Africa-Press – Benin. Accessible et intuitive, l’application Ki@ propose aux utilisateurs de suivre en temps réel l’évolution des prix sur six marchés répartis dans quatre départements que sont l’Atacora, l’Alibori, le Borgou et la Donga. Du marché de Frignon, dans la commune de Bassila à celui de Kandi centre en passant par Biro (commune de Nikki), Gamia (commune de Bembéréké), Gogounou centre (commune de Gogounou) et Yakabissi (commune de Kouandé), la plateforme digitale Ki@ permet aux producteurs d’orienter stratégiquement leurs ventes et achats en fonction des marchés les plus rémunérateurs. « Grâce à Ki@, les producteurs connaissent désormais les prix avant de se déplacer, améliorant ainsi leur pouvoir de négociation et leurs revenus », explique Stanislas Koussahoué, Chargé de Suivi-évaluation et Point focal du projet BoMeF-AGriDI. Selon ce dernier, les résultats parlent d’eux-mêmes car sur 13024 acteurs sensibilisés, 7615 ont été enrôlés et 1650 utilisent activement l’application. A l’en croire, l’utilisation de l’application est très simple et accessible, ce qui était un impératif compte tenu du profil de nos utilisateurs. « Une fois l’application téléchargée et installée, l’utilisateur choisit les marchés qu’il souhaite suivre. Il peut alors consulter les prix actuels ainsi que l’historique des prix collectés depuis le déploiement de l’application », a-t-il indiqué. En effet, initié par Africa Green Corporation, BoMeF-AGriDI visait à lever les barrières informationnelles dans les chaînes de valeur du riz et du maïs. « Nous avons voulu faire de l’agriculture un moteur de croissance économique », a rappelé Laurent Glin, Directeur Général de Africa Green Corporation, en soulignant la nécessité d’outils modernes pour renforcer la compétitivité des producteurs. L’application Ki@ permet aux agriculteurs d’accéder, via téléphone mobile, aux prix du marché en temps réel, favorisant ainsi des négociations plus équitables. Romuald Thierry Hounkpatin, représentant de Icipe, partenaire technique et financier du projet, a salué les avancées réalisées dans le cadre du financement européen de 4,9 millions d’euros mobilisé à travers AGriDI et qui a permis de financer une douzaine de projets dans la sous-région dont BoMeF-AGriDI. « Nous sommes heureux de voir ce projet, pensé et conçu collectivement, porter ses fruits », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance du numérique dans la transformation agricole en Afrique de l’Ouest. De son côté, Armel Aguè, Directeur des Systèmes d’Information au ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, représentant le ministre, a souligné l’alignement du projet avec la stratégie nationale de l’agriculture numérique. « L’application Ki@ constitue une contribution notable à la modernisation de notre secteur agricole », a-t-il affirmé.
Garantir la continuité de Ki@
Les témoignages recueillis confirment son impact notamment la réduction des coûts de transaction, la meilleure planification des ventes, et l’amélioration tangible des conditions de vie. Face à cet engouement, les utilisateurs réclament déjà l’extension de l’outil à d’autres spéculations telles que le soja, le karité, le mil ou encore le sorgho. Et, si le projet BoMeF-AGriDI touche à sa fin, l’avenir de l’application Ki@, lui, est assuré. Un plan de durabilité a été élaboré pour garantir sa pérennisation. Ce document stratégique envisage l’amélioration de l’application, la diversification de son offre et explore plusieurs scénarios d’autofinancement, sans dépendance extérieure. Fort de ce succès, Stanislas Koussahoué adresse ses remerciements aux partenaires, notamment à AGriDI, porté par l’Icipe et financé par l’Union Européenne. Il lance également un appel à de nouveaux soutiens pour accompagner l’extension de cette initiative prometteuse, véritable levier de transformation pour le monde agricole béninois
Ils ont témoigné
Kadri Ali, commerçant à Gounarou, commune de Gogounou, département de l’Alibori
« J’ai connu Ki@ grâce aux agents de terrain du projet, qui sont venus pour la première fois dans mon magasin afin de m’expliquer l’importance de cette application. J’utilise aujourd’hui l’application Ki@ pour mieux vendre mes produits. Lorsque je souhaite effectuer une vente, j’accède à l’application, qui propose deux principales options: «Cours/Evolution» et «Voir mes marchés». Ce qui m’intéresse le plus est l’option «Voir mes marchés». Je sélectionne ensuite le marché qui me convient. A partir de là, je peux consulter les prix pratiqués sur différents marchés. Par exemple, dans mon secteur, le kilo de maïs sec blanc se vend actuellement à 160 francs Cfa. En consultant l’application, je peux voir qu’au marché de Gamia, le kilo est vendu à 200 francs Cfa. Ainsi, grâce à l’application Ki@, je choisis de me rendre à Gamia pour vendre mon maïs à un prix plus avantageux en évaluant les coûts de transaction. Cela m’a permis d’améliorer considérablement mes revenus. Grâce à Ki@, j’ai pu acheter une parcelle et subvenir plus aisément aux besoins de ma famille. L’application a véritablement eu un impact positif sur ma vie économique. Je l’utilise depuis environ sept mois et je ne peux que remercier les promoteurs de ce projet»
Houzéfatou Issakou, commerçante de produits agricoles, résidant à Gamia, dans la commune de Bembéréké, département du Borgou
« J’ai connu l’application Ki@ suite au lancement du projet BoMeF-AGriDI dans notre commune. C’est grâce à un agent de terrain que j’ai pu télécharger l’application sur mon téléphone et commencé à l’utiliser. Je consulte l’application deux à trois fois par semaine, en fonction des jours de marché et des produits que je souhaite acheter ou vendre. Après connexion, je consulte les prix sur plusieurs marchés afin d’identifier les meilleures opportunités d’achat ou de vente. Cela me permet, par exemple, d’acheter du maïs à moindre coût sur un marché pour ensuite le revendre au détail à un prix plus avantageux. J’utilise l’application Ki@ depuis environ six mois, et je peux témoigner que mes revenus ont connu une croissance très significative. Grâce à l’accès aux informations de prix actualisées, j’ai pu optimiser mes activités commerciales et améliorer durablement mes conditions de vie»
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