Africa-Press – Benin. La colère gronde une fois de plus dans les rangs des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME). Réunis à la Bourse du travail de Cotonou, les représentants de trois principales plateformes engagées dans leur lutte, le Creuset National des Aspirants au Métier d’Enseignant (CNAME), la Plateforme de Défense et de Solidarité des AME du Secondaire (PNDSAS-SN) et la plateforme « Aspirant Négocie Ta Cause » (ANTC) ont tenu une conférence de presse pour dénoncer l’inaction persistante du gouvernement concernant leur reversement en Agents Contractuels de Droit Public de l’État (ACDPE).
Prenant la parole au nom des trois plateformes, Rodoine Montanh, porte-parole du CNAME, a dressé un tableau sombre de la situation que vivent les AME depuis plus de six ans.
« C’est inimaginable qu’en 2025, des enseignants qui œuvrent au quotidien pour l’éducation nationale soient encore traités comme des prestataires de services, marginalisés et sans aucune perspective de stabilité », a-t-il déploré.
Selon les intervenants, les AME sont aujourd’hui victimes d’un véritable « esclavage moderne », malgré les engagements pris par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 7 décembre 2022. Ce jour-là, l’exécutif annonçait le reversement progressif des AME dans la fonction publique, promesse restée depuis lettre morte.
Le silence du gouvernement jugé préoccupant
À travers cette sortie médiatique, les trois plateformes dénoncent non seulement l’inaction, mais aussi les « manœuvres de diversion et de division » orchestrées, selon elles, par les autorités pour affaiblir la mobilisation. « À la place d’un dialogue franc et d’une application concrète des décisions annoncées, nous avons eu droit à des déclarations confuses et à une absence totale de volonté politique », ont-elles affirmé.
Les revendications des AME sont claires: un reversement immédiat, sans condition, en ACDPE, avant la rentrée scolaire 2025-2026. Cette mesure, insistent-ils, est non seulement une exigence sociale, mais aussi une nécessité pour éviter de « sacrifier une génération d’enseignants », dont plusieurs sont proches de l’âge de la retraite sans avoir obtenu un statut digne.
Appel à la mobilisation nationale
Dans une déclaration ferme, les trois plateformes appellent tous les AME, sur l’ensemble du territoire national, à maintenir la mobilisation et à renforcer la pression. « Le temps des attentes passives est révolu. Il est temps pour chaque aspirant de se lever pour exiger le respect de ses droits », ont-ils martelé.
Cette mobilisation a reçu le soutien affiché de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), représentée à la rencontre par son Secrétaire Général, Kassa Mampo. Ce dernier a réaffirmé l’engagement de son organisation aux côtés des AME pour la satisfaction de leur revendication centrale.
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