EDITORIAL. Police scientifique : quand les sciences forensiques font irruption dans l’affaire du “petit Emile”

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EDITORIAL. Police scientifique : quand les sciences forensiques font irruption dans l'affaire du
EDITORIAL. Police scientifique : quand les sciences forensiques font irruption dans l'affaire du "petit Emile"

Africa-Press – Benin. Recherche de la vérité et incertitudes. Tel est le quotidien des scientifiques. Mais il devient particulièrement crucial quand il s’agit de police scientifique.

Ces dernières semaines l’ont rappelé avec l’affaire du “petit Émile” en une des médias. Chacun sait que l’enquête sur l’enfant disparu du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) à l’été 2023 a connu un rebondissement sérieux avec l’annonce, le 31 mars, de la découverte la veille et non loin du village d’un crâne qui n’avait pas été vu jusqu’alors. Et, avec ce dernier, ce sont les “sciences forensiques” qui ont fait irruption dans cette investigation.

L’ADN, marqueur par excellence

Ces sciences tirent leur nom du terme latin forensis, “devant le forum”, où se tenaient les cours de justice. Celles-ci aideront-elles à répondre aux questions que pose l’affaire ? On aura noté le délai très court dans lequel l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a pu affirmer que le crâne était bien celui de l’enfant. Preuve apportée par l’ADN, le génome étant le marqueur de chaque individu par excellence. Banal ?

Il faut rappeler à quel point ce genre d’investigation biologique, devenu incontournable dans les enquêtes judiciaires, requiert une méthodologie rigoureuse, notamment pour éviter toute contamination.

Anthropologie médico-légale

Ce qui aura frappé les esprits est aussi ailleurs. Dans l’appel, pour en savoir plus, à ce qui se nomme anthropologie médico-légale. Une spécialité bien moins connue du grand public qui permet de révéler les traumatismes ayant affecté un squelette.

Les griffures, fissures, fractures et autres altérations parlent aux experts. Elles constituent pour eux autant d’indices qui vont jusqu’à dévoiler, ce qui a de quoi surprendre le non-spécialiste, si des lésions ont été occasionnées avant ou après la mort de la victime. Avec moult subtilités à prendre en compte, détérioration de l’os due aux intempéries, à des morsures d’animaux…

Espoir de nouveaux indices

En l’occurrence, les premières analyses n’auront rien détecté de suspect, comme des coups portés au crâne, par exemple. Nécessité donc de disposer d’autres éléments… probants. Des recherches plus approfondies sur le terrain, immédiatement enclenchées, ont conduit vers des vêtements de l’enfant, ouvrant la possibilité de découvrir des indices supplémentaires. Présenteraient-ils des traces, notamment de terre, de plantes, de pollens venus d’autres zones que celle où ils ont été retrouvés ? Voire de nouveaux ADN ?

Multidisciplinarité et patience

Un mois après la découverte des ossements, aucune réponse à ces nouvelles questions et l’énigme reste entière, chute de l’enfant, homicide involontaire ou meurtre. L’occasion de rappeler que les sciences forensiques, avec la précision qu’elles se doivent de respecter, ne tiennent pas de la baguette magique. Elles exigent multidisciplinarité et… patience.

Contrairement aux séries TV où des experts polyvalents trouvent la clé d’une énigme à vitesse grand V. Ici, il ne s’agit malheureusement pas d’une fiction.

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