L’Union des tisseuses du Centre sensibilise à l’utilisation du coton FILSAH pour le Faso Danfani

L’Union des tisseuses du Centre sensibilise à l’utilisation du coton FILSAH pour le Faso Danfani
L’Union des tisseuses du Centre sensibilise à l’utilisation du coton FILSAH pour le Faso Danfani

Africa-Press – Burkina Faso. L’Union des tisseuses de la région du Centre a entrepris une campagne de sensibilisation en faveur de l’utilisation du coton 100% burkinabè produit par la FILSAH pour la confection du Faso Danfani. L’objectif de cette initiative, lancée ce vendredi 16 mai 2025 à Ouagadougou, est de valoriser le pagne tissé burkinabè et de promouvoir la consommation locale.

Les membres et sympathisants de l’Union des tisseuses de la région du centre ont sillonné les rues de Ouagadougou en cette matinée du 16 mai 2025 pour exprimer leur indignation face à la circulation persistante du fil importé, malgré son interdiction. En effet, depuis le 24 septembre 2024, le gouvernement a pris une mesure interdisant l’importation de fils de tissage et de pagnes tissés sur l’ensemble du territoire national.

Cinq mois après cette décision, Pascaline Zongo/Nabolé, présidente de l’Union des tisseuses de la région du centre (UTRC), a dit constater avec regret que le fil importé inonde toujours le marché burkinabè. Elle souligne que l’utilisation de ce fil étranger n’est pas sans conséquences.

« De nombreuses tisseuses burkinabè utilisent encore du fil importé pour la confection des pagnes tissés. Or, comme nous l’avons constaté sur le terrain, l’utilisation du fil importé à un double impact négatif sur l’environnement et la santé des tisseuses. Le fil importé à un impact négatif sur l’environnement du fait de sa nature non biodégradable puisqu’il est conçu en polyester qui est du plastique. Également, l’utilisation du fil importé, selon les témoignages de nombreuses tisseuses, entraine des problèmes respiratoires », a-t-elle expliqué.

Dans leur enquête pour comprendre la persistance de l’utilisation du fil non homologué malgré l’interdiction, Pascaline Zongo/Nabolé a révélé que ce choix n’est pas principalement motivé par le prix, mais plutôt par l’esthétique.

« Il en ressort que les tisseuses utilisent le fil importé, plus brillant, pour donner un aspect plus éclatant au pagne tissé. Toute chose qui plairait à de nombreux clients. L’autre aspect qui milite pour le choix du fil importé, selon des tisseuses, c’est le fait que le fil importé soit disponible en plusieurs couleurs contrairement à celui de FILSAH. Toute chose qui les dispense d’une tâche fastidieuse, celle de devoir elles-mêmes faire la teinture des fils provenant de FILSAH avant toute utilisation », a-t-elle déploré.

Pour dissuader les contrevenants, Pascaline Zongo/Nabolé a mis en avant les avantages liés à l’utilisation des fils 100% burkinabè produits par la FILSAH. Selon elle, ce choix contribue à l’économie nationale et à la promotion de l’expertise locale. De plus, le fil burkinabè s’adapte plus facilement au climat, contrairement au pagne tissé avec du fil importé, ce qui le rend agréable à porter en toute saison.

Pour remédier à ce problème, l’Union des tisseuses de la région du centre, en collaboration avec la faîtière des tisseuses, prévoit de mener une vaste campagne de sensibilisation sur la consommation du fil 100% coton burkinabè. « Cette caravane sera l’occasion de rappeler aux tisseuses la nécessité de respecter la mesure gouvernementale sur l’interdiction du fil importé et les avantages à utiliser le fil burkinabè », a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, Pascaline Zongo/Nabolé a annoncé que l’union compte mener un plaidoyer auprès de la FILSAH afin qu’elle produise des fils de couleurs, ce qui pourrait encourager l’adhésion des tisseuses. De plus, une requête sera adressée au gouvernement pour qu’il veille au respect de l’interdiction du fil importé et qu’il intensifie la promotion du fil 100% coton burkinabè.

Pour rappel, l’Union des tisseuses de la région du Centre(UTRC) a pour objectif général de promouvoir la cohésion et la collaboration entre toutes les tisseuses de la région du centre, ainsi que l’amélioration de leurs conditions de vie.

Aminata Catherine SANOU

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