Procès de Vincent Dabilgou : Ses avocats abandonnent la lutte

Procès de Vincent Dabilgou : Ses avocats abandonnent la lutte
Procès de Vincent Dabilgou : Ses avocats abandonnent la lutte

Africa-Press – Burkina Faso. Le mardi 21 mars 2023, le procès du président du Nouveau temps pour la démocratie (NTD) par ailleurs, ancien ministre des transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière sous la gouvernance de Roch Kaboré, Vincent Dabilgou, a repris son cours entre les murs du Tribunal de grande instance de Ouaga 1. Après que le juge ait décidé de joindre l’exception au fond, les avocats de Vincent Dabilgou se sont tous déportés du dossier.

Dans la journée du lundi 20 mars 2023, l’audience a consisté à entendre les parties sur la question de l’incompétence du tribunal correctionnel de connaitre de l’affaire. Suspendue pour être reprise ce 21 mars et permettre ainsi au tribunal de se prononcer in fine sur la question, l’audience à ce jour a connu une grosse surprise. En effet, suite à la décision du juge de poursuivre les débats en joingnant l’exception au fond, les avocats de Vincent Dabilgou ont demandé une suspension d’audience pour se concerter.

L’audience reprendra après une quinzaine de minutes et la parole fut donnée aux avocats pour des observations. S’exprimera par là même en premier Me Ambroise Farama : “monsieur le président, nous avons demandé une suspension pour nous concerter. Après concertation, je voudrais vous demander de noter que je me déporte du dossier dès cet instant et cela pour des raisons personnelles.” Une annonce qui a laissé l’assistance froide et silencieuse, chacun regardant son voisin comme pour se rassurer qu’il avait entendu les mêmes propos. Même son de cloche pour Me Appolinaire Yaméogo et Me Christophe Birba qui, après avoir remis leurs notes au président sur papier se sont tous dirigés vers la sortie.

Interrogé sur la suite du procès, Vincent Dabilgou fera observer que tous ses avocats se sont déportés, sauf Me Bougoum qui l’assiste mais seulement en tant que conseil du parti, le NTD. “Je voudrais donc en tant que ministre, qu’il me soit accordé une semaine pour me constituer des avocats qui assureront ma défense.”

Une requête à laquelle toutes les parties que sont le parquet, les autres avocats de la défense et ceux de la partie civile ne trouveront aucun inconvénient, arguant qu’il s’agit des droits du présumé de réclamer une défense adéquate et qu’il n’entendent pas y faire obstacle.

Au sortir de l’audience, pouvait-on lire sur le visage des sympathisants du parti un sentiment de désespoir. Pour Dramane Nignan troisième vice président du parti, “ça devient inquiétant.” “Nous avons suivi les joutes oratoires qu’il y a eues sur l’incompétence du tribunal. Je fais confiance en la justice de notre pays mais pour le profane que je suis, on ne devait pas en être là. On est tenté de dire que c’est un procès politique parce que si ce sont les faits et rien que les faits, je me dis qu’on devait être à même de trouver une solution ce matin. Mais lorsqu’on regarde le cours de l’histoire c’est comme s’il y avait des non-dits et c’est ce qui m’inquiète.”

Interrogé par la presse sur les raisons de cet abandon en plein vol, Me Christophe Birba refusera de se prononcer à l’instant T. “Une concertation est prévue avec le cabinet Farama. Nous allons nous prononcer après cela. Nous n’allons quand même pas partir sur la pointe des pieds” dira t-il.

L’affaire est renvoyée pour permettre à Vincent Dabilgou de se trouver des conseils. L’audience reprend le lundi 27 mars 2023, à 8h.

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