Lancement du projet de résilience de la Grande Muraille

Lancement du projet de résilience de la Grande Muraille
Lancement du projet de résilience de la Grande Muraille

Africa-Press – Burkina Faso. Le ministère de l’Environnement, de l’eau et de l’assainissement, en collaboration avec l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Fonds vert pour le climat, a procédé, le jeudi 13 novembre 2025 à Ouagadougou, au lancement officiel du projet régional Scaling-Up Resilience in Africa’s Great Green Wall (SURAGGWA). Ce projet ambitieux a pour objectif de restaurer les terres dégradées et de renforcer la résilience des communautés rurales dans huit pays du Sahel, dont le Burkina Faso.

Doté d’un financement global de 222 millions de dollars américains, dont 150 millions en subventions du Fonds vert pour le climat et 72 millions en cofinancement, le programme entend aider les populations à s’adapter aux effets du changement climatique, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer les capacités institutionnelles des pays membres de l’Initiative de la grande muraille verte. Il sera mis en œuvre sur une période de huit ans (2025-2033) dans huit pays sahéliens: le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie, le Sénégal, le Nigeria et Djibouti. Chaque pays bénéficiera d’une enveloppe budgétaire adaptée à ses priorités nationales et aux spécificités de ses zones d’intervention.

Pour le Burkina Faso, la composante nationale du projet représente près de 11,99 millions de dollars, soit environ 6,8 milliards de francs CFA, entièrement consacrés à la restauration des terres et à la valorisation durable des produits forestiers non ligneux.

Selon le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement Roger Baro, « sur les trois composantes du projet, près de 90 % du budget sont destinés à des actions directement impactantes sur les populations ».

Il a précisé que 46,6 % du budget national seront consacrés à la restauration des terres, 27,3 % à la valorisation des produits forestiers non ligneux et 13,2 % au renforcement des institutions nationales.

Émissaire du représentant résident de la FAO au Burkina Faso, Ibrahim Patingdé Alassane Ouédraogo a souligné la portée stratégique du programme. « La FAO est honorée d’accompagner le Burkina Faso et les autres pays membres dans la mise en œuvre de ce projet structurant qui vise à restaurer des milliers d’hectares de terres dégradées et à renforcer les capacités d’adaptation des communautés face au changement climatique », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que cette initiative résulte d’un long processus de mobilisation de ressources et de concertations régionales entamé dès 2019 avec le Fonds vert pour le climat. Selon Ibrahim Patingdé Alassane Ouédraogo, la réussite du projet reposera sur une mise en œuvre concertée, inclusive et adaptée aux réalités de chaque pays. « Certes, la FAO assure la gestion technique du projet, mais son exécution sera confiée aux structures nationales. Il est essentiel que les acteurs locaux s’approprient pleinement cette initiative pour en garantir l’efficacité et la durabilité », a-t-il ajouté.

Le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, a salué la concrétisation d’un projet « porteur d’espoir » pour les populations rurales. « Nous venons de procéder au lancement technique du projet SURAGGWA, qui intervient dans la récupération des terres dégradées. Restaurer les terres, c’est redonner un terreau fertile à la production agricole, à la sécurité alimentaire et à la vie économique des communautés », a-t-il affirmé.

Le ministre Roger Baro a également mis l’accent sur la complémentarité entre ce projet et les autres initiatives gouvernementales en matière de production agricole et d’autosuffisance alimentaire. « Ce projet va permettre de récupérer de vastes superficies de terres dégradées dans huit pays du Sahel, dont le Burkina Faso, pendant au moins huit ans. Il permettra également de promouvoir la transformation et la valorisation des produits forestiers non ligneux, un secteur porteur pour les jeunes et les femmes », a-t-il poursuivi.

Roger Baro a également souligné la dynamique gagnante, qui unit le Fonds vert pour le climat et la FAO dans la mise en œuvre de cette initiative. « C’est une avancée majeure, car cette collaboration permet aujourd’hui de mobiliser plus de sept milliards de francs CFA en subventions au profit des populations. Nous tenons à remercier la FAO, le Fonds vert pour le climat, ainsi que l’Autorité nationale désignée logée à la Primature, pour leur travail acharné et leur accompagnement constant », a-t-il déclaré avant de lancer un appel à l’engagement collectif de tous les acteurs impliqués.

