Carrière de sable de Borodougou : Une catastrophe environnementale qui menace la route nationale N°1

Carrière de sable de Borodougou : Une catastrophe environnementale qui menace la route nationale N°1
Carrière de sable de Borodougou : Une catastrophe environnementale qui menace la route nationale N°1

Africa-Press – Burkina Faso. La carrière de sable de Borodougou, située à une dizaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, est un véritable problème environnemental. Cette carrière qui s’étend à perdre de vue représente une menace pour la route nationale N°1. C’est le constat désolant que ce cratère à ciel ouvert laisse entrevoir. C’était lors de la visite du ministre en charge des infrastructures, Adama Luc Sorgho, le samedi 18 mars 2023.

« La route nationale N°1 (RN1) est en danger et il faut vite agir ». C’est le cri de cœur de la délégation ministérielle qui a visité la carrière de sable de Borodougou, le samedi 18 mars dernier. En effet, c’est une délégation qui est restée sous le choc en voyant cette catastrophe environnementale qui menace la RN1. Sur le site, la végétation a foutu le camp en laissant place à cette catastrophe environnementale qui dépasse tout entendement. A vue d’œil, cette carrière semble être à moins de cinq mètres de la RN1. « L’exploitation de cette carrière risque de toucher la RN1, coupant Bobo de Ouaga si rien est fait. Nous sommes à moins de cinq mètres du goudron et il faut vite agir », lance un environnementaliste.

Selon certaines sources, cette carrière de sable serait entrée en exploitation dans les années 90. Et malheureusement son exploitation ne respecte pas l’environnement comme le stipule l’article 25 du code de l’environnement à savoir : « Les activités susceptibles d’avoir des incidences significatives sur l’environnement sont soumises à l’avis préalable du ministère en charge de l’environnement après la conduite d’une évaluation environnementale ». Ainsi, la carrière de Borodougou n’a pas fait l’objet d’une évaluation environnementale au préalable qui allait identifier les risques et de proposer des mesures de mitigation à travers un plan de gestion environnementale et sociale.

Cette visite a permis au ministre de constater de visu l’état de dégradation de ce site. « Cette visite nous a permis de constater certaines dégradations sur la RN1. Cette carrière pose aujourd’hui un problème pour notre route si nous laissons avancer cette dégradation. C’est pourquoi nous avons demandé à la direction des études de faire des études pour voir comment on peut limiter les dégâts », a-t-il laissé entendre.

A ce jour, aucune perspective de réhabilitation n’est pour le moment à l’ordre du jour au niveau du ministère des Infrastructures. Cependant, des travaux de protection sont envisagés dans la zone contiguë à la route. « De part ce que nous avons vu, nous pouvons disposer déjà de tapis de moellons pour empêcher que les gens continuent les travaux et limiter l’avancée des dégradations », rassure le ministre Sorgho.

Il faut rappeler que face à cette situation, certaines autorités locales avaient essayé des solutions sans succès. Pour y parvenir, il faut des propositions concrètes aux jeunes exploitants et aux milliers de bouches à nourrir. Du côté des ministères, chaque autorité qui vient ne prend pas de décision forte pour contrer cette catastrophe. Même s’il y a eu des communiqués qui ont interdit l’exploitation de la carrière, les exploitants, eux, en font fi. Toutefois, il faut des mesures fortes pour préserver cette route nationale qui relie les deux plus grandes villes du pays. Au regard de ses missions régaliennes de protection de l’environnement, l’Etat doit vite agir pour ne pas se retrouver seul responsable de cette catastrophe environnementale aux conséquences incalculables.

Même si cette carrière nourrit des milliers de personnes, certains membres de la délégation demandent à l’autorité de s’impliquer vivement dans l’urgence. Il faut souligner que l’accès du site nous a toujours été refusé (en tant que journaliste) par certains exploitants, lorsque nous avions voulu faire un reportage sur le site en avril 2022.

C’est lors de la visite du ministre des infrastructures (qui n’a duré qu’une dizaine de minutes) que nous avons pu accéder à cette carrière. C’est sur ce site que presque tout Bobo-Dioulasso s’approvisionne en sable. Aujourd’hui, la question que l’on se pose c’est que faire de ce précipice de plusieurs mètres de profondeurs et large d’une dizaine d’hectares ?

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