le chef de la junte gracie 21 militaires condamnés pour un putsch manqué en 2015

le chef de la junte gracie 21 militaires condamnés pour un putsch manqué en 2015
le chef de la junte gracie 21 militaires condamnés pour un putsch manqué en 2015

Africa-Press – Burkina Faso. Le chef de la junte burkinabée a gracié la semaine dernière 21 militaires condamnés pour leur rôle dans le putsch manqué de septembre 2015 contre le gouvernement de transition mis en place après la chute de l’ancien président Blaise Compaoré, selon un décret consulté lundi par l’Agence France-Presse.

Le Burkina Faso est dirigé depuis septembre 2022 par une junte militaire à la suite d’un coup d’Etat, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré. Le chef du régime militaire a promulgué fin décembre 2024 une loi octroyant une « grâce amnistiante » à plusieurs personnes condamnées pour leur implication dans le putsch manqué de septembre 2015.

« Les personnes ci-après ayant fait l’objet d’une condamnation ou d’une poursuite judiciaire devant les juridictions pour des faits commis les 15 et 16 septembre 2015 bénéficient de la grâce amnistiante », indique un décret listant les 21 militaires concernés.

Six officiers, dont le capitaine Zoumbri Houssene et le lieutenant Relwindé Compaoré, des anciens chefs d’unités de l’ex-garde présidentielle, figurent sur la liste aux côtés d’une quinzaine de sous-officiers et de soldats du rang. En 2019, ils avaient été condamnés pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », « meurtres » ou « trahison », par le tribunal militaire de Ouagadougou.

« Manifester un engagement patriotique »

Considérés comme les cerveaux du putsch manqué et condamnés à vingt ans et dix ans de prison, les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, respectivement ancien chef d’état-major particulier et chef de la diplomatie de Blaise Compaoré, ne sont pas concernés par cette amnistie.

Pour bénéficier de cette grâce, les condamnés, qui ont jusqu’au mois de juin pour en faire la demande, devaient « manifester un engagement patriotique dans la reconquête du territoire » et « exprimer leur volonté de participer activement à la lutte contre le terrorisme », avait précisé fin décembre le ministre de la justice, Edasso Rodrigue Bayala.

Les 21 militaires graciés seront réintégrés dans l’armée, qui combat des groupes djihadistes depuis plus de dix ans. Mais cette « réintégration ne peut jamais donner lieu à reconstitution de carrière ni à indemnité », précise le décret.

Le 15 septembre 2015, des soldats de la garde présidentielle, dont les généraux Gilbert Diendéré et Djibril Bassolé, avaient tenté de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par une insurrection populaire après vingt-sept ans au pouvoir.

Le coup de force avait été mis en échec une douzaine de jours après par des unités loyalistes de l’armée, faisant 14 morts et 270 blessés. Quelque 1 200 « personnes condamnées » seront graciées « à compter du 1er janvier 2025 » par le capitaine Traoré, avait annoncé en décembre le ministre de la justice.

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