Pour le coordonnateur national de l’Initiative de la grande muraille verte au Burkina Faso, Roch Pananditigri, cette cérémonie marque le début d’une nouvelle phase opérationnelle. Il a annoncé la tenue prochaine d’ateliers techniques destinés à affiner les modalités d’exécution du projet. « C’est un projet que nous avons conçu depuis plusieurs années, et il est temps de passer à la phase de terrain. Nous organiserons bientôt des concertations avec les différentes parties prenantes pour redéfinir les modes d’intervention, en tenant compte des réalités locales et des besoins des communautés », a-t-il précisé.

Roch Pananditigri a insisté sur la dimension inclusive du programme, qui associera les collectivités territoriales, les organisations communautaires, les femmes, les jeunes et les ONG locales. « La période de mise en œuvre s’étend de 2025 à 2033. Ce temps est nécessaire pour garantir des résultats durables. Restaurer une terre, reconstituer un écosystème, cela demande patience, coordination et innovation », a-t-il souligné, ajoutant que le projet intégrera des technologies modernes et des outils de suivi innovants pour optimiser son efficacité.

Prenant la parole au nom de l’autorité nationale désignée du Fonds vert pour le climat, Robert Louari a salué l’aboutissement d’un long processus de concertations et de validation. « Le projet SURAGGWA vient à point nommé. Il propose des solutions concrètes, innovantes et complémentaires aux politiques nationales de gestion durable des terres et de lutte contre le changement climatique », a-t-il affirmé.

Selon lui, cette initiative se distingue par son approche multi-pays et par sa volonté de renforcer les capacités institutionnelles des structures de la Grande muraille verte. « Ce programme vise à restaurer les paysages agro-sylvo-pastoraux dégradés, à développer des chaînes de valeur résilientes et à faible émission de carbone, et à renforcer les institutions nationales et régionales chargées de la mise en œuvre de la Grande muraille verte », a-t-il détaillé. Il a également rappelé que la note conceptuelle du projet est née d’une subvention obtenue en 2018 pour appuyer la préparation d’un programme d’adaptation et d’atténuation climatique. « L’idée initiale d’un projet national a évolué vers un projet multi-pays, impliquant huit États africains sous le leadership technique de la FAO. C’est une fierté pour nous de voir aujourd’hui ce rêve devenir réalité », a-t-il conclu.

Ibrahim Patingdé Alassane Ouédraogo a précisé que la FAO jouera un rôle de facilitateur et de garant technique. « La mise en œuvre sera coordonnée par la Grande muraille verte, qui dépend du ministère de l’Environnement, mais toutes les parties prenantes, collectivités, ONG, organisations communautaires, jeunes et femmes, participeront aux comités de pilotage pour assurer un contrôle participatif et transparent », a-t-il expliqué.

Pour sa part, Roger Baro a invité les structures techniques de son département et les partenaires locaux à s’approprier pleinement le projet et à travailler de manière concertée. Il a exhorté la FAO à poursuivre les concertations avec les parties prenantes afin de planifier de façon coordonnée les activités à mener sur le terrain.

« Le Premier ministre, à travers le secrétariat du Fonds vert pour le climat logé à la Primature, suivra avec une grande attention la mise en œuvre de ce projet », a-t-il assuré.

En déclarant officiellement le démarrage du projet, Roger Baro a exprimé la gratitude du gouvernement burkinabè à l’égard de la FAO et du Fonds vert pour le climat. « Le gouvernement du Burkina Faso salue le travail accompli et réaffirme sa détermination à assurer une mise en œuvre exemplaire. Nous espérons visiter très bientôt des réalisations concrètes sur le terrain », a-t-il lancé.

Le lancement du projet SURAGGWA marque ainsi une nouvelle étape dans la mise en œuvre de la Grande muraille verte en Afrique. Il symbolise une volonté commune de transformer les défis climatiques en opportunités de développement durable. À travers cette initiative, le Burkina Faso et ses partenaires entendent bâtir un modèle de résilience environnementale et économique pour les communautés rurales, afin que la Grande muraille verte devienne non pas seulement une barrière contre la désertification, mais un véritable mur de vie, d’espoir et de prospérité pour le Sahel.

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