Parc De Technologies Pour La Résilience Alimentaire

Parc De Technologies Pour La Résilience Alimentaire
Parc De Technologies Pour La Résilience Alimentaire

Africa-Press – Burkina Faso. Le Centre régional d’excellence en fruits et légumes (CRE-FL) a organisé le jeudi 9 octobre 2025, sur la station de l’INERA à Farako-Bâ, la 4e édition de la Journée porte ouverte du Parc de technologies et d’innovations agricoles (PTIA). Placée sous le patronage de Prosper Zemba, directeur général des productions végétales, et le parrainage de Salif Tentika, coordonnateur du Programme de résilience du système alimentaire (PRSA-BF), la rencontre a réuni ainsi chercheurs, producteurs, transformateurs, partenaires techniques et décideurs autour du thème: « Quelles contributions des technologies et innovations de la recherche à l’amélioration de la résilience des acteurs du système alimentaire au Burkina Faso? »

C’est la quatrième fois, depuis 2022, que le Parc de technologies et d’innovations agricoles de Farako-Bâ, situé sur la route nationale 7 (RN7), à environ 15 km du centre de Bobo-Dioulasso, ouvre ses portes au grand public. C’est un programme marathon qui a ponctué cette journée, notamment une cérémonie d’ouverture marquée par plusieurs allocutions. Cette cérémonie a été suivie par la visite des productions maraichères et la coupure de ruban, qui ouvre de façon officielle les portes du parc. Les participants ont donc pu visiter les « merveilles » du parc. Ce qui a abouti à des échanges en salle avec les différents acteurs présents. C’est la séance de networking (échanges sur les opportunités de réseautage entre les participants, les exposants et intervenants) qui a clos cette journée.

Créé en 2022 avec l’appui des programmes « iREACH » et « TARSPro », le Parc de technologies et d’innovations agricoles (PTIA) de Farako-Bâ s’est imposé comme une vitrine nationale de la recherche agricole. Il met en démonstration des innovations issues de l’INERA et de ses partenaires, couvrant les chaînes de valeur prioritaires: fruits et légumes, céréales, tubercules, production animale et pisciculture. Pour cette 4e édition de la journée porte ouverte, les démonstrations ont porté sur plus d’une centaine de technologies, allant du compostage organique à la production de semences améliorées, en passant par la gestion durable des ravageurs et la valorisation des plantes locales.

Un espace d’apprentissage et de transfert de technologies

Selon le Dr Éric Sombié, coordonnateur du CRE-FL, cette journée vise à valoriser les résultats de la recherche et à favoriser l’appropriation des innovations par les acteurs de terrain. « Le parc de technologies et d’innovations agricoles de Farako-Bâ est une plateforme dynamique où producteurs, chercheurs, entrepreneurs et décideurs peuvent explorer, expérimenter et s’approprier les dernières avancées technologiques. Notre ambition est de lever les barrières à la diffusion des innovations pour accroître la productivité et la résilience du secteur agricole », a-t-il déclaré.

Le Dr Sombié a également salué les efforts du CORAF (Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles), du PRSA-BF et de tous les partenaires techniques et financiers ayant contribué à faire du parc un outil stratégique de vulgarisation.

Au cours de la visite du site, les participants ont pu découvrir une diversité impressionnante de technologies agricoles: des variétés améliorées de maïs, de riz, de sorgho et de soja, mais aussi des tubercules comme la patate douce à chair orange, le manioc et le taro. « Dans ce parc, nous démontrons tout ce qu’il y a comme innovation issue de la recherche agricole, non seulement au niveau national mais aussi sous-régional », a expliqué le Dr Étienne Sodré, gestionnaire du parc. « Ces technologies permettent aux producteurs de voir concrètement ce qui fonctionne, de comparer et d’adopter ce qui convient à leur contexte pour améliorer leurs rendements et s’adapter aux changements climatiques », a-t-il poursuivi.

