Astronomie amateur au Burkina Faso : Démystifier le ciel et les étoiles…

Astronomie amateur au Burkina Faso : Démystifier le ciel et les étoiles…
Astronomie amateur au Burkina Faso : Démystifier le ciel et les étoiles…

Africa-PressBurkina Faso. L’astronomie est la science de l’observation des astres. C’est un domaine très peu fréquenté voire pas du tout en Afrique. Et pour lever le mystère que constitue l’univers, des amateurs se regroupent en clubs dans certains pays du continent. Au Burkina Faso, l’Association des astronomes amateurs du Burkina Faso (AABF) rassemble des passionnés du domaine. Elle propose des séances d’initiation et permet d’observer les étoiles.

Karim Ouédraogo est un féru d’astronomie. A force de lever les yeux vers le ciel chaque nuit, il a fini par se découvrir cette passion. « J’ai été attiré par l’astronomie à partir de 2015, quand j’ai commencé à vouloir comprendre comment le ciel et les étoiles étaient composés. J’ai voulu savoir pourquoi il y a des étoiles qui brillent plus que d’autres, savoir si ce sont des étoiles, des planètes, ou des galaxies. C’est tout cela qui m’a attiré vers l’astronomie. Je suis allé sur internet et j’ai vu qu’il y avait une carte du ciel. Depuis lors, tous les soirs, j’observe le firmament », confie-t-il.

Au Burkina Faso, dit-il, les phénomènes astrologiques s’expliquent la plupart du temps par des mythes. Quand il y a une éclipse lunaire par exemple, on la justifie par le fait qu’un « chat a attrapé la lune ». Et pour que le chat délaisse sa proie, on conseille aux enfants de taper sur des boites ou des marmites de sorte à faire un maximum de bruit pour l’effrayer.

« Cela n’est pas un mal en soi. C’est culturel. Mais il serait aussi judicieux que les enfants puissent savoir quelle est la véritable cause de ces phénomènes naturels car cela contribuera à leur éveil », observe Karim Ouédraogo, président de l’AABF, une faîtière regroupant les différents clubs d’astronomie amateur.

Le domaine étant largement méconnu au Burkina, il n’est pas rare que les amateurs se heurtent à de l’incompréhension ou à de l’indifférence quand ils en parlent autour d’eux. « Quand je parle de ma passion aux gens, je sens que c’est un sujet qui est méconnu de l’opinion publique. Certaines personnes disent même qu’ils préfèrent s’intéresser à ce qui se passe sur terre. Heureusement qu’il y a d’autres personnes qui veulent comprendre les choses. Mais malheureusement il n’y avait pas de cadre d’échanges, pas de formations non plus », regrette Karim Ouédraogo.

Apprécier l’œuvre de Dieu

Ce constat va les amener à créer en 2015, avec d’autres amateurs, un club dont l’objectif premier est d’instaurer un cadre d’échanges et de partage entre « passionnés d’étoiles » et de démystifier l’astronomie au Burkina Faso. Chaque année, les membres de l’association s’efforcent d’organiser trois sorties d’observation hors de Ouagadougou, où le ciel est moins pollué.

Dans le cadre des activités de leur club, ils proposent aussi des formations en techniques d’observation du ciel, des ateliers d’astronomie pour enfants et des expositions des travaux de différents clubs internationaux. « Pour le moment il n’y a pas de relations avec des associations d’astronomie à l’étranger. Mais nous nous efforçons de prendre des contacts afin de pouvoir tisser des liens », affirme Karim Ouédraogo.

Cette passion a un coût : les instruments utilisés pour l’observation ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C’est ainsi que l’AABF se heurte au manque de moyens financiers pour acquérir des télescopes, des jumelles longues distances, etc. Cette activité n’étant pas encore considérée comme une activité de loisir, elle ne peut pas toucher de subvention de l’Etat. Mais loin de perdre espoir, les membres de l’AABF appellent autorités, grands physiciens et chercheurs et toute personne de bonne volonté à s’intéresser à ce domaine qu’ils jugent « très intéressant et très chic ».

Pour les passionnés d’astronomie, des applications existent pour connaître le nom et la position de tous les astres dans le ciel. Il s’agit en particulier de Star Tracker et de ISS detector. Ces applications permettent d’explorer l’univers avec votre téléphone, de connaître avec précision le nom, la position des astres et la distance qui les sépare de la terre.

Alors que la compétition fait rage entre certains milliardaires américains pour la conquête de l’espace, Karim Ouédraogo et les autres amateurs d’astronomie ont la tête dans les étoiles, même s’ils gardent les pieds sur terre. Le rêve, pour certains d’entre eux, serait de visiter un jour l’espace.

En attendant, il continue d’admirer le ciel chaque jour quand les conditions météo le permettent. « Moi, presque tous les soirs, j’ai les yeux vers le ciel. Je suis assis et je regarde les étoiles, les constellations pour pouvoir me repérer, pouvoir repérer les étoiles et les planètes. Parfois il y a des planètes qui brillent comme des étoiles. Il y a les planètes Jupiter, Saturne, qui sont visibles. J’aime apprécier l’œuvre de Dieu. Je pense qu’il faudrait que les gens s’y intéressent pour mieux comprendre », conclut-il.

Nado Ariane Paré (Stagiaire)

 

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