Infrastructures Africaines et Pertes de 12,7 Milliards $

Infrastructures Africaines et Pertes de 12,7 Milliards $
Infrastructures Africaines et Pertes de 12,7 Milliards $

Africa-Press – Burkina Faso. Alors que le continent est de plus en plus touché par des tremblements de terre, des glissements de terrain, des inondations et des tempêtes qui ravagent les infrastructures, le changement climatique risque d’augmenter les pertes économiques liées à ces catastrophes naturelles de 27%.

Les catastrophes naturelles causent des dégâts évalués à 12,7 milliards de dollars en moyenne par an aux infrastructures en Afrique, selon un rapport publié le lundi 8 septembre 2025 par la Coalition pour des infrastructures résilientes aux catastrophes (Coalition for Disaster Resilient Infrastructure/CDRI).

Intitulé « Infrastructure Resilience in Africa », le rapport précise que ces estimations concernent les dommages causés par plusieurs types de catastrophes naturelles courantes sur le continent comme les séismes, les inondations, les cyclones, les tempêtes et les glissements de terrain, aux infrastructures (eau et eaux usées ; télécommunications ; routes et chemins de fer ; électricité ; ports et aéroports ; installations de pétrole et de gaz naturel) ainsi qu’aux bâtiments (résidentiels, commerciaux, établissements de santé et d’enseignement).

Les dégâts causés aux infrastructures proprement dites sont évalués à 1,83 milliard de dollars en moyenne par an, alors que ceux subis par les bâtiments atteignent en moyenne 10,87 milliards de dollars.

Dans le détail, les infrastructures énergétiques sont les plus touchées (844 millions de dollars en moyenne par an), devant les infrastructures de télécommunications (418 millions) et les routes & chemins de fer (282 millions).

Partenariat entre les autorités nationales, les agences des Nations unies, les banques multilatérales de développement et le secteur privé qui encourage le développement rapide d’infrastructures résilientes face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles dans les pays à tous les stades de développement, la CDRI souligne d’autre part que les pertes varient selon les sous-régions du continent. Les dégâts les plus importants sont enregistrés en Afrique de l’Est, avec 5,49 milliards de dollars en moyenne par an, suivie par l’Afrique du Nord, avec 2,31 milliards de dollars.

L’Afrique australe subit des dommages d’environ 2,31 milliards de dollars, contre 1,58 milliard de dollars pour l’Afrique de l’Ouest et 1 milliard pour l’Afrique centrale.

Au niveau national, les pays les plus touchés sont l’Afrique du Sud (1,7 milliard de dollars), le Nigeria (1,1 milliard de dollars) et l’Algérie (1 milliard de dollars).

Les inondations en pole position

Les petits pays dotés d’infrastructures moins développées subissent moins de pertes, même si les dégâts sont relativement plus importants pour leur économie. Les pertes annuelles moyennes représentent par exemple 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) du Lesotho, 1,25 % du PIB de Maurice et 1 % du PIB des Comores.

La répartition des dommages subis par type de catastrophe naturelle montre que 68,7 % des dégâts sont causés par les inondations, suivies par les tremblements de terre (environ 27,7 %), qui sont moins fréquents, mais plus catastrophiques. Viennent ensuite les cyclones (1,6%), les tsunamis (1,4%) et les glissements de terrain (0,5%).

Initiative lancée à l’occasion du Sommet Action Climat de l’ONU en 2019 à l’initiative du Premier ministre indien Narendra Modi, la CDRI indique par ailleurs que le changement climatique pourrait augmenter les pertes liées aux catastrophes naturelles en Afrique de 27 % durant les prochaines années, rappelant que de nombreux pays du continent sont classés comme étant très vulnérables au dérèglement du climat. Elle note dans ce même cadre que les gouvernements africains prennent l’initiative de renforcer la résilience de leurs économies aux catastrophes naturelles et au changement climatique, avec des budgets nationaux qui contribuent à hauteur de 26 % au financement total des efforts d’adaptation. Dans le même temps, les Etats du continent contractent des emprunts pour mobiliser 54 % supplémentaires des financements nécessaires.

Leurs efforts restent cependant insuffisants. D’où la nécessité d’un soutien plus important de la part des nations riches, des institutions de financement du développement et des institutions financières multilatérales pour permettre à l’Afrique de faire face aux conséquences d’un dérèglement climatique auquel elle n’a pas contribué de manière significative.

L’amélioration de la résilience des infrastructures africaines ne consiste pas seulement à renforcer les nouveaux actifs pour qu’ils résistent aux catastrophes climatiques et aux aléas géologiques, mais requiert aussi des actions concrètes pour se préparer à l’avance aux catastrophes grâce notamment à une maintenance régulière, à la conception de plans de préparation basés sur des données fiables, à des systèmes d’alerte précoce et à un renforcement de la coordination entre les agences de gestion des risques de catastrophe, les agences hydrométéorologiques et les institutions de recherche.

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