Lutte Contre La Fraude: Saisie de 30 Tonnes De Riz

Lutte Contre La Fraude: Saisie de 30 Tonnes De Riz
Lutte Contre La Fraude: Saisie de 30 Tonnes De Riz

Africa-Press – Burkina Faso. Les services de la Coordination nationale de lutte contre la fraude ont mis au jour, ce vendredi 12 décembre 2025 à Ouagadougou, une vaste opération de tromperie portant sur plus de 30 tonnes de riz reconditionnées illégalement.

L’opération, menée dans le cadre des contrôles réguliers sur le territoire, a permis l’interpellation d’un commerçant importateur, accusé de tromperie sur la qualité et la quantité des marchandises vendues.

Le coordonnateur national de lutte contre la fraude, Dr Mohamadi Compaoré, a expliqué que le commerçant procédait au transvasement de sacs de riz de 50 kg provenant de plusieurs origines dans des sacs artisanaux de 22,5 et 25 kg arborant des marques très prisées du public. Ces sacs, vendus comme conformes au poids annoncé, trompaient les consommateurs tant sur la quantité que sur la qualité réelle du produit. Certaines dates de péremption étaient modifiées lors du reconditionnement, exposant la population à des risques sanitaires.

Le procédé était appuyé par un matériel spécialisé, notamment des machines de thermoscellage, qui servaient à fermer les sacs de manière à imiter un emballage industriel authentique

Comme l’a souligné Dr Mohamadi Compaoré, « le consommateur paie pour un produit qu’il ne reçoit pas en totalité, et parfois dont l’origine ou la date de péremption est volontairement masquée. C’est une atteinte grave à ses droits. »

Pour le coordonnateur, ces pratiques constituent une triple violation de la loi. Elles portent atteinte aux droits des consommateurs, faussent la concurrence au détriment des commerçants respectueux des normes et menacent la sécurité économique nationale, le riz étant un aliment stratégique. Le contrevenant a été identifié et auditionné dans le strict respect des procédures en vigueur.

Ablassé Kabré, membre permanent de la police au sein de la CNLF, a précisé que l’ouverture des magasins lors des contrôles nécessite la présence simultanée du propriétaire et des agents de la coordination, chacun possédant une clé. Cette procédure garantit la transparence, sécurise l’opération et évite toute contestation. « Le propriétaire seul ne peut pas ouvrir le magasin. Les éléments de la coordination aussi seuls ne peuvent pas ouvrir le magasin. Pour ouvrir le magasin, toutes les deux parties doivent être là. C’est plus sécurisant », a-t-il déclaré.

Selon les textes, deux voies de règlement sont possibles. La première est la voie transactionnelle, qui consiste en des sanctions financières importantes destinées à décourager toute récidive. La seconde est la voie judiciaire, qui est envisagée lorsque l’ampleur ou la gravité des faits le justifie. La loi prévoit notamment des amendes pouvant atteindre plusieurs centaines de millions de francs CFA, la confiscation des marchandises frauduleuses, la publication des condamnations et, le cas échéant, des peines d’emprisonnement.

Tolérance zéro face aux pratiques illégales

Au-delà du volet économique, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLF) attire l’attention sur les risques sanitaires liés à ces pratiques clandestines. En effet, la manipulation clandestine des denrées alimentaires peut tromper le consommateur sur la qualité ou la quantité et, dans certains cas, représenter un danger sanitaire, comme lorsqu’un produit périmé est reconditionné avec une nouvelle date de péremption.

La CNLF annonce un renforcement de ses opérations sur tout le territoire. Dr Mohamadi Compaoré a affirmé que la lutte contre la fraude n’est pas un slogan, mais une action continue menée avec détermination. Les contrôles seront intensifiés, de façon ciblée et inopinée, et concerneront tous les niveaux de la filière. Les équipes entendent combiner répression et actions de sensibilisation, notamment à travers des échanges avec les associations de commerçants pour promouvoir les bonnes pratiques.

Dr Mohamadi Compaoré a lancé un appel à la vigilance des consommateurs: vérifier les poids, les dates de péremption, les étiquetages et signaler toute anomalie aux services compétents. « Vous êtes nos premiers alliés. La vigilance des consommateurs est indispensable pour mettre fin à ces pratiques », a-t-il insisté.

La CNLF réaffirme enfin que la tolérance zéro restera la ligne directrice face aux manipulations illégales des produits alimentaires. Cette opération illustre la détermination des autorités à protéger le pouvoir d’achat des citoyens, à garantir l’intégrité des circuits de distribution et à assurer la sécurité économique des populations. Selon Dr Mohamadi Compaoré, cette opération « ne sera pas la dernière » et s’inscrit dans une stratégie continue de lutte contre la fraude alimentaire et commerciale.

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