Le chercheur a également présenté des fruitiers améliorés tels que le jujubier, le baobab et le tamarin greffés, capables de produire dès trois à cinq ans, contre plus d’une décennie pour les variétés locales. En pisciculture, les visiteurs ont pu observer des systèmes intégrés associant bassins piscicoles, cultures maraîchères et aviculture, illustrant la complémentarité écologique des productions.

L’État burkinabè engagé pour la valorisation des résultats de la recherche

Dans son allocution, le directeur général des productions végétales, Prosper Zemba, a salué les chercheurs burkinabè pour leurs efforts constants en faveur de la sécurité alimentaire. « Depuis ce matin, nous avons pu visiter plusieurs types d’innovations allant de la production de semences aux systèmes d’élevage et de transformation. Ces technologies offrent des solutions concrètes aux défis de productivité et de résilience. Le ministère de l’Agriculture s’engage à les vulgariser à travers nos champs d’expérimentation et nos services d’appui-conseil », a-t-il dit.

Il a également replacé l’événement dans le cadre de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025, qui vise à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays. « La tenue de cette journée s’inscrit dans cette dynamique. Elle offre un espace d’apprentissage et de démonstration des solutions concrètes issues de la recherche. Ces innovations contribuent directement à améliorer la productivité, à renforcer la résilience et à créer des emplois, notamment pour les jeunes et les femmes », a-t-il ajouté.

Représentant le coordonnateur du PRSA-BF, parrain de cette 4e édition, Boureima Sawadogo, spécialiste en suivi-évaluation du programme, a insisté sur l’importance de ce partenariat entre recherche et développement. « Le PRSA intervient dans toute la chaîne de la recherche agricole, depuis le renforcement des infrastructures jusqu’à la vulgarisation des résultats. Cette journée est essentielle car elle permet aux producteurs de s’approprier les technologies générées par les chercheurs », a-t-il laissé entendre. Selon lui, le défi aujourd’hui est d’assurer que les innovations sortent des laboratoires pour atteindre les champs des producteurs, afin d’avoir un impact réel sur la sécurité alimentaire et la résilience des populations rurales.

Des producteurs satisfaits et inspirés

Du côté des acteurs du terrain, la satisfaction était palpable. Daouda Yarbanga, président de la plateforme d’innovation « Bétail sur pied, viande, cuir et peau » de la Comoé, a salué la qualité des technologies exposées. « Nous avons vu des variétés de légumes, de tubercules, de fourrages, mais aussi des techniques pour fabriquer de l’aliment concentré pour nos animaux. Je suis très satisfait et convaincu que ces innovations vont améliorer nos productions », s’est-il réjoui.

Même constat du côté de la direction générale des productions végétales. Sidibé Gaoussou, représentant la direction de la vulgarisation, a confié: « Nous avons découvert une gamme variée de spéculations et de pratiques agricoles. Cette journée nous a permis de voir l’ampleur du travail accompli par les chercheurs, souvent méconnu du grand public. »

Le Parc de technologies et d’innovations agricoles de Farako-Bâ, situé en zone soudanienne, reste pour l’instant, selon son gestionnaire, le seul parc de démonstration complet du pays. Mais des dispositifs similaires se développent, notamment à Manga, Banfora et Léo, dans le cadre des villages climato-intelligents et des pôles d’immersion communautaire. L’objectif à terme, selon les responsables du parc, est d’implanter deux autres parcs de technologies, l’un en zone soudano-sahélienne et l’autre en zone sahélienne, afin de couvrir l’ensemble des écosystèmes agricoles du Burkina Faso.

Le Dr Éric Sombié a rappelé que le parc de technologies est une vitrine pour promouvoir les innovations issues de la recherche au service de la souveraineté alimentaire. Il a souhaité que les producteurs s’en inspirent pour transformer durablement leurs exploitations.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Burkina Faso, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here