Barrages Mondial 2022 : Sénégal-Égypte, l’heure de vérité

Barrages Mondial 2022 : Sénégal-Égypte, l'heure de vérité
Barrages Mondial 2022 : Sénégal-Égypte, l'heure de vérité

Africa-Press – Burkina Faso. Après sa victoire sur un score étriqué (1-0), grâce à une frappe de Mohamed Salah qui a provoqué le but contre son camp de Saliou Ciss, lors de la réception du Sénégal au Caire, l’Égypte doit défendre son avantage pour espérer une qualification pour la Coupe du monde 2022. Ayant eu plusieurs occasions à l’aller, les champions d’Afrique, menés par Sadio Mané, comptent bien renverser les Égyptiens dans leur nouveau stade de Diamniadio, la ville nouvelle à 30 km de Dakar, pour disputer leur troisième mondial, après 2002 et 2018.

L’Égypte a gagné une bataille

Avec une belle entame de match, une rapide ouverture du score sur un but contre son camp, provoqué par Mohamed Salah, et une première mi-temps de haut niveau, l’Égypte a par la suite contenu les assauts du Sénégal en 2e période pour s’offrir une belle victoire devant un public enflammé du Caire. Pourtant, le contenu proposé par les hommes de Carlos Queiroz est loin de faire l’unanimité. Critiqué pour ses tactiques et sa réputation de tacticien trop défensif par les médias égyptiens, il avait répondu sèchement après le match aller : « Avez-vous vu le match ? Je ne vois aucune raison d’être en colère ou triste, car nous venons de gagner contre une équipe forte qui est la meilleure d’Afrique, qui a remporté la Coupe d’Afrique des nations et a disputé la Coupe du monde. »

« Mon travail consiste à prendre des décisions et à gagner des matchs, et votre travail consiste à critiquer. Nous ne sommes pas ici dans une conférence de coaching, je ne discute pas de mes décisions techniques avec des journalistes. Je suis comme un chanteur, vous pouvez aimer ma chanson ou non. Le jour où j’aurais la certitude de ne pas avoir la capacité de gagner une équipe, je vais quitter. J’effectue ce travail depuis plus de 40 ans. Je n’ai jamais vu une équipe qui a 100 % de possession. Au dernier, on avait 46 %. En finale, c’était 51 %. Lorsque le Sénégal nous donnera 5 %, je peux faire quelque chose de miraculeux. Je le sais, le Sénégal sait que nous pourrons faire quelque chose de magique. »

À la veille de ce match retour si important, Carlos Queiroz fait preuve donc d’une grande confiance. Selon ses dires, son approche est essentiellement focalisée sur son équipe : « Tous est dans la discipline. Nous avons une équipe de joueurs humbles, disciplinés et travailleurs. Si l’on reste fidèle à nos principes, nous sommes en mesure de nous qualifier. Que ce soit face au Sénégal, à la Côte d’Ivoire, nous ne sommes pas figés sur notre adversaire, nous jouons avant tout contre nous-mêmes. Et demain, nous devrons livrer une prestation encore meilleure. » Ayant possiblement besoin de se mettre à l’abri avec un but à l’extérieur, il ne faut pas s’attendre à voir une équipe d’Égypte qui se contente de défendre son avantage, surtout face à une équipe dos au mur, devant marquer à tout prix. Il sera question pour les Pharaons de prendre la mesure de l’opposition, refroidir l’atmosphère qui s’annonce très électrique au stade de Diamniadio et saisir les opportunités qui se présenteront, le tout en ayant bien évidemment une approche méthodique et pragmatique. Pour anecdote, l’entraînement d’avant-match s’est achevé sur une séance de tirs au but, qui reste une spécialité maison malgré la défaite en finale, où l’usure d’un troisième match finissant aux tirs au but a sans aucun doute pesé mentalement.

