Africa-Press – Benin. Un pas décisif vient d’être franchi dans le cadre du Projet Up-Rise avec la tenue, le vendredi 23 mai 2025, d’un atelier national au Centre Anouarite d’Abomey-Calavi. Organisé sous l’égide de la Faculté des sciences agronomiques (Fsa) de l’Université d’Abomey-Calavi, cet atelier a permis de présenter les premiers résultats de l’enquête nationale sur la sécurité sanitaire des aliments, et de collecter des données complémentaires auprès des parties prenantes nationales en vue de la construction d’un modèle réglementaire adapté à la réalité béninoise.
Les premières données issues de l’analyse situationnelle conduite dans le cadre du Work Package 2 (Wp2) du projet Up-Rise ont révélé des lacunes significatives dans la réglementation et le contrôle des mycotoxines au Bénin, en particulier dans le secteur informel. L’étude a évalué la qualité du cadre réglementaire existant, le niveau d’implication des acteurs, les mécanismes de suivi ainsi que les ressources techniques disponibles. Sylvain Dabadé, enseignant à la Fsa et responsable technique du Wp2 au Bénin, a expliqué: « L’analyse a montré que nous avons encore un long chemin à parcourir. Le cadre réglementaire reste incomplet, surtout dans les filières informelles, qui alimentent pourtant la majorité de la population ». Ces résultats mettent en lumière la nécessité d’un modèle réglementaire contextualisé qui tienne compte des réalités locales, des capacités d’analyse du pays et de la vulnérabilité des aliments fermentés à la contamination par les mycotoxines. Au-delà de la présentation des résultats préliminaires, l’atelier a surtout été l’occasion de recueillir des données complémentaires auprès des institutions clés, des transformateurs, des associations de consommateurs et des acteurs du secteur de la santé publique. Paulin Azokpota, coordonnateur national du projet Up-Rise, a insisté sur l’importance de cette étape: « Nous avons besoin d’informations stratégiques issues du terrain pour bâtir un modèle robuste. Les contributions recueillies ici serviront à compléter notre base de données et à affiner nos recommandations. » Ces informations seront fusionnées avec celles des quatre autres pays africains partenaires du projet (Côte d’Ivoire, Nigeria, Kenya, Afrique du Sud) pour aboutir à une validation collective lors d’une rencontre continentale prévue la semaine prochaine en Afrique du Sud.
Des contributions institutionnelles clés
L’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa), représentée par Roukiyatou Boukari, a activement participé aux discussions. « L’Abssa est engagée depuis la conception du projet. Nous apportons notre expertise et les résultats de nos propres campagnes de surveillance et de sensibilisation », a-t-elle souligné. Edith Mireille Deguenon, promotrice des farines Délices Familia et présidente de l’Association des transformateurs de maïs du Bénin, a alerté sur l’impact direct des mauvaises pratiques d’hygiène dans la transformation artisanale: « Beaucoup de consommateurs souffrent de troubles digestifs à cause de produits mal transformés. Il faut renforcer l’encadrement et la certification des produits fermentés. »
Un modèle attendu pour combler les lacunes réglementaires
Les données collectées durant l’atelier, croisées avec les premiers résultats de l’étude, permettront de construire un modèle réglementaire spécifique au Bénin, qui viendra renforcer les mécanismes de contrôle dans les secteurs formel et informel.
Léonce Adjévi
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