Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le parquet démonte l’accusé « Bossobé Traoré »

Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le parquet démonte l’accusé « Bossobé Traoré »
Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le parquet démonte l’accusé « Bossobé Traoré »

Africa-Press – Burkina Faso. L’accusé Bossobé Traoré a-t-il vraiment été tiré avec un fusil à pompe, par Arzouma Ouédraogo ? Pour le parquet qui considère que l’accusé était une taupe au sein de la garde rapprochée de Thomas Sankara, cette thèse ne tient pas la route. Pourquoi ?

Selon la partie poursuivante, le type de fusil à pompe décrit par Bossobé Traoré a des balles de type chevrotine (Munition composée de grenaille de plomb). Ce sont des fusils de calibre 12-76mm. L’accusé est catégorique. L’arme utilisée pour abattre Der Somda et Abdoulaye Gouem est la même que Arzouma Ouédraogo dit « Otis » a utilisé pour tirer sur lui et le blesser.

Pourtant le parquet a affirmé que selon l’expertise balistique, les balles retrouvées sur les corps de Der Somda et Abdoulaye Gouem étaient de calibre 7-62mm. « Un fusil à pompe ne peut pas tirer une balle de calibre 7-62mm. Seuls les fusils d’assaut de type Kalachnikov ou des fusils HK G3 », a déclaré le parquet.

Le parquet fera également remarquer que le rapport du Centre national d’entraînement commando (CNEC) dressé par Bossobé Traoré montre clairement qu’il a été touché au coude par une balle qui lui a traversé tout l’avant-bras pour ressortir au niveau de sa main droite. Pourtant l’accusé maintient qu’il a été blessé alors qu’il était couché au sol. Pour le parquet, cette version n’est pas plausible car selon toute vraisemblable, le tir a été effectué de dos.

« Si j’étais mort, je serais devenu un héros »

Lors de son interrogatoire, Me Mamadou Sombié a demandé à Bossobé Traoré pourquoi n’avoir pas demandé au soldat Arzouma Ouédraogo dit « Otis » de ne pas tirer sur lui parce qu’il était dans le même camp que lui ? L’accusé a laissé entendre qu’il n’était pas une taupe comme l’avance la partie civile et le parquet. L’ancien garde de la sécurité de Thomas Sankara pense, comme son avocate Maria Kanyili, que son seul tord est d’avoir survécu. « Si j’étais mort, je serais un héros ».

L’accusé a par la suite regretté « énormément » la mort du capitaine Thomas Sankara qui l’appelait affectueusement le « Noirot ». Il a même raconté que le président Sankara lui avait offert un portefeuille et un chapeau traditionnel de retour d’un voyage du Niger alors qu’il était Premier ministre. Des présents dont il a pris grand soin pendant des années.

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