Le Sénégal dos au mur

« Il faut évacuer rapidement cette défaite. Nous avons confiance en nous, cette Coupe du monde là nous pouvons y aller. Dieu a fait que ce match important du mardi devient un match décisif, il faut impérativement que le Sénégal gagne. Maintenant, les choses sont claires, il n’y a plus de calcul à faire. Il faut gagner. Il n’y a pas besoin de réfléchir de midi à 14 heures. Aujourd’hui, la situation est plus claire. C’est vrai que si on avait gagné là-bas, il peut y avoir du relâchement à un certain moment donné. Si on avait fait match nul, ce serait plus compliqué. Tandis que là, tout est évident. Seule la victoire sera belle, seule la victoire fera que le Sénégal sera qualifié », disait le sélectionneur des Lions dès sa descente à l’aéroport international de Dakar. Ayant subi sa première défaite depuis la finale de la CAN 2019, le Sénégal, avec un seul but à remonter, n’a pas pour autant réalisé une opération catastrophique. Cependant, après 210 minutes de jeu face au vice-champion d’Afrique, le Sénégal, bien que vainqueur de la CAN, n’a pas inscrit le moindre but à l’équipe entraînée par Carlos Queiroz. Un fait qui interroge sur les modifications qu’Aliou Cissé pourrait opérer en vue du match retour, des ajustements sont attendus côté Sénégal.

Un possible changement de système de la part d’Aliou Cissé est déjà évoqué. Le Sénégal pourrait s’organiser dans un système en 4-2-3-1 ou 4-4-2 avec Sadio Mané repositionné dans un rôle de second attaquant, voire de numéro 10. La conséquence serait la sortie d’un milieu de terrain à vocation défensive au profit d’un joueur de couloir en plus. Bouna Sarr, utilisé au poste d’ailier droit au début de la CAN, pourrait être une option avec le retour de Youssouf Sabaly (Real Betis) au poste d’arrière droit. L’idée serait sans doute d’ouvrir rapidement le score et contraindre l’Égypte à se découvrir. Toutefois, ne pas dévoiler toutes ses cartes et miser uniquement sur une grosse entame de match serait judicieux. L’Égypte de Carlos Queiroz a la faculté de savoir répondre à l’opposition proposée par l’adversaire et finir le match plus fort qu’il ne l’a entamé à la suite d’ajustements bien sentis, avec d’excellents joueurs comme Ahmed Sayed Zizo (Zamalek) ou le meneur de jeu d’Al Ahly, Magdy Afsha, de retour en sélection après sa non-sélection lors de la CAN.

De plus, les Pharaons pourraient bénéficier d’un avantage numérique au milieu de terrain pour opposer un bloc dense dans l’entrejeu et capable casser le rythme que le Sénégal souhaite imposer d’entrée. L’option conservatrice serait de reconduire le système en 4-3-3, dont l’utilisation pendant la CAN a permis aux Lions de trouver un meilleur équilibre, mais avec l’option d’aligner le marseillais Pape Gueye pour apporter plus qualité technique dans l’entrejeu, entre les lignes, et à la relance où la sentinelle Nampalys Mendy, qui bonifie le jeu du Sénégal en partant de la défense. Dans une optique de conserver une stabilité défensive et faire des changements en cours de matchs. Mais avec un banc où peu de joueurs se sont affirmés comme des joueurs d’impact hormis les deux joueurs de l’OM, Pape Gueye et Bamba Dieng.

Une chose est certaine : ce nouvel affrontement entre Mohamed Salah et Sadio Mané, devenu un classique, une seule de ces deux grandes équipes représentera l’Afrique à la Coupe du monde. Ces matchs barrages démontrant une nouvelle fois l’inégalité des continents devant défendre leurs chances à la Coupe du monde, Carlos Queiroz regrette par ailleurs le tirage au sort : « Si les règles ne dépendaient que de moi, les deux meilleures équipes n’auraient pas à s’affronter dans un match barrages pour la Coupe du monde, elles seraient toutes deux qualifiées. » Avec seulement 5 nations sur 54 obtenant leur billet pour le mondial, accéder à la Coupe du monde n’est jamais vraiment acquis, l’exemple de la grande équipe d’Égypte des années 2000, triple championne d’Afrique entre 2006 et 2010 ne fait pas exception. Le Sénégal veut éviter de connaître le même sort que l’équipe des Ahmed Hassan et Abou Treika, l’Égypte, quant à elle, souhaite laver l’affront le finale de la CAN perdue.

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