Africa-Press – Benin. Alors que le Bénin s’apprête à célébrer le 1er août prochain le 65e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale, l’éventuelle participation de l’opposition aux festivités soulève à nouveau des interrogations.
Mardi 22 juillet 2025, les responsables du Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition se sont exprimés sur leur position, dans un contexte toujours marqué par la méfiance politique.
Selon Antoine Guédou, porte-parole du Cadre, les députés issus de l’opposition ont reçu des invitations officielles. En revanche, les partis politiques membres de la plateforme n’auraient, à ce jour, reçu aucune correspondance formelle de la part des autorités. « Les partis membres du cadre de coordination n’ont pas encore été invités. Si nous recevons une invitation, nous aviserons », a-t-il déclaré, laissant la porte ouverte, mais conditionnant toute décision à des signaux concrets.
Plus explicite, Eugène Azatassou, coordonnateur du Cadre, a rappelé que la participation de l’opposition à cette célébration nationale ne saurait être symbolique, sans engagements préalables du pouvoir en faveur de la réconciliation nationale.
« La fête de l’indépendance devrait être un moment de rassemblement. Mais pour que cela ait un sens, il faut des gestes forts », a-t-il affirmé.
Parmi les préalables évoqués: la libération des détenus politiques, le retour des exilés, un dialogue politique inclusif, voire l’organisation d’une assise nationale. Autant de conditions que l’opposition considère comme essentielles pour reconstruire le « vivre-ensemble » qu’elle juge fragilisé ces dernières années.
Eugène Azatassou a également dénoncé le climat politique jugé peu propice à la concorde nationale. Il a notamment critiqué les dernières réformes électorales qu’il estime peu consensuelles et excluantes, ainsi que l’usage de la justice à des fins politiques. « Ce sont des délits d’opinion qui sont criminalisés, et cela brise l’unité nationale », a-t-il soutenu.
Malgré ce constat sévère, l’opposition ne ferme pas définitivement la porte. Elle lance même un appel au président Patrice Talon pour initier un geste d’apaisement. « Il reste encore du temps pour poser des actes qui permettent de rassembler le peuple béninois », a insisté le coordonnateur du Cadre, exhortant le chef de l’État à saisir cette opportunité pour « entrer positivement dans l’histoire ».
La balle semble donc être dans le camp du gouvernement. À quelques jours du 1er août, le climat politique reste suspendu à d’éventuelles décisions de l’exécutif qui pourraient soit élargir la portée symbolique de cette fête nationale, soit accentuer les fractures persistantes dans la vie politique béninoise.
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