Burkina Faso Lancement de la campagne Dɛmɛ Sira

Burkina Faso Lancement de la campagne Dɛmɛ Sira
Burkina Faso Lancement de la campagne Dɛmɛ Sira

Africa-Press – Burkina Faso. La campagne nationale « Dɛmɛ Sira », placée sous le signe de la solidarité, de la dignité et de la responsabilité partagée, a été lancée sur toute l’entendue du territoire. La cérémonie de lancement officiel a été présidée par le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, ce vendredi 14 novembre 2025 à Ouagadougou.

L’initiative, portée par le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale, a pour objectif de raviver l’esprit d’entraide et de cohésion présent en chaque Burkinabè, surtout dans un contexte marqué par la crise sécuritaire et les défis sociaux.

Selon la ministre de la Solidarité nationale, Passowendé Pélagie Kaboré, « Dɛmɛ Sira » est bien plus qu’une campagne ; elle est une démarche du cœur, une mobilisation de l’âme burkinabè qui puise sa force dans les traditions, les proverbes et les rites sociaux qui valorisent l’entraide.

« Dɛmɛ Sira, la voie de la solidarité, est une campagne nationale, certes, mais surtout une démarche du cœur, une mobilisation de l’âme burkinabè, une réaffirmation de ce que nous sommes: un peuple débout, digne et solidaire. Ce qui fonde ma confiance, c’est la capacité de notre peuple à se rassembler dans un même élan, à partager les mêmes valeurs d’humanité, de courage, de fraternité, surtout dans les preuves. Depuis le début de la crise sécuritaire, le ministère de l’Action humanitaire et de la Solidarité nationale a vu, entendu, accompagné. Nous avons vu les larmes des personnes déplacées internes, entendu les récits des veuves, soutenu les enfants sans repère, les personnes âgées sans abri, les personnes handicapées sans ressources. Et pourtant, dans cette douleur, nous avons aussi vu la lumière, celle des femmes qui partagent le peu qu’elles ont, des jeunes qui s’organisent pour aider, des chefs coutumiers qui apaisent, des communautés qui accueillent. Cette lumière, c’est la force du Burkina. C’est cette force que nous voulons amplifier, célébrer et inscrire du larme dans la conscience collective. Dɛmɛ Sira s’inspire de nos traditions, de nos proverbes, de nos contes, de nos chants et de nos rites. Elle met au centre la personne humaine, le dialogue, l’écoute et l’entraide. Elle invite à regarder l’autre avec bienveillance, à comprendre sa peine et à lui tendre la main. C’est une solidarité de terrain fraternelle, humaine et par conséquent profondément efficace. Elle fait le pari que nos valeurs endogènes ne sont pas seulement vivantes, mais puissantes, qu’elles peuvent être des leviers modernes de résilience, de cohésion et de transformation sociale », a déclaré la ministre.

Elle a invité chaque citoyen à porter « Dɛmɛ Sira » dans les paroles, les actes et les cœurs.

Emprunter le chemin de l’autosuffisance et de la dignité retrouvée

Le Premier ministre a rappelé que les périodes de crise révèlent le caractère véritable des peuples, et le peuple burkinabè se définit par la résilience, le courage et la solidarité héritée des ancêtres.

À l’entendre, Dɛmɛ Sira représente un retour aux sources, fondé sur le principe du Bayiri, selon lequel l’enfant appartient à toute la communauté. Ce principe, a-t-il poursuivi, nourrit l’idée d’une nation comme communauté de destin unie par un lien vivant, au-delà des différences sociales ou religieuses.

« C’est cette chaîne invisible mais indestructible qui nous lie les uns aux autres, au-delà de nos origines, de nos croyances ou de nos conditions sociales. Cette campagne, la voie de la solidarité, se veut la traduction concrète de cette valeur cardinale de notre société. À travers elle, nous affirmons une vision, un choix collectif, celui de la refondation de notre nation sur le socle de la solidarité, de la dignité et de la responsabilité partagée. Dɛmɛ Sira est la voie qui nous rappelle que la nation ne se résume pas aux institutions, mais à une communauté de destin, un lien vivant entre les femmes et les hommes qui refusent de se résigner face à la souffrance des autres. Ce refus est notre rempart qui permet de ressoudre le tissu social dans un contexte où les forces de la division et de l’obscurantisme veulent nous monter les uns contre les autres. Ce refus est un engagement qui permet de renforcer l’entraide nationale en mobilisant toutes les énergies vives de la nation: l’État, le secteur privé, la société civile, la diaspora et chaque citoyen pour apporter un soutien tangible à nos frères et sœurs dans le besoin. Qu’il s’agisse de personnes déplacées à l’interne, de communautés éprouvées par l’insécurité ou simplement de tout citoyen frappé par l’adversité, personne ne doit se sentir seul ou abandonné. Ce refus est enfin un puissant levier, celui du développement endogène. Nous devons construire une économie plus résiliente et plus souveraine. En partageant nos ressources, nos idées, nos compétences, en privilégiant ce qui est produit ici, chez nous, nous empruntons le chemin de l’autosuffisance et de la dignité retrouvée », a souligné le chef du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Le Premier ministre a saisi l’opportunité pour saluer les nombreux actes de générosité déjà visibles tels que les familles hébergeant les déplacés, les jeunes volontaires engagés, les leaders coutumiers et religieux qui travaillent à maintenir la paix. Selon lui, ces gestes sont les fondations du Burkina nouveau, une nation plus unie, plus juste et plus résiliente.

« Dɛmɛ Sira est plus qu’une campagne. C’est un voyage, un pèlerinage national vers le meilleur de nous-mêmes. C’est la voie qui nous mènera ensemble vers des jours meilleurs. Une voie où la main que l’on tend est plus forte que les armes qui divisent. Une voie où le cœur qui donne est plus riche que celui qui accumule égoïstement. Que le flambeau que nous allumons aujourd’hui éclaire la marche de notre nation, qu’il soit transmis de main en main, de région en région, de génération en génération jusqu’à ce que la lumière de la solidarité couvre tout le Burkina Faso », a-t-il conclu.

Après avoir déclaré officiellement lancée la campagne, le Premier ministre a transmis le flambeau allumé au gouverneur de la région du Kadiogo, en l’invitant à le porter dès ce jour vers le gouverneur de la région du Nando. Cette flamme de la solidarité doit traverser toutes les régions du pays.

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