Lutte contre la corruption : Des acteurs de la justice renforcent leurs capacités à Bobo-Dioulasso

Lutte contre la corruption : Des acteurs de la justice renforcent leurs capacités à Bobo-Dioulasso
Lutte contre la corruption : Des acteurs de la justice renforcent leurs capacités à Bobo-Dioulasso

Africa-Press – Burkina Faso. Le ministère en charge de la justice, en collaboration avec le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), organise, les 7 et 8 décembre 2023 à Bobo-Dioulasso, un atelier de sensibilisation sur la corruption au profit des acteurs du monde judiciaire et pénitentiaire. Cette rencontre va permettre aux magistrats et acteurs de la justice, de poser un diagnostic du phénomène de la corruption en milieu judiciaire, et de proposer des pistes de solution. Ce, afin d’atténuer ou d’éradiquer totalement ce fléau du département de la justice.

C’est le secrétaire général du ministère de la Justice, Harouna Kadio, qui a présidé la cérémonie d’ouverture des travaux, au nom de son ministre. L’organisation de cet atelier a été rendue possible grâce au Programme Cohésion sociale, sécurité et état de droit (CoSED), mis en œuvre par le PNUD. Pendant deux jours, les participants vont discuter, à travers un panel, une projection de film, un théâtre forum et des émissions radio, sur l’ampleur du phénomène au Burkina Faso et sur les moyens efficaces pour y faire face.

En effet, la corruption est un problème fondamental pour le développement d’un pays. Au Burkina Faso, elle gangrène tous les secteurs de la nation. Selon le rapport 2021 du RENLAC sur l’état de la corruption au Burkina Faso, la justice occupe la sixième place. « Ce n’est pas une place enviable pour une institution telle que la justice qui est le dernier recours dans tout pays pour tout citoyen. Quelques années avant, notre institution avait un bien meilleur classement. Il lui était même arrivé de sortir des neuf premières places de ce funeste décompte. Donc il est important que la justice soit irréprochable », a laissé entendre le secrétaire général Harouna Kadio.

Selon lui, ce « sombre tableau » ne devrait plus avoir cours dans la patrie des hommes intègres. C’est pourquoi, le ministère et ses partenaires multiplient les actions en vue de changer la donne. D’où la tenue de cette campagne de sensibilisation sur la lutte contre la corruption en milieu judiciaire. Au cours de cette rencontre, magistrats et acteurs de la justice vont poser un diagnostic sans complaisance du phénomène de la corruption en milieu judiciaire et proposer des pistes de solution afin d’atténuer, si non d’éradiquer totalement ce fléau du département de la justice. Ce sera donc l’occasion pour eux de proposer le meilleur moyen de lutte contre le phénomène.

La lutte contre la corruption requiert la participation de toute la société

A en croire Harouna Kadio, la lutte contre la corruption en milieu judiciaire requiert la participation de toute la société car, dit-il, sans corrupteurs il n’y a pas de corrompus. Il revient donc aux citoyens de refuser de corrompre et aux acteurs judiciaires de rejeter toute offre dans l’exercice de leur fonction. « Une justice indépendante, crédible, impartiale n’est donc possible qu’avec la volonté de la société. Vous devez donc au sortir de cette campagne de sensibilisation œuvrer pour la promotion d’une justice crédible, efficace, impartiale et favorable au développement en faisant preuve d’intégrité dans l’exercice de vos fonctions », s’est-il adressé aux participants.

Tout en les invitant à mettre à profit leur participation à ces journées d’échanges pour aboutir à une plus grande efficacité dans la lutte contre la corruption, il les invite à dénoncer tous les cas de corruption dont ils sont victimes ou dont ils ont connaissance.

A cet effet, il a rappelé qu’un numéro vert pour la lutte contre la corruption existe au sein du ministère en charge de la justice. Il s’agit du 80 00 11 50. Le représentant du ministre a ensuite adressé ses remerciements au PNUD à travers le CoSED dont le soutien a permis la tenue de cette campagne qui se veut, selon lui, la première d’une série de trois. Les deux autres étant prévues pour se tenir au siège des deux autres cours d’appel que sont, la Cour d’Appel de Fada N’Gourma en 2024 et la Cour d’Appel de Ouagadougou en 2025.

Pour le chef du sous-bureau du PNUD à Bobo-Dioulasso, Daouda Yahaya, la confiance des citoyens en leur justice est essentielle à la préservation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la paix et de la cohésion sociale. C’est pourquoi, il a exhorté ces acteurs à être les gardiens des valeurs d’intégrité, à défendre la justice avec fermeté et à rejeter toute forme de compromis éthique qui pourrait ternir la réputation du système judiciaire.

« Le PNUD est heureux de pouvoir soutenir cette importante initiative qui est la campagne de sensibilisation contre la corruption en milieu judiciaire. La corruption est un cancer qui gangrène la société, freine également le progrès et fragilise la paix et la cohésion sociale. C’est pourquoi nous soutenons les efforts du gouvernement dans cette lutte contre la corruption à travers notamment le CoSED », a-t-il lancé. Et de réaffirmer l’engagement du PNUD à demeurer aux côtés du gouvernement burkinabè dans ses efforts de consolidation de la paix et de renforcement de l’état de droit pour le bonheur des populations.

Romuald Dofini

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