
Africa-Press – Burkina Faso. Les médias burkinabè ont signé un pacte pour la lutte contre le terrorisme et la reconquête du territoire national. Sous l’égide du président du Conseil supérieur de la communication (CSC), les patrons de presse ont procédé à la signature de ce pacte après adoption et amendement du contenu. C’était ce mercredi 14 mai 2025 à Ouagadougou.
Représentants des radios, des télévisions, de la presse écrite, de la presse en ligne, de l’Observatoire burkinabè des médias (OBM) et du CSC, tous ont apposé leurs signatures sur le document qui garantit leur engagement.
Ce pacte s’articule en trois points. Le premier consacre l’engagement des responsables des médias. Cet engagement porte, entre autres, sur la promotion des actions des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. À cela s’ajoute la réaffirmation du rôle des médias dans l’éducation et la sensibilisation des Burkinabè au civisme, au patriotisme et à la citoyenneté. Il est question aussi de la contribution à la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de l’entente entre les différentes communautés du Burkina Faso.
Le deuxième point porte sur les attentes des médias vis-à-vis de l’État. Ces attentes concernent, entre autres, la considération de la place et du rôle stratégique de la presse dans la lutte contre le terrorisme ; l’examen du régime fiscal des entreprises de presse ; la mise en œuvre de la loi portant droit d’accès à l’information publique et aux documents administratifs. L’institutionnalisation d’un cadre permanent de dialogue périodique entre les médias et le gouvernement est l’un des éléments majeurs de ce pacte.
Le troisième point engage le CSC et l’OBM dans le rôle de suivi, de médiateur ou de facilitateur pour une mise en œuvre réussie du pacte.
Après les travaux d’amendement, d’adoption et de signature qui ont duré 4 heures, le président du CSC, Louis Modeste Ouédraogo, a félicité les journalistes pour cette volonté. « Nous venons de poser un acte historique, hautement citoyen, qui vient confirmer le niveau d’engagement de toute la presse nationale dans la défense de l’intérêt général et la sauvegarde de l’unité nationale », a-t-il laissé entendre.
Ce pacte, selon lui, n’est aucunement une volonté de museler la presse. « Il ne s’agit pas d’une contrainte, encore moins d’une tentative de museler la presse. Au contraire, c’est un appel à la responsabilité collective, à la conscience professionnelle », a précisé le président de l’organe de régulation des médias.
Des représentants de médias saluent l’esprit du pacte
Fondateur du journal en ligne , Dr Cyriaque Paré a signé l’engagement au nom des médias en ligne. Il a salué l’esprit de ce pacte qui vise à accompagner le gouvernement, les forces combattantes dans la gestion de la guerre. « Je vois aussi dans le document la suite d’une série d’actions qui visent à l’apaisement du climat social dans les médias qui subissent aujourd’hui beaucoup de pressions », s’est-il réjoui, indiquant que cela démontre une volonté d’apaisement et de parvenir à des conditions de travail favorables à l’exercice professionnel du métier de journaliste et à l’accomplissement de la fonction sociale des journalistes.
Sur les attentes des médias vis-à-vis du gouvernement, Dr Paré a rappelé la création des conditions pour que les journalistes puissent travailler de façon professionnelle. Des attentes liées à la fiscalité de la presse et aussi la mise en œuvre de la loi sur le droit à l’information votée en 2015 sont, entre autres, les principales recommandations évoquées par les journalistes selon Dr Cyriaque Paré, patron de.
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Pour le directeur général de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), Atéridar Galip Somé, la RTB est dans cette dynamique depuis le début de la crise. Ce pacte, dit-il, sonne comme une piqûre de rappel quant à la mission et au devoir du journaliste pour davantage s’engager. « C’est aussi une manière pour le CSC de nous encourager en tant que responsables de médias en saluant les efforts et en demandant davantage. Merci au CSC et à l’OBM pour cette initiative », a indiqué le directeur général de la télévision du Burkina.
En effet, le CSC et l’OBM sont chargés de la mission de suivi des engagements contenus dans le pacte et d’œuvrer à la facilitation de sa mise en œuvre, en approchant l’État avec les préoccupations de la presse. Ainsi, le président du CSC a proposé qu’un bilan de sa mise en œuvre soit dressé par l’OBM et son institution dans les six prochains mois.
Pour rappel, la signature de ce pacte intervient deux semaines après l’atelier du 3 mai sur l’engagement patriotique des médias dans ce contexte de crise sécuritaire. À l’occasion, le président du CSC avait souhaité l’adoption d’un pacte pour la presse en vue de mieux soutenir la dynamique de la reconquête. Sur-le-champ, un comité avait été mis en place pour travailler sur les termes de référence de ce qui est une boussole d’éthique et de professionnalisme pour la presse dans ce contexte de crise.
Serge Ika Ki
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