Africa-Press – Burkina Faso. Dans le cadre de son projet d’inclusion des déficients intellectuels dans les établissements inclusifs, Special Olympics Burkina a organisé une compétition au profit de certains établissements. 90 enfants déficients intellectuels et valides ont participé à cette compétition au floorball et au badminton.
Une bonne ambiance règne sur le terrain de volleyball de l’Institut des sciences du sport et du développement humain à Ouagadougou. Raquette à la main ou volant dans les airs, des enfants courent derrière une balle ou se l’envoient. Valides ou vivant avec une déficience intellectuelle, filles ou garçons, ces enfants partagent un même terrain, une même passion qui est le sport.
C’est à l’initiative de Special Olympics Burkina, dont le secrétaire exécutif est Annick Pickbougoum, que cette rencontre sportive a vu le jour. Cette association a misé sur deux disciplines encore peu connues dans les écoles burkinabè à savoir le floorball et le badminton unifiés pour favoriser l’inclusion des enfants vivant avec une déficience intellectuelle dans les établissements scolaires.
Les matchs de floorball unifié et de badminton unifié ont rassemblé des enfants venus de six écoles inclusives de Ouagadougou. L’activité est aussi le fruit d’une formation au profit des enseignants.
La finale de floorball a vu l’équipe de l’école EJA s’imposer par 1 but à 0, grâce à une belle action conclue par le jeune Wenceslas. Une activité sportive qui a permis aux enfants d’oublier leurs différences.
« Nous avons joué au floorball. Le floorball se joue avec une raquette et une balle. Les deux gardiens sont là et il y a de petits poteaux. On engage avec deux personnes et on commence à jouer. Ça s’est bien passé. Seulement, on a fait de petites fautes », raconte Armel Konaté, l’un des enfants qui a pris part à cette compétition. Pour lui, cette compétition lui a permis de mieux connaitre ses camarades de briser les clichés sur ses amis.
Cette journée est l’aboutissement de trois mois de préparation, marqués par une formation dispensée à des enseignants pour mieux intégrer le sport dans la dynamique inclusive des écoles. Une initiative saluée par des parents élèves comme Jean Yaméogo venu chercher son fils.
« C’est une belle initiative. Ça participe au plein épanouissement de l’enfant et à sa formation intégrale. Ils sont comme les autres enfants. On doit les prendre en compte au niveau de leur éducation », souligne-t-il.
Un autre participant, Roxane Yonaba, tout sourire, partage sa joie: « Je suis content parce qu’on a joué. On s’est bien amusé. Je remercie Special Olympics. Je suis contente de ce qui s’est passé aujourd’hui ».
Parmi les enseignants ayant suivi la formation, Basile Compaoré, de l’école des jeunes aveugles, témoigne d’un véritable changement. « Depuis que nous avons commencé ces entraînements, nous avons constaté que ces enfants déficients intellectuels participaient de façon active. Avant, on les amenait sur le terrain, mais ils ne jouaient pas. Maintenant, ce sont eux qui demandent à jouer », explique-t-il visiblement satisfait.
Du côté de Special Olympics Burkina, les responsables se disent encouragés par l’enthousiasme des participants. Paulin Somé, secrétaire général de l’association, résume les objectifs du projet. « Nous sommes à la recherche de l’inclusion entre les personnes déficientes intellectuelles et non déficientes intellectuelles. (…)
Vous voyez qu’au sein des équipes, on ne fait pas la différence », se réjouit-il. Initialement prévu pour cinq établissements, le projet a finalement été élargi à une sixième école face à la motivation des enseignants et des élèves. Le sport devient ici un outil pédagogique et social, capable de gommer les frontières invisibles.
Pour Bertrand Tuina, directeur technique de l’organisation, le bilan est positif: « C’est l’aboutissement d’un processus qui a débuté il y a trois mois. Nous sommes satisfaits parce que les enfants ont progressé, surtout que ce sont deux nouvelles disciplines ».
Un total de 90 enfants, valides ou vivant avec une déficience intellectuelle, ont pris part à ces rencontres. Des écoles comme Naaba Gandfo, Renaissance, Larlé B, Dagnoin, CEFISE Benaja ou encore EJA ont répondu présents.
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