Africa-Press – Burkina Faso. C’est l’heure de la reprise. Le gouvernement et la classe politique ouvrent le bal dans quelques jours. Le monde judiciaire, scolaire et universitaire renouera à son tour avec le quotidien. Après quelques semaines de repos en demi-teinte, marquées par une recrudescence des attaques armées et embuscades meurtrières contre les populations sans défense et les forces de l’ordre, les ministres en charge de la sécurité intérieure et de la défense nationale ont annoncé le 27 août dernier, au cours d’une conférence de presse, une consolidation de la réponse multidimensionnelle combinant aussi bien les aspects opérationnels, logistiques que la mobilisation citoyenne et une communication proactive.
Après avoir évalué les contrats de performances qui le lient à chaque membre de son gouvernement, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a une nette perception des enjeux et des grands chantiers en cours d’exécution en réponse aux attentes des Burkinabè : contenir, dans un premier temps, la dégradation de la sécurité, améliorer la situation humanitaire des personnes déplacées internes et reconquérir les zones en proie à des incursions terroristes. Tout en apportant des réponses diligentes aux questions d’actualité brûlante (mauvaise exécution de travaux publics, justice populaire, destructions de biens de sociétés minières) à fort impact sur la perception de l’opinion sur l’action gouvernementale.
Pilier du second mandat du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, la Réconciliation nationale et la Cohésion sociale sont impulsées par l’ex-chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré. Après les foras régionaux et les concertations communales, les regards sont tournés vers le prochain forum national dont on attend qu’il réconcilie les Burkinabè entre eux et avec leur histoire en vue de renforcer « le vouloir vivre-ensemble », selon la formule du Pr Basile Guissou. La réconciliation nationale et le défi sécuritaire sont étroitement liés à d’autres réformes institutionnelles et administratives à court ou moyen terme.
Il s’agit du dialogue politique, le découpage administratif pour une population de plus de 20,5 millions d’âmes, selon le Recensement général de la population de 2019, la réorganisation administrative avec en ligne de mire la suppression ou le maintien des préfectures, l’organisation des élections municipales du 22 mai 2022, entre autres. D’autres préoccupations subsistent. La célébration tournante de la Fête nationale le 11-Décembre prochain à Ziniaré, la gestion foncière, nécessitant une révision de la loi.
Les défis abondent et nécessitent un minimum de consensus y compris les chantiers prioritaires de l’année en cours dans un sursaut patriotique au moment où le Burkina Faso fait face à la plus grave menace sécuritaire de son histoire. Cette rentrée gouvernementale annonce de fait, toutes les rentrées, avec d’importants enjeux à la clé. Les jugements des dossiers Thomas Sankara, la reprise de celui des membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, la réouverture espérée du lycée Phillipe-Zinda-Kaboré alimenteront les débats.