Présidence de la BAD : qui sont les prétendants à la succession d’Akinwumi Adesina ?

Présidence de la BAD : qui sont les prétendants à la succession d’Akinwumi Adesina ?
Présidence de la BAD : qui sont les prétendants à la succession d’Akinwumi Adesina ?

Estelle Maussion

Africa-Press – Burkina Faso. Après le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, l’ancien économiste en chef de la Banque africaine de développement, l’Algérien Rabah Arezki, prépare sa candidature et n’attend plus que le feu vert d’Alger. Mais il risque d’être confronté à d’autres profils de taille.

C’est un prétendant de plus dans une course à la succession qui ne fait que commencer. Si le second mandat du Nigérian Akinwumi Adesina aux commandes de la Banque africaine de développement (BAD) ne prendra fin que l’an prochain, les candidats à la relève, qui devront déposer leur dossier entre septembre 2024 et la fin de janvier 2025, se multiplient. Après l’annonce, à la mi-mars, de la candidature du Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), soutenu par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) mais aussi par l’Angola et la RDC, une autre personnalité africaine est sur les rangs.

Un ancien du FMI et de la Banque mondiale

Selon nos informations, l’ancien chef économiste de la BAD entre octobre 2020 et décembre 2021, Rabah Arezki, prépare activement sa candidature. L’universitaire à la double nationalité algérienne et française est en attente de l’aval d’Alger pour pouvoir officiellement déclarer ses intentions. Critique de la gouvernance Adesina, Rabah Arezki veut porter un projet pour « sauver la BAD » et insiste sur la nécessité pour l’Afrique de trouver un équilibre entre souveraineté et ouverture.

Chercheur reconnu, formé en France et en Italie, il a passé l’essentiel de sa carrière à Washington, au Fonds monétaire international (FMI) puis à la Banque mondiale (BM). En dépit du sérieux de son profil, sa capacité à naviguer entre interlocuteurs de différents horizons (y compris au Maroc) et sa bonne connaissance des rouages des institutions internationales ainsi que de ceux de la BAD, il doit encore faire la preuve de ses soutiens politiques notamment sur le continent.

Candidatures officieuses

Si pour l’heure personne d’autre n’a publiquement déclaré ses intentions, plusieurs noms de prétendants ou potentiels candidats circulent en coulisses ces dernières semaines. C’est le cas de la première vice-présidente de la BAD, Bajabulile Swazi Tshabalala, qui a rejoint la banque en 2018. Présentée comme la candidate de la continuité et pouvant s’appuyer sur son pays d’origine, l’Afrique du Sud, l’un des poids lourds du continent, cette anglophone habituée aux arcanes de la BAD devra néanmoins trouver la parade face à la règle tacite en faveur d’une alternance linguistique à la tête de la banque panafricaine.

C’est un souci que n’aura pas un autre présumé prétendant: le Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, et envoyé spécial du président de la BAD pour l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique depuis décembre 2022. Passé par le secteur privé, parfaitement bilingue français-anglais et réputé pour son sérieux, il est présenté comme ayant ses chances, bien qu’il soit handicapé par l’existence d’une autre règle tacite, à savoir l’alternance géographique.

Des règles d’alternance défavorables aux Ouest-Africains

Si le nom du Mozambicain Mateus Magala, ancien vice-président chargé des ressources humaines et des services généraux de la BAD qui a été nommé ministre des Transports de son pays en juin 2022, a un temps été évoqué, cela ne semble plus être le cas.

En revanche, celui d’une autre personnalité sénégalaise, la vice-présidente en charge des finances de la banque, Hassatou Diop N’Sele, a été entendu. Très appréciée par les actionnaires non-africains de la BAD et saluée plus largement pour sa maîtrise technique des dossiers, elle a l’avantage d’être une femme francophone. Mais, à l’image d’Amadou Hott, elle doit composer avec l’inconvénient d’être issue d’Afrique de l’Ouest, comme le président sortant Adesina, quand nombre de pays africains, Afrique du Sud et Égypte en tête, mais aussi les États d’Afrique centrale, poussent pour une alternance géographique.

Source: JeuneAfrique

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