce choix, désormais acté, traduit notre volonté de redéfinir notre appartenance au statut de Rome qui a créé la Cour Pénale Internationale, dont l’action est exclusivement orientée vers les pays africains et leurs dirigeants. Cette cour, souvent sans aucun élément probant et fondée sur des motifs fallacieux de violations graves et massives des droits de l’homme, s’est transformée en outil de répression contre les pays africains, au service des tenants de l’ordre impérialiste pour étouffer toute velléité d’émancipation », a déclaré le Premier ministre par intérim.
Par ailleurs, le Premier ministre par intérim a noté avec satisfaction que la réunion de Bamako a également recommandé de saisir la Cour Internationale de Justice (CIJ) à travers des plaintes contre la France et l’Ukraine pour soutien et apologie du terrorisme, et d’engager systématiquement des poursuites devant les juridictions nationales contre les médias tels que France 24, RFI et TV5 Monde, qui adoptent également une ligne éditoriale favorable à l’apologie du terrorisme. « Il est important de faire le point sur tous les engagements pris et notamment sur la mise en œuvre de la feuille de route que doivent suivre les comités techniques nationaux de suivi, afin de donner effet à ces engagements et faire avancer notre confédération sur les chantiers de l’intégration judiciaire et juridique », a rassuré le Premier ministre par intérim, le Général de Division Mohamed Toumba, avant de remercier chaleureusement Son Excellence le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’État, pour son soutien à l’initiative de cette rencontre, témoignant ainsi de son adhésion à l’idéal d’une justice débarrassée de contre-valeurs et de stéréotypes en contradiction avec notre contexte socioculturel.
M. Rodrigue Bayala Edasso, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, chargé des Relations avec les Institutions du Burkina Faso, et M. Mamadou Kassogué, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme du Mali, ont rendu un vibrant hommage aux Forces de Défense et de Sécurité qui, par leur sacrifice quotidien et leur combativité, permettent aux pays de l’AES de faire face aux forces obscurantistes, marionnettes de l’impérialisme et de ses valets locaux, qui semblent promettre l’illusion du chaos. Ils ont également exprimé leur profonde gratitude à leur frère, M. Alio Daouda, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, chargé des Relations avec les Institutions de la République, pour l’accueil chaleureux dont leurs délégations ont bénéficié depuis leur arrivée au Niger. Il convient de noter que cette rencontre, qui se tient sous les hautes instructions des Chefs d’État de l’AES, s’inscrit dans le prolongement de celle tenue en mai 2025 à Bamako, qui avait permis de dresser un état des lieux et des projections sur la coopération juridique et judiciaire entre les systèmes judiciaires, ainsi que le rôle et la place du droit et de la justice dans l’édification de la confédération AES. Les sessions sont animées par des experts des trois pays de l’AES, sous la direction des ministres en charge de la Justice de ces pays.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press