Africa-Press – Benin. Après dix ans de silence, Sévérin Adjovi, ancien ministre, et ancien maire de Ouidah, rompt sa réserve pour s’exprimer sur le projet de révision constitutionnelle en préparation au Bénin.
Dans une déclaration publique, il affirme parler « par devoir de vérité et de patriotisme » et met en garde contre les risques que ce projet fait peser sur la démocratie béninoise.
Selon l’ancien ministre, ce texte, présenté comme une modernisation des institutions, pourrait rompre « l’équilibre démocratique patiemment bâti depuis la Conférence nationale de 1990 ».
Il dénonce une concentration du pouvoir exécutif au détriment du Parlement et un affaiblissement du contrôle citoyen et judiciaire, soulignant que « une démocratie sans équilibre des pouvoirs n’est plus qu’une façade ».
Sévérin Adjovi attire également l’attention sur les motivations partisanes qui pourraient sous-tendre cette révision. « Une Constitution ne se réécrit pas pour un homme, un parti ou un mandat, mais pour un peuple et pour l’avenir », insiste-t-il, avertissant que le projet actuel pourrait accentuer les divisions entre institutions et citoyens et ouvrir la voie à « une dérive institutionnelle durable ».
L’ancien maire de Ouidah plaide pour un dialogue inclusif et sincère, invitant les forces politiques, sociales, religieuses, la société civile et les médias à protéger l’héritage démocratique de 1990.
« Notre génération a le devoir de préserver cet héritage afin que les générations futures puissent encore croire en la promesse de notre République », affirme-t-il.
En conclusion, Sévérin Adjovi appelle à un sursaut national: « La vraie grandeur d’un État, c’est la permanence de ses institutions, et non la prolongation d’un régime. Que Dieu bénisse le Bénin. Que vive notre démocratie. »
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